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Méditation du 18 août 2013 - 20ème dimanche

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 12,49-53.

Jésus disait à ses disciples : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu'il soit déjà allumé !
Je dois recevoir un baptême, et comme il m'en coûte d'attendre qu'il soit accompli !

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Pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde ? Non, je vous le dis, mais plutôt la division.
Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées : trois contre deux et deux contre trois ;
ils se diviseront : le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère. »

Le feu que Jésus veut allumer n'est pas le feu de la haine.

Quand Jésus parle à Marguerite-Marie de « son cœur brûlant d'amour », ce n'est pas de la poésie, c'est ce feu de l'amour trinitaire qui le dévore littéralement.

C'est ce « brasier ardent » dont parle sainte Thérèse. Impossible d'aimer mieux.
C'est cet amour brûlant qu'il veut nous communiquer. Aimez vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Cette richesse d'amour, Jésus nous la transmet.

Feu merveilleux qui réchauffe. L'amour de Jésus réchauffe les cœurs les plus glacés, les plus refroidis par les événements. « Notre cœur n'était-il pas tout brûlant quand il nous commentait l’Écriture » disaient les disciples d'Emmaüs.

Feu merveilleux qui doit, cette fois, se répandre à travers le monde par l'action généreuse des hommes de bonne volonté.
A chaque chrétien de devenir un « boutefeu » de l'amour dans son entourage.
Souvent la question est posée : « Dieu que fais-tu ? » La réponse de Dieu est claire :
« J'aime, et je sauve en aimant à travers toi et par toi ! »

Feu merveilleux qui éclaire : n'est-ce pas une autre fonction du feu de donner de la lumière ? Le Christ a déversé sur le monde la lumière de l'Esprit. Sa parole éclaire le sens de la vie. Je suis la lumière du monde.
La Bible est un livre de feu. Et ceux qui l'écoutent à cœur ouvert en reçoivent des éclats de lumière. « Aimer, c'est révéler à l'autre sa beauté » ( Jean Vanier).
Ce qui fait la valeur d'un homme, ce n'est ni sa richesse, ni sa gloire, ni sa puissance, mais la quantité d'amour dont il est capable.
Le chrétien ne devrait-il pas être partout un porteur de lumière, un révélateur de sens dans un monde qui a perdu sa boussole ? « Il ne fait jamais nuit là où on s'aime » (proverbe africain).

Feu merveilleux qui dynamise : ainsi ces flammes de la Pentecôte, ce feu de l'Esprit Saint qui ont lancé au large le vaisseau Église : un lancement qui dure depuis deux mille ans. Dynamisme qui doit se poursuivre par l'action des chrétiens engagés.
Engagement dans le mariage où le foyer devient une petite Église missionnaire de l'amour. Engagement dans la cité pour y faire briller les valeurs de l’Évangile, en lieu et place des valeurs de rentabilité et de réussite commerciale. Oui, viens, Esprit de feu ! Que les membres de l’Église de Dieu soient tout feu ! Tout flamme au cœur du monde.
Mais aimer, ce n'est pas « cocooner », dorloter, infantiliser les êtres aimés. La tendresse de Dieu n'est pas une tendresse mièvre et maternante. Aimer, c'est aider quelqu'un à grandir. Par lui-même. Sans le porter constamment.

Feu purifiant, qui décape. Le chrétien ne peut pas bénir tout ce qui se fait dans le monde, sous prétexte que c'est « moderne ». Il faut aussi accepter de laisser le feu de l'amour brûler en nous les scories de l'égoïsme et de la médiocrité.
Dans un monde qui gèle sous le givre de l'individualisme et du non-sens, l’Église a besoin de fidèles au cœur de feu. Car, « si vous êtes un ami du Christ, plusieurs se réchaufferont à ce feu, prendront leur part de cette lumière, mais les jours où vous ne brûlez pas, beaucoup d'autres mourront de froid » (F. Mauriac).

Publié le 12/09/2012 par Jean Pierre Grivel.