Origine des diocèses, des paroisses, et du "Ban de Vagney" en particulier
Depuis le synode diocésain qui a donné une nouvelle organisation paroissiale, Une paroisse nouvelle élargie est née. Celle-ci est composée de Vagney, Rochesson, Planois, Sapois, Gerbamont, Zainvillers et Le Haut du Tôt. Ce regroupement a pour nom : Paroisse "Le Ban de Vagney". Pourquoi le Ban de Vagney ? Côté pratique, chacun sait ici ce que représente les territoires du Ban de Vagney. Dans cette nouvelle dénomination, il y a une indication claire du lieu et chacune des paroisses "anciennes", conserve son saint patron ! Composition du BAN DE VAGNEY
D’après le livre de A. Fournier 1895
… « Ban de Vagney « composé de Vagney, les Amias, Bamont, Belmont, Bouvacotte (granges éparses), Brehaviller, Champel, le Chanois, Cleurie (granges éparses), Contrexard, Cremanvillers, Enfan-la-Ville, Fontaine, Gerbamont, les Gravières, Lesjol, Nol, Peccaviller, Peubas Planois, la Poirie de Saulxures, Preille (granges éparses), Rochesson, Sapois, Thiéfosse, Travexin, Trougemont, Zainviller ».
A toutes ces localités, il faut ajouter : " Les Arrentès du ban de Vagney répandus dans différents lieux du Ban; les Arrentès de Cleurie, " répandus dans différentes granges du ban St Joseph" ; le ban St Joseph, « composé de granges éparses, paroisse du Tolly (Tholy) » ; les Arrentès de Saulxures; la Foresterie et les Franches-Gens, « seigneurie composée de sujets épars au ban de Vagney » ; les Arrentès du ban St-Joseph »,.
Jusqu'en 1669, le territoire du Tholy appartenait en partie au ban de Vagney; il contenait 97 granges situées sur les bans de Vagney, Tendon, Moulin et commune de Gérardmer. Ces granges portaient le nom d'Arrentès de St-Joseph. Dès 1626, ces Arrentès formaient une paroisse; en 1669, ce territoire fut constitué en communauté et prit le nom de ban St Joseph. Ce fut plus tard que le nom du Tholy fut adopté (de deux fermes de ce nom, près de l'église).
Ce nom de La Poirie-Saulxures s'explique parce que le village était appelé La Poirie et l'emplacement de l'église et du presbytère : Saulxures. C'est ce dernier qui a prévalu. Contrexard, Pubas, Trougemont, Planois, Presle forment aujourd'hui la commune de Basse-sur-le-Rupt. Travexin dépend de Cornimont; quoique ce dernier, très ancien, n'ait jamais relevé du ban de Vagney.
La vallée du Cleurie ne renferme aucun centre important; la population, sauf le groupe du Tholy; en est éparse. L'on voit qu'il n'y eut jamais que des granges et des Arrentès ; elle est aujourd'hui occupée par les communes de Syndicat, Cleurie, la Forge et le Tholy. Le reste du ban est formé par les villages de Vagney, Sapois, Gerbamont, Rochesson, Thiéfosse Saulxures, Basse-sur-le-Rupt, en tout onze communautés.
Ce ban avait un « grand maire du ban de Vagney » et des « menues mairies ». Il y avait la « seigneurie des Usuaires », la « seigneurie des Arrentès du ban de Vagney », celle des Francs-Chazaulx celle de la Foresterie. Le duc et le Chapitre de Remiremont se partageaient la souveraineté ; de plus, des redevances étaient dues à nombre de seigneurs à qui les ducs avaient vendu ou donné, ou échangé les droits qu'ils possédaient dans ce ban ; ainsi la seigneurie des Forestaux qu'ils avaient échangés, au XIIIe siècle, avec les Du Chatelet…
…(1) Pour tout ce qui concerne les divisions anciennes, voir : T. Alix : Dénombrement de Lorraine (1591i, Bugnon : Alphabet curieux des lieux dit duchez de Lorraine et Bar (1709) (manuscrit). Durival Description de la Lorraine. Fournier : Topographie ancienne du Département des Vosges (1er partie). …. »
Origine des diocèses...
Note explicative tirée du dixième fascicule "Topographie ancienne" de A. Fournier imprimé en 1902, expliquant le point de départ des diocèses, des départements, des paroisses et des différentes sections territoriales.
"...Le Pagus, Pagi au pluriel était une subdivision de la Civitas. Celle-ci indiquait non seulement la ville proprement dite, mais le territoire dont elle était le chef-lieu. Elle représentait une nation, un peuple. Notre région appartenait à la Civitas Leuci ou nation des Leuques. La Civitas subsista pendant l’époque romaine ; le Christianisme, quand il dut s’organiser, l’adopta pour ses diocèses ; il en résulta qu’elle devint tout à la fois une circonscription civile et religieuse. Les conciles recommandaient d’adopter ces divisions ; celui de Chalcédoine prescrivit de les modifier comme pourrait le faire, le pouvoir civil. Il en résulta qu’il y eut autant de diocèses et d’évêques que de Civitas : c’est ce qui arriva en 1802, au Concordat, quand chaque département (ou à peu près) eut son évêché.
A la chute de l’empire romain, après la conquête franke, il y eut de nombreuses modifications, des morcellements dans les circonscriptions civiles, alors que les diocèses restèrent les mêmes. Il en résulte que c’est dans l’ancienne géographie religieuse que l’on retrouve le plus de traces des antiques divisions civiles. L’évêché de Toul, avant son démembrement à la fin du XVIIIe siècle, a toujours représenté la Civitas des Leuques, tandis qu’au point de vue civil ses diocésains étaient répartis dans plusieurs circonscriptions longtemps indépendantes les unes des autres : France, Lorraine, Barrois, Temporel de l’évêché de Metz.
Le Pagus était une subdivision de la Civitas. Mais, au début de la période mérovingienne, il y eut confusion entre les deux. Ce nom de Pagus « était appliqué à un territoire plus vaste que la circonscription ainsi qualifiée par les textes épigraphiques de l’âge antérieur (époque de la conquète romaine) ; il désigne un territoire régi par un comte et qui, à l’origine, n’avait d’autres limites que celles de la Civitas ».
Les Franks donnèrent à la Civitas un gouverneur, le Comes ou Comte. II en résulta que chacune de ces circonscriptions eut un chef religieux, l’évêque, et un chef civil, le comte ; et que, dans la hiérarchie, les fonctions de ce dernier correspondaient à celles du premier. Au début, l’office et les droits conférés au comte prit le nom de Comitatus...