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Inauguration de la fresque "Se laisser emporter"

Vendredi 7 novembre à 19h, c'était l'inauguration officielle de la fresque "Se laisser emporter" à la maison diocésaine d'Epinal, en présence de Dominique Fontaine, aumônier général du Secours Catholique.
Cette fresque a été réalisée lors de l'Université d'Eté de Saint Malo en août 2014.

Voici quelques photos et le message de Gabrielle Ripplinger qui a participé à l'université d'été, merci Gabrielle !

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« Homme libre, toujours tu chériras la mer ! ». Si j'ai choisi de commencer à parler de cette fresque par ce vers de Baudelaire, c'est parce qu'il concentre à mes yeux deux des éléments clé de notre aventure malouine et de l'œuvre que vous avez sous les yeux.

En effet, quoi de mieux que la mer pour parler de Saint Malo ? Quoi de mieux que la liberté pour parler de nos engagements ?

C'est cette mer là, celle qui nous emporte vers l'autre, que nous avons voulu représenter ici. Celle dont le courant nous pousse vers la surface, nous pousse vers vous, nous pousse à agir, à avoir la foi, à promouvoir la tolérance. Celle qui nous fait avancer, celle qui ne nous retient pas dans des carcans faits de peur d'autrui, de rejet, d'ignorance, de mépris et de solitude.

Celle qui au contraire nous libère de nos attaches, nous emporte vers le large, vers la rencontre et qui nous transforme au contact de tous ceux qui auront accepté de larguer les amarres, de se libérer de ces peurs que l'on veut faire infuser en nous, de ces schémas de repli qu'on cherche à nous faire passer comme étant les plus sûrs, les plus sécuritaires.

Cette mer que nous avons voulu représenter, c'est celle qui nous a animés pendant notre rencontre estivale, celle qui nous a poussé à la rencontre et qui nous a permis de mieux nous comprendre, de créer ensemble et d'avancer dans nos engagements respectifs. Qu'on ait participé directement ou non à l'élaboration de cette fresque, il est clair qu'elle a été pour nous une ligne directrice de notre université d'été, qu'elle a en quelque sorte « guidé » notre démarche et que son aboutissement représente, je l'espère, l'aboutissement de ce que nous avons pu vivre, que ce soit à l'université d'été ou ailleurs. En effet, ces quelques jours ont été placés sous le signe de la rencontre. Et, dans nos vies, n'est-ce pas la rencontre qui nous fait avancer ? Qui nous interpelle ? Nous questionne sur nos existences ? Je n'ai pas envie de détailler les rencontres qui m'ont fait prendre des virages dans ma vie, notamment associative, même si certaines de ces rencontres sont ici parmi nous. Mais quoiqu'il en soit, je crois que cette fresque nous rappelle qu'elle est essentielle pour ne pas rester retranchés dans son confort personnel, dans ses idées préconçues. La rencontre passe par cette mer, toujours en mouvement, parfois douce, parfois violente, mais jamais immobile.

C'est cette mer qui nous a (ré)ouvert les yeux et grâce à laquelle nous avons pu nous dire « Soyons libres de dire et de faire le contraire de ce que l'on nous impose, à l'heure où l'égoïsme, le rendement et le profit personnel règnent en maîtres au détriment de l'humain. »

Car pour nous, jeunes (ou non), qu'est-ce qu'être libre si ce n'est être libre d'agir, être libre de s'indigner, être libre de le dire et être libre de penser que les choses peuvent, doivent et vont changer ? Que c'est une force de rechercher la justice, l'équité, la joie, la paix ? Que c'est dans l'action, dans l'engagement que nous trouverons des raisons d'être, des raisons de nous dire – pour reprendre les termes de quelqu'un de relativement connu dans ces murs – que ce sont nous, petites gens, avec nos petites actions, en nos petits lieux, qui allons changer la face du monde ?

Cette mer, je ne souhaite qu'une chose, c'est qu'elle soit agitée par la tempête, qu'elle vienne emporter tous ceux qui s'attachent à leurs ancres factices par peur de s'engager pour des causes plus grandes qu'eux, par peur de quitter leur confort égoïste pour se donner à l'autre et recevoir ce que l'autre a à donner.

Qu'elle détruise les barricades qu'on a pu construire pour se protéger de faux ennemis. Qu'elle fasse tomber les murs et les masques.

Qu'elle continue de vous porter, vous qui avez déjà fait le choix de vous engager et de grandir avec et grâce à l'autre.

Qu'elle continue aussi de me porter, même dans les moments de doute, de renoncement, de peur, dans ces moments où je suis tentée de me laisser couler, sans me rendre compte que tous ceux qui ont fait ce choix de prendre le large sont autant de bouées de sauvetage pour faire face à la houle.

Qu'elle soit clémente pour ceux qui, après un long voyage, ont besoin de reprendre un peu leur souffle pour se réapproprier leurs causes.

Soyons libres d'avoir des idéaux, des rêves de changement, des causes d'indignation, des combats. Et laissons cette mer nous porter vers ceux-ci.

Nous autres, jeunes, ne demandons qu'à prendre le large avec vous, qu'à nous laisser emporter à vos côtés pour faire vivre ces valeurs.

D'aucuns se sont demandés si une telle fresque avait sa place dans les murs de la maison. A mon sens, une maison qui se veut rassembleuse, pépinière de projets, terreau d'émulations d'idées ne peut que se targuer d'abriter une œuvre de ce genre, porteuse des valeurs qui sont les nôtres et qu'il est bon de rappeler pour qu'elles ne deviennent pas de simples moyens de se donner bonne conscience, mais bien des moteurs dans nos vies, des phares dans nos projets.

Cette œuvre a été réalisée par, et entre autres pour des jeunes. Laissez les vous interpeller, vous sensibiliser à leurs combats, à leurs causes. Si besoin est, laissez les vous rafraîchir, vous rappeler qu'à 20 ans, à 30 ans, nous ne sommes pas seulement des idéalistes perdus loin du monde réel, mais des créateurs, des acteurs, des gens dignes de votre confiance. Laissez-nous être des agitateurs, des acharnés, des révoltés. Et soyez-le avec nous.

Alors oui, je chéris cette mer, elle qui nous permet de nous ouvrir, de grandir et de créer en hommes libres, détachés de tous les préjugés, de toutes les craintes et de toutes les questions que l'on nous oppose régulièrement.

Pour conclure, merci à tous ceux qui ont été à l'origine de cette fresque, tous ceux qui se sont démenés pour faire aboutir ce projet, tous ceux qui ont donné de leur temps et de leur talent (car il en fallait) pour aboutir à ce résultat, et tous ceux qui sont là et, je l'espère, seront là encore longtemps pour que ce que vous avez sous les yeux ne soit pas une simple fresque mais bien un miroir de ce que nous vivons et une source d'inspiration pour ce que nous créerons demain.

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Publié le 12/11/2014 par Ruth.