Les États généraux du christianisme ont eu lieu les 23, 24 et 25 septembre à l’université catholique de Lille.
Cette première édition, à l’invitation de La Vie, a réuni près de 5000 personnes et une centaine d’intervenants, tous de grands noms du débat intellectuel et de témoins de la vie spirituelle, autour d’échanges avec pour socle commun, l’interrogation “Notre époque a-t-elle besoin de Dieu ?”
Pourquoi des états généraux du christianisme ? Selon Jean-Pierre Denis, directeur de rédaction de La Vie, “nous vivons dans une époque tout à fait particulière, avec des interrogations sur l’avenir du christianisme.” Les chrétiens d’aujourd’hui ont envie de se parler et les états généraux sont un moyen d’ouvrir un très large débat. “L’idée est de donner à tous un rendez-vous, de manière solennelle, et de ne laisser aucune question de côté”.
Ce sont près de 5000 personnes qui ont fait le déplacement et autant qui ont suivi les débats sur internet. Pour mener la réflexion, l’équipe organisatrice a fait appel à des intervenants de tout genre, entre autres : prêtres, éducateurs, médecins, psychiatres, psychologues, religieux, avocats, responsables de communautés ou de mouvements, écrivains, économistes.
Des chiffres symboliques Les États généraux du christianisme en quelques chiffres, c'est 34, 3, 12 et 1 :
• 34 débats pour échanger sans avoir peur des face-à-faces, pour réaffirmer des convictions, une espérance. Pour chaque débat, 1h30 et deux interlocuteurs. Un temps pour exposer leurs expériences et leurs convictions puis pour débattre avec la salle toujours avec enthousiasme et liberté, avec des thèmes comme : Peut-on réussir sa vie ?Faut-il défendre l’Église à tout prix ? Les chrétiens ont-ils un problème avec le sexe ? Les interventions ont marqué.
• 3 séances plénières pour animer les soirées avec comme thématiques : Quelle présence chrétienne dans le débat public ?Notre vie a-t-elle un sens ? Évangéliser, annoncer la foi, est-ce provoquer ?Le nombre de participants est tel qu’il faut projeter les séances dans deux salles annexes au grand amphithéâtre où se déroulent les prises de parole.
• 12 ateliers pour expérimenter, en petits groupes, la prière corps et âme en puisant aux différentes traditions : danse, méditation, sophrologie.
• 1 nuit du christianisme pour par¬courir une grande traversée de la prière chrétienne, le 23 septembre de 22h à 7h. Selon les heures, 200 à 1000 personnes partagent cette expérience spirituelle inoubliable avec Gospel, offices monastiques, prière de Taizé, office orthodoxe.
Quelle joie de pouvoir vivre de tels temps d’écoute, de partage de réflexion !L’un des fruits directs en est la communion qui s’est tissée entre chrétiens de toutes sensibilités.
Idées développées autour de la question "Evangéliser est-ce provoquer ?"
Philippe Bancon délégué général des Scouts et Guides de France : “Doit-on convertir ? Non, ce mot-là concerne Dieu. Retourner les cœurs, c’est son boulot. Évangéliser, ce n’est pas transmettre, c’est faire naître le désir, provoquer la rencontre en Vérité.”
Étienne Lhermenault secrétaire général de la Fédération des Églises évangéliques baptistes : “Rêver que le message de la réconciliation avec Dieu soit accueilli partout et par tous, les bras ouverts, ce n’est pas espérer, c’est se tromper soi-même et se croire plus fort que le Christ.
Marc de Leyritz président d’Alpha France :“La foi chrétienne aujourd’hui demande à être essayée. Et l’évangélisation, ce n’est pas prendre une clé USB avec le catéchisme que je te branche sur le cerveau et, hop, en 30 secondes c’est copié. Ça commence par une hospitalité de l’écoute.”
Sœur Nathalie Becquart directrice adjointe du Service national pour l’évangélisation des jeunes : “On ne peut pas évangéliser sans prendre en compte les codes culturels des jeunes, ceux de la télévision, de la pub, du spectacle. On peut critiquer tout ça mais ils ont grandi là-dedans, il faut en prendre acte.