De vous à nous
D'une érudition vertigineuse l'auteur confronte sa réflexion personnelle sur toutes les formes d'art avec celles d'autres philosophes (Kant, Schopenhauer, Nietzsche...), celles d'historiens et critiques d'art.
Lecture souvent ardue.
J'en retiendrai que, devant une œuvre d'artiste : « Tout dépend du regard, de l'attention portée au réel, de l'écoute des murmures du monde, de l'accueil et de l'ouverture à l'inattendu, ce qui ne va pas sans culture et intériorité, donc sans souci spirituel, condition d'accueil et de déchiffrement averti et réfléchi » (p. 228)
Suzanne Richet
Sur le chemin d’Emmaüs ou sur la route de Gaza, le parcours est identique : une lecture, une rencontre, un dialogue, un sacrement, une révélation.
L’auteur du Cahier Évangile 164, nous entraîne sur ce chemin afin de nous faire comprendre ce qu’est la Lectio Divina : une germination – mystérieuse – dont l’être humain n’est pas maître. Il doit être seulement la « bonne terre ». Il ne suffit pas de commencer, il s’agit de persévérer.
Essayons de résumer : lire – méditer – prier – contempler
LIRE : 1ère étape décisive où il faut prendre le temps, avec son corps. Peut-être faudra t’il d’abord, apprendre à lire, c'est-à-dire découvrir dans le texte celui qui nous parle. Disons qu’il faut d’abord assimiler la nourriture : ni trop, ni trop peu.
MÉDITER : après la rumination, voici le temps de la digestion. Nous sommes cherchés par Dieu ; il nous invite à recevoir. Cette 2ème étape est un temps de conversion, pas d’étude mais d’adaptation à la Parole.
PRIER : fortifié par la nourriture, le lecteur peut prendre la parole, s’adresser à Dieu ; car la prière ne trouve sa place qu’après l’écoute et la méditation. Le Seigneur ne s’impose jamais ; Il prend l’initiative de la rencontre et laisse à l’être humain la liberté d’accepter ou non cette rencontre. La prière tient à la qualité de la relation (non aux demandes) parce que nous sommes sûrs de l’amour de Dieu, nous pouvons le supplier.
CONTEMPLER : c’est le temps du repos où nous sommes disponibles pour recevoir le don gratuit de Dieu. On passe du dû au don, du don à obtenir au don reçu, puis du don au donateur qui ne calcule pas.
Christophe de Dreuille met de la chair autour de ces 4 mots. Le cahier se lit avec plaisir, sans difficulté majeure. Il nous appelle à un beau et fructueux cheminement pour que nous retournions, après exercice, vers nos frères et sœurs, « le cœur tout brûlant » partager la joie de la rencontre
Danièle Nutz
Un hôte est une personne qui est reçue ou une personne qui reçoit.
Abraham reçoit la visite de Dieu ; il est donc l’hôte du Seigneur. Nous recevons, dans nos traditions religieuses, l’histoire d’Abraham ; nous sommes donc ses hôtes.
Avec le double sens de ce mot, Jean-Louis SKA déroule un tapis sur lequel tous les croyants au Dieu unique, sont invités à marcher. Il relit le parcours d’Abraham à la lumière de la tradition juive, chrétienne et musulmane. Chaque chapitre demande, parfois, une lecture attentive. Et chacun est une mine de renseignements sur la manière dont chaque religion a lu le périple d’Abraham.
Personnellement, c’est le chapitre Abraham dans le Coran ou le prototype du « musulman » qui m’a particulièrement intéressée. En particulier : le sacrifice du fils et la façon dont le Coran décrit la puissance divine et le profond respect que cette intervention inspire.
Puis l’auteur nous fait 2 cadeaux :
1° la Bible est une forêt aux mille sentiers, avec sous-bois, futaies, taillis, clairières. Elle est révélation progressive pour ceux qui marchent même avec des détours et des fausses routes. Chaque lecteur trace son chemin dans les Écritures. Surtout ne pas s’arrêter ! Chercher ! Et le sens est au-delà des certitudes, des obstacles, des déceptions des échecs… comme un voyage en terre inconnue !
2° une magistrale leçon sur Gn 18, 1-15 (Abraham aux chênes de Mambré).
Quel régal ! En prenant des notes pendant la lecture, j’ai fini par faire des petits dessins. L’auteur découpe le texte comme un synopsis de film !
Avec un peu de courage, vous parviendrez à déguster l’ensemble du livre ; vous pouvez aussi vous arrêtez à un seul chapitre. Abraham, le père des missions impossibles, ne peut que vous guider sur le chemin
Danièle Nutz
Anthologie de textes d’une grande valeur, que nous devons à Benoit XVI, prédécesseur du Pape François.
À travers ces courriers, allocutions, discours divers, communiqués à travers le monde, au gré des activités de leur auteur lors des années 2000, se dégagent essentiellement un constat de l’état du monde et un appel pressant à une réorientation des valeurs, des engagements et des actes de l’Humanité.
Le constat est sans appel… Une vie souvent frénétique, une demande de sens demeurant sans réponse, l’égoïsme, le profit sans éthique, les idéologies, la privation de la dignité des personnes, l’instrumentalisation des êtres, la force du Mal, les abus à l’encontre de la nature, appréhendée comme un simple ensemble de matériaux à disposition, les conceptions inhumaines du développement, les conflits et les guerres, la haine et la violence, l’indifférence, les crimes contre l’Homme et contre Dieu, les individualismes, le matérialisme, un excessif pragmatisme, les abus de la laïcité et du relativisme, le refus d’entendre les chrétiens dans la sphère sociale et politique, les irresponsabilités de toutes sortes, les fausses idoles, le culte du hasard, la consommation effrénée, le sécularisme outrancier, la spéculation à tout crin, les corruptions, les manques d’éducation, le manque d’éthique, l’aveuglement et la génuflexion à l’égard de la technique détournée du bien commun, le manque de transcendance, l’affaiblissement du primat de l’humain, l’égarement existentiel, la perte du sens de la vie, la dignité bafouée, l’arrogance, … Voilà bien une lucidité et une analyse de qualité, prouvant que les hommes d’Église perçoivent toutes nuances et réfléchissent sur leur environnement et les questions les plus importantes et les plus cruciales de leur temps !
Alors Benoit XVI rappelle les fondamentaux, dans le droit fil des Évangiles et des enseignements de Celui dont beaucoup préfèrent dire qu’il n’a pas existé et / ou qu’Il n’est pas le Fils de Dieu, pour éviter de s’orienter vers le Chemin qu’Il a proposé, la Vérité qu’Il a expliquée et la Vie qu’Il a montrée : une régénération du corps et de l’esprit auprès de la Création, le partage des nourritures disponibles avec tous, le respect de la culture de chacun et de la biodiversité, le service du bien commun, le respect de la nature confiée par Dieu, la responsabilité, l’amour véritable, le respect des droits de l’Homme et de sa dignité inaliénable, la vraie justice : « authentique », la liberté, la solidarité, la paix, la purification de la raison, le développement vraiment durable, la vérité, le bien, le beau, la gestion responsable des biens, la convivialité, un style de vie plus simple, une mondialisation des réflexions et des efforts pour lutter contre les pauvretés de tous styles, y compris immatérielles, un développement intégral, une écologie de l’Homme, la Charité, le droit fondamental à la vie, l’éthique, la sécurité, l’humilité, …
« Au commencement était le Verbe… » a enseigné Saint Jean l’Évangéliste… Aujourd’hui ce sont les mots d’un Pape qui laissera des écrits fulgurants, parvenant à conjuguer ce merveilleux Verbe à tous les temps, à tous les modes, des paroles lucides sur leur temps et indifférentes aux modes successives.
Brigitte Philipponel
Un livre de 2010, l’imprimatur de Monseigneur l’Evêque d’Arras… L’auteur ? Le quatrième Père Abbé de Wisques : il a cherché à comprendre Dieu durant toute sa vie ; diplômé à plus d’un titre de l’Enseignement Supérieur en Théologie ; et au-delà de ce beau parcours, un amour, une loyauté, un travail, une intelligence pour Dieu !
Cet ouvrage constitue l’aboutissement de toute une vie de recherches complexes, de partage de la foi, de labeur fervent ; laissez-vous donc conduire par cet homme pétri d’Esprit Saint et porteur d’un si beau message, face auquel il s’efface presque, animé d’une humilité, qui est à elle seule une leçon de vie.
Il explique ici comment comprendre les origines et la destinée humaines, l’Univers, à travers la Parole de Dieu, seule capable de répondre à toutes nos interrogations ancestrales en la matière… Bien qu’Elle soit si difficile pour nous à bien des égards. Comme si nous n’avions pas toutes les fonctionnalités du décodeur nécessaire…
Pourtant, cette Révélation répond à la crise de civilisation du vingt et unième siècle, aux angoisses et aux illusions de la société postmoderne, qui ont balayé tous les repères moraux et nous ont notamment vu sombrer dans le matérialisme mécaniciste et les affres financières, idolâtrés et dictatoriaux… Le Père Abbé nous invite alors à revenir – chacun à son rythme, c’est évident et respectable - à la réalité transcendante cachée, au-delà du monde visible. Les signes sont là : chacun a la liberté de chercher ou non comment vivre les piliers initiaux de la Foi : l’Incarnation au sein de Marie, avec la puissance le l’Esprit et la protection de Joseph, puis la Résurrection, dans l’amour et la gloire du Père. Il nous redit combien la Science est respectable mais comment nous laisser entraîner plus loin, au-delà de toutes limites humaines.
Alors Gérard Lafond égrène merveilleusement les épisodes successifs de l’Histoire de la Création, de l’Histoire de l’Humanité, de l’Histoire du Salut, en la Personne de Jésus, le Seigneur, le Christ, le Rédempteur… Ces trois histoires étant fortement imbriquées les unes aux autres… Pour tout dire : indissociables.
Il n’a pas besoin de choisir le casting : Dieu l’a fait pour lui et pour nous, au fil des siècles et toutes les grandes figures bibliques sont conviées à témoigner, évoquées et éclairées par l’esprit fulgurant de cet homme d’Eglise pétri d’Esprit Saint : il les convoque tour à tour pour notre édification, dans un cheminement éblouissant, qui ne possède rien de commun avec un catalogue où l’on devrait cliquer : la lumière ne s’éteint pas, la cohérence affleure à chaque page, battant en brèche toutes les tentatives d’origine obscure, cherchant à faire de l’Homme un dieu, un faux dieu.
Pierre angulaire de l’ensemble, non pas Celui que le Père aurait abandonné au Golgotha, mais le Fils chéri au plus haut point et en permanence, artisan indicible et volontaire d’un Salut qui s’offre à chacun, à tous, après la chute de l’Eden, [où nous n’aurions pas fait mieux, ni les uns ni les autres, que nos premiers parents…].
Eclairage (s) précis sur les origines du Mal, sur sa terrible vigueur actuelle, puis sur sa fin véritablement annoncée.
Alors la Lumière éblouissante du Matin de Pâques ne s’éteint plus ; à la fois homme et Seigneur, Jésus n’en finit plus de proposer de décrypter les signes du Royaume, dès maintenant et sans attendre.
Par conséquent, si vous le voulez bien, cherchez-Le, cherchez-les, vous aussi, à travers les pages de ce sublime ouvrage, héritage inestimable que laissera ce cher Père-Abbé, à tous ceux qui ne se laisseront pas rebuter par ces six-cents pages capitales, disant la condition humaine, la destinée de l’Univers et de l’Homme, qui dit comment retrouver une Espérance, un Amour, et une Foi à toute épreuve.
Brigitte Philipponel
Philippe FAURE est Professeur d’Histoire et de Géographie. Auteur d’une thèse de doctorat consacrée aux Anges, durant une partie de l’époque médiévale, il nous livre ici un éclairage inestimable sur ces êtres exceptionnels, véritables condensations d’énergie divine.
En effet, ils travaillent sans cesse, pas seulement dans le cadre de la médiation entre Dieu et les hommes. Loin de n’être que des objets de croyance surannés, ils sont les vecteurs d’une révélation. Ils constituent une voie d’accès à une connaissance supérieure.
L’homme occidental doit donc réapprendre à se nourrir des précieux apports de ces travailleurs infatigables, dont notamment le vaillant et fidèle Chef de la milice céleste et le guide des âmes après la mort : l’Archange SAINT MICHEL.
Autonomes mais responsables vis-à-vis de DIEU, ils assurent le fonctionnement de l’univers et sont des signes parfaits de la proximité du Royaume.
La Bible relate bon nombre de leurs interventions, parce qu’ils sont toujours présents et actifs, du début à la fin, jusque notamment dans l’Apocalypse. Car l’angéologie a à voir avec l’eschatologie : les Anges préexistaient au monde terrestre, étaient présents à la Création et s’activeront encore à la fin des temps.
Ce livre a pourtant une apparence modeste : de petite taille, d’une couleur blanche discrète, datant de 1988… Mais il est des sujets intemporels. D’une importance majeure, pour qui cherche à approfondir et à mieux vivre sa foi, ce fascicule offre une richesse extraordinaire.
Brigitte Philipponel