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Formation du SEM - Les sacrements

Journée de Formation du Service Evangélique des Malades – Portieux le 10 mars 2012
Intervention du Père Jacques HEINRICH

Une cinquantaine de participants, venus de tout le diocèse ont écouté avec la plus grande attention l’intervention du Père Jacques HEINRICH, qui portait sur les points suivants :
- L’attention aux malades : « J’étais malade et vous m’avez visité »

—  Qu’appelle-t-on « Sacrement » ? La réalité sacramentelle

—  Présentation de l’ensemble du Rituel « Sacrements pour les malades »

—  Les ministères diversifiés.

A) L’attention aux malades : Jésus et les malades

L’attention de Jésus envers les malades se manifeste constamment dans les Evangiles. Jésus n’est pas seulement un guérisseur. Le malade est pour lui, une personne.
—  Une personne qui peut être atteinte dans la relation à son corps (Mt 9 le paralysé)
—  Une personne qui peut être atteinte dans sa relation à autrui (Marc 10,46 Bartimée)
—  Une personne qui peut être atteinte dans sa communication avec le monde (Jn 9 l’aveugle de naissance)
—  Une personne qui peut être atteinte dans sa relation à la foi (« Ta foi t’a sauvée »). Quand Jésus guérit la personne, Il le fait à trois niveaux : corps, esprit, sens de la vie. Remarquons que les guérisons de Jésus ne se présentent pas de la même façon dans les quatre Evangiles :
—  Matthieu : Les guérisons sont présentes pour appuyer son enseignement
—  Marc : Les guérisons contribuent à la proclamation du Règne de Dieu
—  Luc : Les guérisons sont des actes de Jésus qui sauve
—  Jean : Les guérisons sont des signes qui manifestent Jésus, comme Fils de Dieu. Les guérisons opérées par Jésus ouvrent à une autre dimension Lorsqu’Il dit : « Ta foi t’a sauvée », le salut offert met l’homme en chemin et en espérance de résurrection : en Jésus-Christ, nous apprenons que le malheur et la maladie peuvent être traversés, qu’ils sont de possibles lieux pascals.

L’Eglise et les malades aux temps apostoliques
Jésus envoie ses disciples en leur donnant pouvoir sur les esprits mauvais. C’est de l’ordre de la mission. « Les apôtres chassaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades et les guérissaient ». La Tradition Apostolique (vers 220) : les Constitutions apostoliques rapportaient qu’on bénissait de l’huile… « par le Christ, sanctifie cette eau et cette huile… et accorde-leur la vertu de produire la santé, de chasser les maladies…. »

Le Rituel après Vatican II
Le Rituel a été promulgué par Paul VI le 30 novembre 1972. La nouveauté de Vatican II est sans doute d’avoir rétabli le Viatique. Après Vatican II, on remarquera d’abord le titre « : Les sacrements pour les malades ». On y reviendra ultérieurement dans la présentation de l’ensemble du Rituel qui offre une grande variété de propositions pastorales pour qu’une Eglise soit signe de Salut dans le monde des malades :
1° la visite des malades : Rit 19 Ministère de la visitation : rencontre de personne à personne. La relation humaine et fraternelle peut être ainsi l’écrin d’une relation de foi.
2° - la communion au malade : Rit 19. Le malade est empêché de participer à l’assemblée eucharistique. Celle-ci par les membres du SEM vient jusqu’à lui pour lui apporter le réconfort de la Parole proclamée dans l’assemblée, et du Pain qui donne vie (Rit 27).

B) Qu’appelle-t-on « Sacrement » ? La réalité sacramentelle.

Le sens des mots :
Reportons-nous à la citation de Mgr Coffy : « Nous prenons le mot sacrement au sens très large de : réalité du monde qui manifeste quelque chose du dessein salvifique de Dieu ». Autrefois le catéchisme disait : « le sacrement est un signe efficace de la grâce de Dieu ». Comparons les deux définitions :

— « Une réalité du monde qui révèle », c’est bien ce que nous appelons un signe.

— «parce qu’elle en est la réalisation », c’est bien ce que nous entendons par efficace

— « une réalité qui révèle le mystère du salut », c’est bien cela un signe de la grâce de Dieu.

Les 7 sacrements :
Il a fallu attendre le XVIè siècle, pour qu’au Concile de Trente fût définie la liste des 7 sacrements qu’enseigne l’Eglise Catholique. Baptême et Eucharistie demeurent les sacrements majeurs. Tous les sacrements sont reliés au Christ par la médiation de l’Eglise : ils sont du Christ et ils sont de l’Eglise. C’est de la Pâque du Seigneur que naissent l’Eglise et les sacrements qui en sont la plus haute expression.
Le Christ-Sacrement du Père : Jésus-Christ est le premier sacrement : « Qui m’a vu a vu le Père » (St Jean 14,9). Dieu se donne à voir dans le Christ : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Personne ne va vers le Père sans passer par moi » (St Jean 14,6).
L’Eglise-Sacrement du Christ :
Jésus est sacrement de la rencontre de Dieu et de l’homme, Jésus est signe efficace de salut, Il est la Parole vivante de Dieu. Reportons-nous à Vatican II (Lumen Gentium 1) : «L’Eglise, pour sa part, est dans le Christ, comme un sacrement ou, si l’on veut un signe et un moyen d’opérer l’union intime avec Dieu et l’unité du genre humain ». L’Eglise n’est pas le salut, elle n’en est que le sacrement. Elle continue à être signe dans la mesure où elle ne met pas son salut en elle-même, mais dans le Christ. Elle manifeste sa sacramentalité sous trois dimensions : la confession de foi, le service de l’humanité et la pratique liturgique et sacramentelle. Ces trois pôles : témoignage, service, liturgie ne vont pas l’un sans l’autre et sont à la base même de la vérification de nos pratiques pastorales.
La sacramentalité de nos gestes, attitudes et paroles :
Il nous faut signaler ici la dimension sacramentelle du Service Evangélique des Malades. Les membres des SEM sont envoyés par leur paroisse pour témoigner du Christ vivant, présent et agissant aujourd’hui. Et la sacramentalité est toujours le fait d’une communauté. Dans la mesure où nos visites, nos paroles, nos gestes sont des démarches de l’Eglise, nous sommes en mission, et c’est le Christ lui-même qui est présent à travers nous et qui exerce son œuvre de salut.

C) Présentation de l’ensemble du Rituel « Sacrements pour les malades »
Il faut souligner que le Rituel ne présente pas que les sacrements mais aussi tout ce qui concerne la pastorale des malades.

1 – Les malades : Au début, nous trouvons les « notes doctrinales et pastorales »
• Chapitre 1 : la visite des malades
• Chapitre 2 : La communion des malades
• Chapitre 3 : l’Onction des malades. Les réflexions doctrinales sur ce point soulignent deux aspects : - geste de foi en Eglise : place de l’assemblée – geste de foi qui évangélise les bien portants : révélation de la présence du Christ ressuscité dans le malade.

2 – Les mourants :
• Chapitre 4 : le Viatique. Pain de la route, pain du voyage. La communion en viatique se situe très rarement dans les derniers instants, car les personnes agonisantes sont le plus souvent peu conscientes (traitement anti-douleur qui endorment). Dans ce cas, l’Eglise propose cet autre geste de foi que nous avons à redécouvrir (prêtres et laïcs) qui est dénommé : « la recommandation des mourants ».
• Chapitre 5 : Rituel pour donner les sacrements à un malade en danger prochain de mort.
• Chapitre 6 : La confirmation en péril de mort.
• Chapitre 7 : La recommandation des mourants. Ce rite est proposé : - lorsqu’il s’agit d’une personne en fin de vie – lorsque la mort est proche ou estimée telle. – lorsque la personne ne peut plus rien pour elle-même et par elle-même – lorsque son état la plonge dans une situation de passivité (phase terminale) – lorsqu’elle ne peut plus « se recommander elle-même ». Alors en Eglise et au nom de l’Eglise, nous la recommandons à Dieu (Rituel 210).

3 – Les textes bibliques :
Il faut souligner la grande variété de ces textes et les possibilités de choix qu’ils donnent selon les circonstances. L’importance des textes est à retenir. Avant Vatican II, on pouvait célébrer sans qu’il n’y ait aucune lecture biblique.

D) Les ministères diversifiés.
- Les ministères ordonnés : Evêques, prêtres et diacres célèbrent les sacrements. Ils sont serviteurs du Christ et serviteurs de l’Eglise et accomplissent leur ministère au nom du Christ et au nom de l’Eglise. Traditionnellement, la pratique de l’Onction des Malades se réfère à l’épître de St Jacques (5,14). La prière et l’onction se vivent en Eglise, à plusieurs, en communauté.

—  Les ministères des laïcs : La place des laïcs, même dans la perspective de la célébration de l’Onction des Malades, revêt une importance de tout premier plan. La rencontre, le cheminement, la proposition sont du ministère des membres laïcs engagés dans le SEM ou l’Aumônerie. Et dans la célébration, la présence d’une assemblée est le premier signe sacramentel à offrir à la personne malade.

—  L’action ministérielle des membres du SEM : Les membres du SEM, baptisés confirmés, sont en Eglise, sacrements du Christ. Tout d’abord, se souvenir que les sacrements sont des actes de l’Eglise. Donc, sortir le prêtre de sa solitude, sortir aussi le malade de sa solitude. Se rappeler que, par le baptême, nous sommes tous membres du peuple sacerdotal. A partir de là, tout ce qui se passe dans notre mission auprès des malades peut avoir un retentissement sacramentel. Plus encore, des petits gestes et des paroles ou prières peuvent être porteurs d’une présence, la présence du Christ : prière pour les mourants, tracer un signe de croix sur le front, faire embrasser un crucifix. Etre porteur de réconciliation en demandant pardon : je confesse à Dieu…En l’absence de prêtre, si la famille demande l’onction, on peut inviter à la pénitence et imposer les mains en disant une prière de bénédiction pour le malade.

La journée s’est terminée par la célébration eucharistique.

Nous sommes le Corps du Christ. Chacun de nous est un membre de ce Corps Chacun reçoit la grâce de l’Esprit pour le bien du monde entier.

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Publié le 29/05/2012 par Paulette Vuidel.