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Olivier Bourion, un prêtre parmi d'autres prêtres



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Clair dans son engagement, Olivier Bourion vit sa vocation religieuse avec une réelle sérénité. Au sein des quarante-huit communes de sa paroisse Saint-Basle, on sait pouvoir compter sur lui. Et c'est avec une véritable joie qu'il assure sa tache aux côtés des deux autres prêtres responsables du secteur, Jacques Heinrich, responsable diocésain de la pastorale liturgique et sacramentelle et François Vuillemin, membre de la Mission de France. Tous ces articles ont été publiés dans le magazine « Eglise dans les Vosges ». En vous abonnant , vous soutenez l’information et le dialogue dans le diocèse.

Natif d'Épinal, Olivier Bourion, maintenant âgé de quarante ans, a passé son enfance comme beaucoup de gamins sur le plateau de la Justice. Un père employé de la SNCF, une mère assistante maternelle, il a partagé les jeux de ses deux jeunes frères.
Et se souvient en souriant avoir souvent enjambé les chiens à roulettes et les nounours des bambins accueillis au foyer. Est-ce de ce noyau familial chaleureux qu'il tient son besoin permanent d'exister parmi les autres ?

Très vite, le Spinalien éprouvera une attirance pour le développement de la pensée, pour l'analyse du verbe. Il voudra devenir professeur de Lettres. Sa foi l'invitera à entrer au séminaire. Diacre, il sera ordonné prêtre en 1998 et officiera durant deux ans à Rambervillers.
Décelant en lui un homme de réflexion, l'évêque Monseigneur Guillaume, lui demandera de partir pour Rome et de s'y former aux Écritures saintes.

S'inventer une existence...

En Italie, Olivier Bourion prendra part au quotidien de vingt-cinq autres religieux logé à Saint-Louis-des-Français. De cette période, il conserve le souvenir d'une ambiance certes très sérieuse, mais « très sympa, j'étais là un prêtre parmi d'autres, jamais seul. Nous échangions beaucoup d'idées durant de longues discussions... »

Sa formation terminée, le Vosgien reviendra au pays pour prendre ses fonctions à la cure de Vittel, mais aussi pour enseigner au grand séminaire de Metz. Les occupations et l'agenda de M. l’abbé Bourion se répartissent donc pour l'essentiel entre ses deux cités. Homme d'Église et professeur, c'est bien à chaque fois d'un plein temps qu'il s'agit. Chaque rentrée se présente comme une nouvelle aventure. Comme un bout de chemin à construire avec ceux que le Seigneur appelle. « Il n'y a pas de parcours standard, si la moyenne d'âge avoisine 23 à 24 ans, certains élèves n'ont pas suivi depuis toujours des cours religieux.
Ils ont accompli une démarche radicale et ils arrivent tout simplement de leur vie... C'est une chance de côtoyer ces étudiants, mais je ne suis pas là à mon compte, je suis en mission. Pour chacun, il est fantastique de pouvoir en toute connaissance de cause s'inventer une existence... Mon travail est enthousiasmant, mais on est traversé par des tas de questions, il faut apprendre à être clair avec son identité. En paroisse également, je viens modestement aider les gens à déceler et dire où ils en sont avec Dieu... »

Olivier Bourion n'oublie jamais les 4 axes qu'il se fixe. Tout d'abord l'humain, il s'agit d'apprendre à discerner les faiblesses, pour mieux stimuler les qualités de chacun. Le spirituel, s'ouvrir à Dieu, tenter de rencontrer le Christ, nourrir une histoire d'amour... L'intellectuel à conjuguer avec la pastorale qui demande d'apprendre à devenir prêtre au quotidien, sur le terrain. « Sans jamais oublier que la force des prêtres ce sont les autres prêtres... Nous sommes les témoins privilégiés de la vie des gens. »

Une qualité de vie

La conscience du temps qui passe, du monde qui bouge. « Nos paroisses évoluent à grande vitesse. Nous devons intégrer que nous entrons dans une histoire. Nous ne sommes pas les premiers, nous ne sommes pas seuls... Au séminaire, nous formons des défricheurs. Tous montrent leur soif de mieux connaître les Évangiles pour se projeter dans l'avenir... »

Tombent forcément les questionnements sur le célibat des prêtres. L'enseignant sait qu'il aura à répondre aux légitimes interrogations des séminaristes. « Vous savez le célibat dont on parle tant, ce n'est pas une privation, mais un renoncement, une qualité de vie. Certes très particulière, mais qui autorise de vivre dans un amour immense, de rejoindre un chemin pour s'ouvrir vers plus grand... Si l'on passe à côté de certaines choses, d'autres nous appartiennent.

J'explique que ce n'est pas une vie par défaut, qu'il faut du temps... Ils ne sont pas naïfs. Il ne s'agit pas non plus d'une prison dorée... L'enthousiasme d'accompagner, un vrai bonheur... »
Toujours faire de son mieux pour aider dans un cheminement de foi et « Aider à ouvrir une porte à jamais ouverte sur une vie plus riche, plus profonde qu'ils ne l'imaginent en entrant au grand séminaire, une vie de mystère tout en demeurant des citoyens, dans le respect de la laïcité... »

À passer un moment avec le prêtre, on touche du doigt cette plénitude qu'il s'applique à transmettre. « Heureux de découvrir combien chaque vie humaine est unique ! »

Josée Tomasi-Houillon

Publié le 08/09/2010 par Alice.