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"La Création au risque de l’Environnement",

Avec Pax Christi et le Service Famille et Société, les évêques de France travaillent sur les problèmes d’environnement –réchauffement climatique, épuisement des ressources de la planète et pollution- depuis plus de 10 ans.

L’Antenne « environnement et modes de vie » est constituée d’une équipe de chercheurs, professeurs d’université, hommes et femmes d’entreprise ou responsables politique. Chacun dans son domaine a mis en lumière les observations que les différents rapports du GIEC ont livré ces années dernières.

1) Par les évêques et par ces experts, l’Eglise, prend acte de cet état des lieux et des extrapolations scientifiques offerts par ces rapports.

Parmi ces phénomènes, il y en a trois sur lesquels il a semblé primordial de mettre l’accent l’épuisement des ressources de la planète la pollution et l’accumulation des déchets le réchauffement climatique

2) Chacun des trois appelle une transformation des modes de consommation et donc des modes de vie. Notamment, il est de toute première importance que nous sortions de l’individualisme personnel ou de l’individualisme communautariste ou national pour faire face à la crise écologique qui s’annonce. Il n’est plus possible pour quiconque, pour une communauté ou une nation de dire : "c’est mon choix, donc c’est mon droit !" Du point de vue de l’écologie, l’interdépendance est telle que la solidarité n’est plus une option ou un choix : elle est un FAIT. La cohésion entre tous les peuples de la terre est telle que nous sommes solidaires, que nous le voulions ou non, du réchauffement climatique, des gaz à effet de serre, de la sécheresse, de la raréfaction de l’eau, de la montée des océans…

3) Pour la première fois de notre histoire, pourtant bien récente –au regard de 4 milliards d’années de l’existence du système solaire– notre terre, berceau de l’humanité peu devenir notre tombeau… avant l’extinction du soleil dans 4 milliards et demi d’années. Ce document prend acte de cette éventualité préoccupante de notre environnement pour réfléchir aux enjeux anthropologiques, philosophiques, politiques et sociaux. Ce document en appelle au sens de l’aventure humaine et au principe de Responsabilité de Hans Jonas. Une responsabilité qui n’a rien à voir avec la culpabilité. Au contraire, il met en lumière la résilience qui habite l’être humain, sa capacité à refuser le non sens. De ce point de vue, la crise de l’environnement n’est pas seulement une crise technique. Elle est comme l’a dit Jean-Paul II, une « crise morale », une crise de la perte d’intelligence face à notre manière de vivre… Sans doute parce que nous avons éteint l’esprit qui nous permet de prendre de la distance face à la peur… et que nous nous sommes lancés à perdre la tête et le cœur dans la boulimie de la possession et de l’accumulation. Quel contraste face à l’intelligence scientifique de notre siècle.

Ce texte nous engage non dans une écologie de correction : repeindre la maison, ou changer l’eau du bocal … Il appelle à la raison, à l’intelligence. Il propose une écologie de fondation. 4) Et la première fondation de toute l’humanité, celle sans laquelle il n’y a pas d’humanité, c’est l’alliance : l’alliance des hommes entre eux, l’’alliance des hommes au-delà du contrat social avec la nature l’alliance avec le Créateur… cette ouverture spirituelle qui seule peut nous montrer l’enjeu qu’il y a dans la déprise, dans la domination de notre prétention à tout dominer.

Comme Lévinas l’écrivait au terme de sa méditation de la Bible et de la révélation : sans la foi en un Dieu créateur, l’homme reste prisonnier du cosmos.

Le paganisme ambiant dans lequel voudrait nous enfermer le monde moderne, le paganisme moderne n’est jamais l’ignorance de Dieu… c’est une impuissance radicale à sortir de nous-mêmes pour tisser la trame de cette alliance.

Ce texte ne prône pas la décroissance ! Il invite à restaurer l’alliance avec la terre, entre tous les hommes de la terre ; à la rendre fertile pour tous les peuples. Guérissons-nous de penser qu’un seul lopin de terre, qu’un seul pays peut être la propriété exclusive d’un seul peuple… (cf le texte d’Ezéchiel).

Ce document est accompagné de propositions de réflexion en groupe ou en famille, chacun ayant à imaginer, selon sa marge de manœuvre, des actions adaptées à sa propre situation.

Père Jacques Turck, Directeur du Service national Famille et Société Source : http://www.penseesociale.catholique.fr/

"La Création au risque de l’Environnement", Conférence des évêques de France Bayard / Le Cerf / Fleurus-Mame, 10 €.

Publié le 01/02/2009 par Christophe CHEVARDÉ.