Pastorale des migrants
Pour aller plus loin, le Service de la Conférence des Evêques de France pour les Relations avec l'Islam organise une session de formation sur l'Islam du jeudi 4 juillet au jeudi 11 juillet 2013 à ORSAY (91) Détails et fiche d'inscription à télécharger ici
La formation comprend trois aspects :
- Une approche de l'Islam selon ses différentes composantes : histoire, textes fondateurs, foi, religion, conception de l'homme, l’Islam aujourd'hui et les musulmans en France.
- Des regards chrétiens sur l’Islam, approfondissement théologique, spirituel et pastoral.
- Les questions posées par la rencontre avec le monde musulman, notamment en France, et la réflexion à partir d'expériences vécues.
La Session est animée par l'équipe du Service pour les Relations avec l'Islam, avec la participation de spécialistes. Elle comprend des apports doctrinaux, des travaux pratiques en ateliers, des échanges à partir de l’expérience des participants et des témoignages de musulmans et de chrétiens vivant dans des pays où l’islam est dominant.
L’Évangile nous interroge : « Qu’as-tu fait de ton frère ? ». C’est pourquoi nous avons choisi de diffuser le message écrit à cette occasion par Jean-Charles Beauchamp, pasteur de l’Église réformée de France, à l’intention des membres de nos communautés, ainsi que de toute personne soucieuse de notre devenir commun dans un monde à construire.
Il n’est pas vrai que ce monde et ses habitants soient condamnés à la fatalité de la peur, du repli sur soi et de la haine.
Ceci est vrai : nous sommes des êtres de relation, appelés à la rencontre et au partage avec l’autre, avec les autres.
Il n’est pas vrai qu’il faille accepter l’intolérance, la xénophobie, le choc des civilisations, la violence et l’inhumanité.
Ceci est vrai : nous avons à changer notre regard sur les étrangers, également nos prochains, à lutter contre l’ignorance et les préjugés, à soutenir le dialogue des cultures.
Il n’est pas vrai que la pauvreté et la faim, la violence et les discriminations doivent avoir le dernier mot.
Ceci est vrai : nous avons à vivre une solidarité fraternelle envers toutes les personnes en détresse, victimes de l’exclusion et de l’indifférence.
Il n’est pas vrai qu’une nation se grandisse quand elle dresse des barrières entre les humains et expulse au mépris du droit des gens.
Ceci est vrai : nous avons à dire que la France vient de loin, que les migrations l’ont façonnée, qu’elle est riche de sa diversité, que son honneur est de défendre (y compris chez elle) les Droits de l’Homme et du Citoyen.
Il n’est pas vrai que les Églises soient des cénacles coupés des réalités économiques, sociales et politiques.
Ceci est vrai : nous avons à promouvoir en leur sein des espaces d’écoute et de vigilance pour qu’elles témoignent de la Vérité qui les fonde - celle de Dieu qui, en Jésus-Christ, est venu prendre asile chez nous.
Il n’est pas vrai que nous soyons simplement les proies des puissances de toutes sortes qui cherchent à gouverner le monde.
Ceci est vrai : nous avons une conscience chrétienne et citoyenne qui nous pousse à avoir le courage de nos convictions, à dénoncer l’inacceptable, à agir pour l’accueil de celles et ceux que l’on rejette du seul fait de leur exil.
Il n’est pas vrai que nos rêves de libération pour l’humanité, de justice, de dignité humaine et de paix ne soient pas pour notre histoire ici-bas.
Ceci est vrai : il n’y a pas d’étrangers car chacun de nous est un visage de Dieu sur cette terre.
Au nom de leur foi, des chrétiens s’engagent pour un autre regard sur les migrations.
Dans le cadre de la démarche diaconia,18 organisations catholiques et protestantes, avec des évêques et des personnalités du monde ecclésial, appellent les chrétiens à "changer leur regard" et à "vaincre leurs réticences vis-à-vis des étrangers".
Vaincre les réticences Rester fidèles à nos convictions fondamentales
«En proposant le défi d’« oser la fraternité », nous prenons l’engagement de trouver les meilleurs moyens de vaincre les « Mais… » qui font de la question des migrations une question à part. Il s’agit pourtant bien d’une question de Dignité humaine. La foi chrétienne et les approches humanistes appellent depuis longtemps à l’accueil de l’étranger. L’interdépendance que crée la mondialisation exige de chacun qu’il apprenne à se « déplacer » vers l’autre, qu’il sache accueillir celui qui s’est déplacé.
Dépasser les « Mais… », les réticences, n’est pas chose aisée. Elles sont bien vivantes en chacun de nous. L’autre, les autres, ont toujours fait peur, d’autant plus que certains discours manipulent nos peurs.
Dans nos comportements individuels face à l’étranger et lors de l’élaboration des politiques française et européenne sur les migrations, le temps n’est plus aux simplismes, aux « il n’y a qu’à » ni aux condamnations péremptoires. C’est notre être tout entier qui se trouve questionné. C’est notre responsabilité politique qu’il convient d’interroger. C’est notre capacité au dialogue et au partenariat qui est mise en cause.
Il est urgent de réagir. Il en va de la survie de millions d’enfants, de femmes et d’hommes. Il en va de notre fidélité à des convictions fondamentales. Il en va de la création d’un monde où nos enfants pourront vivre, vivre ensemble. Aussi est-il apparu nécessaire d’unir nos voix, nos arguments et nos actions pour convaincre : l’accueil des autres, ce n’est pas toujours facile, mais, ensemble c’est vraiment l’avenir !»
Extrait de l'introduction à ce précieux document co-signé par vingt représentant d'associations ou d'organisations catholiques.
Document à découvrir dans son intégralité, ici
Voir l'article de l'hebdomadaire La Vie
Vous pouvez partager vos réactions au groupe diaconia 2013 des Vosges Le site et découvrir les propositions vosgiennes pour vivre cette démarche originale ! ou les adresser à la pastorale des Migrants du diocèse-
« Étranger », mon frère ! à la rencontre de l’autre différent
- Les migrants, une menace ou une chance ?
- Comprendre et échanger nos cultures
- Solidarité sans frontières
- Immigrés musulmans, un dialogue à construire
Jonas Vosges invité à une conférence-débat avec Michel ROUSSEL
Vendredi 21 octobre 2011 à 20h15
à la salle de spectacles du plateau de la Justice à Epinal
Dans un contexte où la peur de l’autre est largement instrumentalisée, nous croyons au contraire que nous avons tout à gagner à une meilleure connaissance mutuelle pour nous enrichir de nos convictions et de nos valeurs réciproques.
L’intervenant a passé toute sa carrière d’enseignant en banlieue parisienne et a beaucoup voyagé dans les pays de la méditerranée. Il est très impliqué dans le dialogue islamo-chrétien.
La prochaine est fixée au 15 janvier 2012.
Les documents sont disponibles à partir d’octobre...
Affiche campagne 2010
"Face au durcissement de la politique d’immigration et aux violences légales qui s’en suivent envers les personnes les plus démunies, les « sans papiers », les « sans droits », il y a silence et silence :
- silence d’impuissance et malaise qui nous laisse chacun dans son coin.
- silence de protestation et d’engagement qui nous tient en Cercles de citoyens.
Parce qu’on a passé le seuil de l’intolérable, avec des quotas chiffrés d’expulsions, réduisant les êtres humains à l’état de marchandise,
Parce que nous n’acceptons pas que la police fasse irruption au petit matin pour rafler des individus ou des familles, les expédier dans des centres de rétention et les embarquer dans un avion, au mépris de leurs attaches humaines et sociales et de leur devenir dans des pays où leur vie est bien souvent en danger,
Parce que le projet de loi qui arrive en débat au Parlement en ce mois de septembre (le 5è en 7 ans !) est une législation d’exception qui porte une atteinte grave aux droits des migrants : Privation de liberté sans contrôle judiciaire, affaiblissement du pouvoir du juge des libertés, allongement de la durée de rétention, bannissement avec interdiction de retour dans tous les pays de l’espace Schengen…
Nous refusons le discours désignant les étrangers comme coupables, délinquants, voire criminels.
Nous nous déclarons solidaires de toute personne venue chercher parmi nous sécurité, travail et amitié.
Comment croire qu’un jeune couple avec un bébé est une menace pour la République française !!!
Comment accepter de réduire à l’inexistence sociale des personnes et des familles pour simple motif de rejet, malgré les promesses d’embauche, la scolarité des enfants, les témoignages d’intégration !
Notre révolte se transforme en combat pour la justice et pour la solidarité. Alors que des milliards d’euros parcourent le monde à chaque instant pour le plus grand profit des affameurs de la planète, la fermeture des frontières fabrique des sans droits et des clandestins. Or ce sont des gens que nous avons appris à connaître, à rencontrer et à aimer. Car derrière les mots, derrière les chiffres, il y a toujours pour nous des visages : ceux de Fatmir et Mediha, Besim et Iliriana, Alexander et Tatiana, Eduard et Ermela, Bajar et Mirvete, Agim et Edlira et leurs enfants.
Accueillir l’étranger, c’est une chance pour se laisser déplacer « au pays de l’autre », ouvrir sa porte et son cœur, agir ensemble pour le respect de la dignité humaine partout où elle est menacée. De partout, des gens se lèvent, de plus en plus nombreux : Ce sont eux qui sont dans la vérité, car nous savons tous que l’avenir est à la fraternité.
Jean-Louis Didelot, le 17 août 2010.
N.B. Les cercles de silence, initiés par les franciscains de Toulouse, sont aujourd’hui relayés dans toute la France. Chez nous, le 3è vendredi de chaque mois à 18h, parvis de la gare d’Épinal et devant la mairie de St-Dié.
L'abbé Didelot propose également à la réflexion le texte ci-dessous qui nourrit son engagement de prêtre
Chercher Dieu à partir de la souffrance des hommes
« La foi chrétienne n’est pas seulement cantique, mais cri » (Jean-Baptiste Metz). La théologie doit se soumettre à l’autorité de ceux qui souffrent, et l’Évangile ne peut se vivre et s’annoncer qu’à partir d’une réelle compromission avec les opprimés et les laissés pour compte de nos sociétés. La démarche de Jésus, depuis le sermon sur la montagne (Mt 5) jusqu’au jugement dernier (Mt 25) dit bien l’engagement de sa vie, jusqu’à être identifié au dernier des derniers (Phil 2). Il n’est pas d’autre chemin pour ceux qui veulent marcher à sa suite que de vivre ce passage par la mort.
Le prêtre n’échappe pas à cette exigence. Ordonné au service de la Parole, il accompagne notamment la Révision de vie en se laissant habiter et questionner par les espoirs et les combats des hommes. « La nouvelle humanité est en vue », écrit Pedro Casaldaliga, évêque du Brésil, alors même que tant de gens vivent écartelés, désarticulés, brisés. « L’heure la plus obscure est quand le jour va se lever ». Guetter l’aube de la résurrection dans un monde que d’aucuns voudraient nous faire croire sans issue est un acte de foi en même temps qu’un engagement sans retour. « La célébration de l’Eucharistie, pain nécessaire à la vie, incite à ne pas consentir à la condition des hommes privés de pain, de justice et de paix » (Groupe des Dombes).
Il nous faut ouvrir des chemins d’Église à partir des réseaux qui font exister cette humanité réconciliée, comme dans la vision d’Ézéchiel 37 : « Je vais ouvrir vos tombeaux et vous en ferai sortir, ô mon peuple. Je mettrai en vous mon Esprit et vous vivrez ». Nombreux sont celles et ceux qui, habités par des convictions authentiquement humaines, ne nous ont pas attendus pour mettre toute leur énergie au service de la promotion humaine et de la solidarité sans frontières et sans barrières. Quotidiennement, nous recevons d’eux la Bonne Nouvelle comme un cadeau, comme un amour, comme un appel. « Je te bénis, Père, d’avoir caché cela aux sages et aux habiles, et de l’avoir révélé aux tout-petits » (Luc 10, 21).