Pastorale de la Santé
- Qui entendra nos cris ?
Qui est à l’écoute de ceux qui souffrent ? Rien n’est pire que de crier dans le désert ! Notre monde, secoué par les guerres, la violence gratuite, l’horreur d’exactions diverses retentit des cris de ceux qui sont blessés, agressés, martyrisés. Parfois aussi ces cris retentissent dans le silence assourdissant de notre indifférence. Trop d’information, trop de clameurs, trop de maux. Nous nous bouchons les oreilles.— Mais celui qui crie a un besoin vital d’être entendu. Et nous les savons bien, la souffrance s’apaise lorsqu’elle peut se dire. L’angoisse diminue lorsque les mots sont mis sur les maux. Le désir de mourir disparaît lorsque la personne en fin de vie est bien accompagnée.
— La bible retentit des cris du peuple d’Israël vers son Dieu et la voix du psalmiste se fait écho de toute la misère du monde « Ecoute, Seigneur, réponds-moi, je suis pauvre et malheureux ! » (Ps 85). Et Dieu a « entendu la misère de son peuple » (ex 3,7). Il entend toujours le cri de nos prières, même ceux qui ne sortent pas du cœur, même ceux qui n’osent pas se dire. Il les recueille « dans la même tendresse dont Il enveloppe chacun d’entre nous ».
— Mais pour y répondre, Il « implique les humains ». Les visiteurs de malades et aumôniers d’hôpital ou de prison, les soignants, les bénévoles d’association, ceux qui relaient les cris des Hommes qui n’en peuvent plus et ceux qui s’emploient, humblement à y répondre.
Prière
Qui entendra nos cris ?
Nos cris de colère et de révolte face à la souffrance, la maladie, la mort. Nos cris de désespoir, dans les nuits d’angoisse et de solitude, Nos « pourquoi ? » Nos « qu’est-ce j’ai fait au Bon Dieu ? »
— Qui entendra nos cris ? Nos cris d’émerveillement et de joie quand médecins et soignants sauvent la vie, Nos chants de mercis quand surviennent la guérison ou la paix intérieure. Tous nos cris, Seigneur, tu les entends, tu les accueilles, tu les portes en Toi !
— Jean Noël Klinger
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— Bons DE COMMANDE à adresser à Raphaelle Claudel, Pastorale de la Santé, 29 rue François de Neufchâteau, Epinal XX.XX.XX.XX.XX
Plus ce petit panneau sera connu, plus leur sécurité sera assurée. Voulez-vous nous aider à distribuer cet avis?
GARDER UNE LAMPE ALLUMEE »
Thème de la rencontre de Relais-Lumière-Espérance, à Nancy, le 11 avril 2015.
Martin Steffens, de Metz, philosophe, nous aide à filer cette métaphore, en 4 points :
1)Accueillir, 2) Aimer, 3) Comprendre, 4) Consentir
1) Accueillir :
La personne égarée cherche un point de chute, c’est à dire un endroit où elle a le droit de chuter. Et là, quelqu’un pour lui dire : « A tout moment, ce sera encore le moment de venir là ». Dans ces moments d’égarement, nous ne savons plus qui nous sommes, mais nous sommes là. Tout le monde peut un jour se perdre, Je est un Autre (Je ne sais plus qui je suis...Rimbaud), mais le Je existe au sein d’un Nous, et le plus précieux de notre humanité, c’est ce lien. Accueillir, c’est pouvoir dire « Fais comme chez toi », tout en étant capable de laisser partir, « Tu pars quand tu veux... ». Pour bien recevoir l’autre, il faut d’abord le perdre. La joie dans l’amour est douloureuse, c’est la joie d’accueillir l’autre dans son altérité.
Abraham accepte de perdre Isaac pour le recevoir à nouveau de Dieu. Recevoir l’autre nécessite une prise de distance .L’hôte est à la fois celui qui accueille et celui que j’accueille. Mais « Hostis », c’est aussi l’hostilité, l’ennemi. L’amour commence toujours quand on n’arrive plus à aimer : c’est l’Agape, il s’agit alors d’accueillir celui qu’on n’arrive plus à aimer. Cette lampe à maintenir allumée suppose donc qu’il y ait un « Chez soi ».
2) Aimer :
Le Père prodigue se déplace et ouvre ses bras. L’amour va toujours de la possession vers la dépossession. L’épreuve déloge de chez soi. Je peux situer trois personnes différentes, en mouvement :
*a) Le migrant, exilé, n’est nulle part chez lui
*b) Le pèlerin, répond à un « Suis-moi », mais sa vie est arrimée à un quelque part.
Sa vie est accomplie, avec des pôles d’éternité, mais il doit consentir à tout abandonner...
*c) Le touriste, partout chez lui, comme chez lui
Aimer, c’est allumer une lampe, dont la lueur permet un regard non chirurgical, mais un regard qu’on pose, pour re-garder, garder à nouveau. Quand Lucifer accuserait les défauts, la luminosité des tableaux de Delatour questionne la charité : les défauts ne sont pas masqués mais la lumière n’accuse pas, elle est tamisée.
Quelle lumière je jette sur ce qui m’arrive ? Aimer, c’est décider de bien regarder l’autre. « Que la Lumière soit », et l’amour de Dieu est là avant toute décision folle d’aimer...L’amour est toujours premier : c’est cette relation qui me lie à l’autre et qui précède toutes les bonnes raisons qu’on aurait de l’éprouver.
3) Comprendre:
Projeter sur ce qui nous arrive la lumière de l’intelligence et de l’éclairage, pour comprendre la maladie psychique, aussi avec sa tête, cela soulage.
Durkheim, l’un des fondateurs de la sociologie, parle des malades psychiques comme de personnes qui cristallisent en elles les dérèglements psychiques qui sont dans l’air, dans la société. L’être humain est issu d’une histoire longue et cruelle, d’une éducation qui passe par beaucoup de souffrances.
4) Consentir:
Comme le « pire » est déjà arrivé, la personne vit comme par surcroît... Etre guéri, c’est être réconcilié avec la blessure, et non pas tout faire pour qu’il n’y ait plus de blessure. Dire oui, même au non qu’on a dit...Consentir au Tout de notre vie. Inscrire son histoire dans une histoire plus grande que la sienne, qui nous dépasse.
Conclusion :
Qui garde qui ? La lampe ne nous garde-t-elle pas ? La lumière est elle-même non visible, tout en nous permettant de voir... Consentir à se baigner en elle...à être celui qui est dans le fossé, celui qui a besoin, ou être l’aubergiste..., cela éviterait peut-être le « burn out des bons samaritains »...
Se laisser baigner dans la lumière, parce que tout est ombre... et si la lumière était dans notre dos, et que l’ombre était la nôtre ?
« Si tu aimes et que tu travailles, tu n’es pas fou... »
D'après les notes de Raphaëlle Claudel
"L'association "Relais-Lumière-Espérance" propose un accompagnement plutôt spirituel des familles de malades psychiques.
Le groupe qui existait dans les Vosges s'éteint , par défaut de personnes acceptant de se retrouver. Si cette perspective vous intéresse, merci de contacter Raphaëlle Claudel, à la Pastorale de la Santé du diocèse. XX.XX.XX.XX.XX."
Un grand merci à Jean-Marie Thomas, pour son accompagnement du groupe Relais-lumière-Espérance.
Plonge-moi dans ta rivière d'amour,
Plonge mon esprit dans les profondeurs de ta joie."
Françoise Couval
Nous étions plus de 80 personnes des équipes d’aumôneries hospitalières et du SEM pour suivre une formation sur « La Relecture Pastorale » : relecture du récit de nos visites en équipe. Ceci avec Denise Lanblin , aumônier national de la Pastorale de la santé.
— La relecture ne sert à rien, mais elle est essentielle pour nous réjouir de tout ce que fait le Seigneur devant nos yeux.
— La relecture est une histoire d’équipe. L’équipe témoigne de notre envoi en mission.
— La relecture est une démarche de foi. Dieu est toujours là, il ne cesse d’exister même lorsque les hommes cessent de croire en lui. Les récits de rencontre, sont les Actes des Apôtre d’aujourd’hui.
— La relecture c’est une démaitrise de la situation, ce n’est pas moi au centre, ni le malade, mais c’est le Christ, c’est un décentrement de nos vies. Je ne vais pas pouvoir mesurer si ma visite est réussie ou pas.
Puis nous avons, avec une fiche de déroulement, fait une relecture à partir d’un récit de visite. Cette fiche va nous servir dans nos équipes pour relire nos visites.
Nous avons terminé la journée par un temps de prière à l’oratoire.
Vous pouvez revoir le diaporama de la journée et l’utiliser lors d’une réunion d’équipe.
"Vivants…et Fragiles"
À tous les âges de l’existence «La fragilité est au cœur de nos vies. Notre naissance renvoie à l’infinie fragilité et la santé nous la rappelle en permanence …» Et si, pourtant la fragilité permettait tous les possibles ?
Et si la vulnérabilité, les manques laissaient dans ces failles, l’espace pour la découverte ?
Vous êtes invités à vous exprimer sur cette thématique à l’aide de la technique de votre choix
Expo du 3 au 13 février 2014
Résidence Léon Werth
12 Avenue Julien Méline | Remiremont
Entrée libre