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Le printemps de la foi de Flore Fayon



“Ce n’est pas parce que l’on n’est pas chrétien que l’on ne possède pas des valeurs chrétiennes !” De ses parents athées, “antitout”, mais tolérants et humains, Flore Fayon a très probablement hérité de ce refus du tout cuit, du tout mâché.

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De tous les déménagements familiaux, depuis la région stéphanoise où elle a vu le jour et vécu sa tendre enfance, en passant par Sète, Toulouse... la jeune femme, maintenant âgée de 31 ans, aînée d’une sœur et d’un frère, a très certainement puisé cette faculté d’être capable de se poser, puis de faire et refaire son bagage...
“Nous vivions à trois mètres d’une église, au rythme des Angélus...” Gamine, Flore ne s’est pas vraiment interrogée. Quoique... “Vers l’âge de 7 ans, j’ai eu vraiment envie d’aller au catéchisme...” Anticonformisme, athéisme, anticléricalisme... “Mon père ne rentre même pas dans une église !” La question ne se posait donc pas. “Je me suis tournée vers ma grand-mère maternelle qui m’a appris le Notre Père.”

Les études coïncidèrent avec la dizaine d’années “période toulousaine”, puis nancéienne avec la rencontre d’Alexandre, jeune militaire catholique non pratiquant. Flore reconnaît qu’à l’époque la foi ne la taraudait pas. “... Tout cela me paraissait bien loin... Le mariage est un engagement fort. Je ne pouvais pas me marier à l’église, c’est une forme de respect, car je ne peux pas mentir !”
En 2003, Flore et Alexandre convolent donc en justes noces devant le maire. “ Inévitablement, la question des enfants se posa. Pour moi, il n’était pas question que je les fasse baptiser...” La jeune femme se souvient de “prises de bec terribles !” Mais, elle reconnaît que “la personne la plus tolérante, c’était lui...” Transmettre la vie n’est pas forcément aussi simple. Le désir de procréer ne suffi t pas toujours. Le jeune couple eut à souffrir d’épreuves, la médecine ne résout pas tout. Six ans de ce qui devenait une désespérance passèrent...

Puis, pharmacienne dans une officine du secteur spinalien, Flore se souvient. “Mon mari était parti au Liban, cette mission fut salutaire. Il s’est passé quelque chose en faveur de la vie... Ma conversion a eu lieu pendant son départ... J’avais entendu parler à la radio du livre de sœur Emmanuelle “J’ai 100 ans et je voudrais vous dire...” Je suis allée l’acheter, j’ai commencé de le lire...” Lorsqu’une amie chrétienne lui conseilla de prier son ange gardien, Flore reconnaît être tombée des nues. “...
Je sentais que tout cela m’aidait, je suis d’un caractère passionné. Quand je comprends les choses, je les vis à 300 % ! Je sais que toute cette attente a été bénéfique. Que ce chemin vers Dieu était là pour quelque chose ! Lorsque mon mari est rentré, il a été très surpris...” Les paroles d’Alexandre résonnent encore au cœur de la jeune femme. “Tu as l’air d’être heureuse, vis ton truc et vois...”

Miracle de l’amour, l’enfant est paru

Flore s’est engagée dans la prière “Comment parler à Jésus quand on ne le connaît pas ? À Dieu ? L’Esprit-Saint, “Ce n’est pas parce que l’on n’est pas chrétien que l’on ne possède pas des valeurs chrétiennes !” De ses parents athées, “antitout”, mais tolérants et humains, Flore Fayon a très probablement hérité de ce refus du tout cuit, du tout mâché.
J’ai eu du mal à cerner, mais petit à petit, j’y suis parvenue...” Tout un uni- vers venait de s’ouvrir. “L’Esprit-Saint insuffle la vie... Ma conversion a eu lieu à la fin du carême...” Flore a entrepris un master bioéthique de la Fondation Jérôme Lejeune. Et, de dévorer des livres capables de la guider dans ses questionnements. Miracle de l’amour, l’enfant est paru.

Catéchumène appliquée, Flore se réjouit chaque jour davantage. “C’est difficile à expliquer pourquoi, comment tout cela est arrivé... C’est magnifique, très beau et très important. On entre dans une famille... avec l’Église, vous n’êtes jamais seul, je vais vivre le baptême, puis me nourrir de l’Eucharistie...” Charlotte son amie, puis pendant le temps de préparation, Odile Simonin, Annie Viry, le vicaire général Pierre-Jean Duménil, Alain Cuny, prêtre de la paroisse, notre évêque Jean-Paul Mathieu... ont su canaliser toute cette foi débordante. “L’église d’aujourd’hui, ce n’est pas du prêt à penser, vous pouvez réfléchir à ce qui se passe...” Flore bout d’impatience “C’est trop génial !”
Le 23 avril, pour recevoir le précieux sacrement qui la fera officiellement entrer dans la grande maison de Dieu, Flore sera entourée de sa marraine, Florence Simon et de Régis Poirel son parrain. Quelle que soit la météo, le soleil brillera. Que du bonheur ! Flore pense à Alexandre avec qui elle a très envie de s’unir devant Dieu. De confirmer aussi. La petite Madeline, 8 mois, sera baptisée en août prochain. Flore ira vers le baptême avec une certitude “Dieu nous aide, mais il ne fait pas les choses sans nous...”

Josée Tomasi-Houillon

Cet article a été publié dans le magazine « Eglise dans les Vosges ». En vous abonnant , vous soutenez l’information et le dialogue dans le diocèse.

Publié le 15/04/2011 par Alice.