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Michel Heinrich : « J’ai voté contre »
Le député-maire d’Epinal s’est opposé au texte de loi autorisant l’ouverture des magasins le dimanche, présenté pourtant dans une troisième mouture très édulcorée. Une question de principe.
Pour faire passer la loi sur l’ouverture des magasins le dimanche, le gouvernement a dû s’y reprendre à trois fois. La première version prévoyait l’application du texte à la France entière. Il a été retiré devant l’opposition qu’il suscitait, rappelle le parlementaire vosgien. Même refus devant le deuxième texte, qui limitait l’ouverture dominicale à quatre zones.
Les députés ont fini par accepter la troisième version, qui restreint le champ de l’ouverture des commerces à trois secteurs géographiques : la zone « Plan de Campagne » dans les Bouches-du-Rhône, qui est aussi la plus grande zone commerciale de France, la région parisienne et le nord.
A ces trois zones s’ajoutent les zones touristiques au sens du droit du travail – dans les Vosges, il s’agit de Xonrupt et de Gérardmer, les stations thermales n’ayant pas plus été retenues que l’agglomération d’Epinal.
« D’autres projets que les courses »
Malgré ces concessions, l’élu UMP vosgien s’est élevé contre l’ouverture des magasins le dimanche. Par principe, explique-t-il : « Je considère cette disposition comme de nature à favoriser une atteinte à la vie familiale, à la vie sociale et au monde associatif. Je pense qu’il faut qu’un jour au moins par semaine, les familles puissent se retrouver. Il y a d’autres projets pour les familles que d’aller faire ses courses dans les magasins le dimanche. »
Autre raison : « Je ne crois pas à la liberté du choix des salariés pour travailler ou non. Connaissant les grands groupes de distribution, je pense qu’il y a trop de pressions des employeurs. Je ne crois pas au choix volontaire des salariés tel que la loi l’a prévu.»
Troisième argument : Michel Heinrich ne souscrit pas à la vertu économique de la mesure : « Je ne crois pas qu’elle rapporte plus, que la consommation est supérieure quand on ouvre le dimanche. En Alsace, les commerces alimentaires sont fermés le dimanche, et je n’ai jamais constaté qu’ils se portent plus mal qu’ailleurs ! », observe l’élu natif de Thann.
Un mécanisme pervers
L’ouverture des magasins le dimanche renforce la dépendance des salariés et accroît le risque de surendettement des ménages déjà défavorisés, met en garde Christophe Thomas (CFDT)
Ah, le beau dimanche au rythme du caddy ! Tombola avec gain de voiture à la clé, quadruplement des points sur les cartes de fidélité : certains hypermarchés et commerces ne lésinent pas sur l’arsenal de séduction. Ils multiplient les tentations plus alléchantes les unes que les autres à l’adresse des familles : « C’est devenu une sortie du dimanche après-midi d’aller voir les meubles, car le cinéma et le culturel sont devenus trop chers », dit le secrétaire départemental adjoint de la CFDT : « Je suis contre l’ouverture dominicale des magasins, car quoi qu’en disent le patron, les salariés interviewés et le gouvernement, le personnel ne travaille pas sur une base de volontariat. S’il est d’accord, c’est qu’il n’a pas un emploi à temps plein. »
Souvent, les caissières ne disposent que d’un horaire hebdomadaire de 28h. Les salariées des magasins d’usine de Gérardmer ont besoin du salaire double du dimanche, ajoute le syndicaliste : « Elles ont basé là-dessus le remboursement de leur crédit et sont prises pour vingt ans ! Si elles avaient un salaire correct ou un temps plein, elles n’auraient pas besoin de travailler le dimanche ! Si les directeurs de magasins ont besoin d’ouvrir le dimanche, qu’ils créent des équipes de week-end, comme l’industrie ! »
Ouvrir encore plus de plages horaires dans les magasins, c’est exposer les consommateurs à dépenser davantage, alors que leurs moyens n’ont pas augmenté. Or, les grandes surfaces du meuble et autres sont les championnes incontestées du crédit. » Avec son corollaire, le surendettement accru des plus pauvres.
Un proviseur témoigne
Pour le responsable d’un lycée et d’un CFA, les jeunes, surtout les filles, cherchent surtout la sécurité et un bon revenu dans le travail. Les apprentis connaissent mieux la vie en entreprise que les lycéens : « S’ils sont issus d’une famille du monde du travail, ils veulent trouver une entreprise qui paie bien, cela compte plus pour eux que le fait de travailler beaucoup ou pas beaucoup. De toute façon, ils savent qu’il leur faudra mettre le paquet pour être embauchés. Ils sont prêts à travailler beaucoup, pour avoir leur place au soleil. S’ils ont l’esprit d’entreprise, ils se mettent à leur compte. Les artisans ne parlent jamais en temps de travail, mais en argent gagné. La densité du travail fait peur à certains jeunes qui cherchent à travailler en service de ville ; mais on y travaille parfois beaucoup ! »
Les filles privilégient un emploi dans la fonction publique, pas énormément mais régulièrement payé, qui permet d’organiser son temps plus facilement : « L’enseignement fait rêver les jeunes, à travers les vacances scolaires. » Dans les lycées, le lien avec le monde du travail est moins étroit qu’en CFA : « Il y a un corporatisme : 50% des enseignants sont des enfants d’enseignants déconnectés avec le monde de l’entreprise ». Les élèves des lycées sont soumis à des « sollicitations terribles » de la part de la télé, de l’ordinateur et des consoles de jeu : « Les quinze ans sont les plus accros de violence, sexe, humour décalé ; ce que montrent les chaînes de jeu le mercredi après-midi, pour eux c’est la vraie vie. »
La relation de l’établissement avec les parents d’élèves est essentielle : « Tous ne sont pas défaitistes, n’abandonnent pas leurs responsabilités. A trois, on ne s’en sort pas si mal. Quand il n’y a pas de parents, les sollicitations extérieures sont nombreuses, et il s’y ajoute le goût de l’adolescent pour la provocation, en l’absence de morale, de religion, de famille et de structures. Il faut avoir des réactions fines on est parfois débordé par des propositions incroyables. Les ados, par exemple, doivent avoir une tenue décente pour demander un emploi. Ce qui paraît évident aux apprentis qui ont fait des stages ne l’est pas pour les lycéens. »
Pouvoir vivre de son travail
Paradoxe. Alors que les machines sont toujours plus modernes, elles ne contribuent pas à servir l’homme, dénonce Denis Schnabel, secrétaire général de la CGT-Vosges.
Le travail doit permettre de vivre dans cette société, observe Denis Schnabel. Il doit permettre de s’émanciper, de se trouver humainement. Or, selon lui, les conditions de travail se dégradent, usant prématurément le corps et le moral : « Dans une société de téléphonie de Raon-l’Etape, 40% des salariés sont sous antidépresseurs.
Dans la sous-traitance automobile, une personne sur deux est licenciée pour inaptitude, pour TMS (Troubles Musculo-Squelettiques) avant la retraite. Le juste à temps en vigueur dans l’industrie du meuble ou de l’auto oblige aux mêmes gestes toute la journée sur les chaînes de montage. »
Les 35h ont amené à une refonte complète de l’économie : « la France est le pays où il y a le plus de productivité. Les conditions de travail y sont très difficiles. »
Denis Schnabel est hostile au travail le dimanche, hormis pour les emplois de service public : «La généralisation est catastrophique. Dans les Vosges, les stations thermales demandent à pouvoir ouvrir les magasins le dimanche. L’idée qu’on doit travailler tout le temps l’emporte sur le bien être ; ça va déréglementer la vie de la famille, à un moment où on se plaint que celles-ci ne jouent plus leur rôle.
Selon le syndicaliste, « L’homme n’est plus au centre des préoccupations. Les emplois précaires, à temps partiel ou non choisis sont devenus la règle, alors que le PIB de la France et les profits des grandes entreprises continuent d’augmenter. »
Les clients du dimanche hostiles au travail dominical
Paradoxe : 56 des 88 personnes interrogées le matin du 28 février dans les grandes surfaces spinaliennes refuseraient elles-mêmes de travailler le dimanche.
Qu’est-ce que le dimanche pour vous ? D’abord la famille, répondent 74 des 88 clients de grandes surfaces spinaliennes rencontrés par les militants de l’ACO (Action Catholique Ouvrière) de Golbey. Ceux-ci n’ont pas craint de mouiller leur chemise pour sensibiliser le public à une douloureuse contradiction : en fréquentant les supermarchés le dimanche, les consommateurs favorisent une tendance lourde, la banalisation du travail dominical. « Ils encouragent la mise à mal d’acquis arrachés de haute lutte par nos prédécesseurs, » s’indignent Viviane et Nathalie. De fait, on perçoit une certaine mauvaise conscience dans les réponses des personnes interrogées. Elles invoquent des achats de dépannage, de dernière minute, de menues dépenses. Rien de grave en somme.
Un divertissement moderne
Pourquoi alors effectuer des courses aussi futiles au détriment du repos dominical ? Parce que ce jour-là, on est plus disponible, répond la majorité des chalands. Parce que c’est un but de sortie, avoue une minorité. Mais seule un tiers des clients assume les conséquences de leur inconséquence : seuls 29 seraient prêts à travailler eux aussi dans un commerce s’il le fallait. Si le personnel des magasins est réquisitionné le dimanche, ils en endossent la responsabilité. Un habitant de la région parisienne érige l’ouverture dominicale comme la norme. Il qualifie le débat comme ringard et dépassé. La modernité, c’est le reniement des valeurs attachées à une vieille lune, le jour du Seigneur, qui, il est vrai, n’est plus guère honoré que par deux millions et demi de catholiques.
L’artillerie des grandes surfaces
Face au nivellement qui menace, quinze des soixante militants de l’ACO de l’agglomération d’Epinal se mobilisent. Ils ont senti une gêne, un frémissement, une prise de conscience chez les clients qu’ils ont rencontrés, et qui ont répondu de bonne grâce à leurs questions. Tous les dirigeants des magasins ne se sont pas déclarés comme de chauds partisans de cette dérive. La rentabilité est douteuse, malgré la multiplication des promotions : « Le dimanche, ils proposent des prix cassés sur des produits en voie de péremption », relève Christophe Maeler, responsable de l’équipe de Golbey, qui milite auprès de son épouse Nathalie, catéchiste et conseillère prud’homale CGT. Pour une autre Nathalie, également à la CGT, « si l’on fait rien maintenant, le travail dominical va devenir une habitude et entrer dans les mœurs. Après Intermarché, Simply Market et Géant Casino, les hypermarchés de l’agglomération risquent de suivre. Et puis les services autour, les crèches, les banques. »
Dignité à la dérive
L’argument financier ? La plupart des salariés ont perdu le bénéfice d’une majoration depuis le vote de la loi d’août 2009. Les étudiants se disent heureux de tenir des caisses ? « Ils n’en auraient pas besoin s’ils avaient des bourses suffi santes. » Quant aux vendeuses de magasin d’usine, elles bénéficient d’un bonus jugé précaire. Pour le père François Bresson, membre de l’ACO, « Il faut se battre sur le fait qu’on veut une vie digne. Les syndicats peuvent faire des choses, mais les politiques devraient défendre le dimanche car il y va de la Famille. » A Lyon, l’unanimité s’est faite contre une loi qui, du coup, est restée en friches. : « L’Eglise a heureusement essayé de dire les choses, rappelle l’abbé Bresson, mais on peut peut-être le dire un peu plus fort. On n’a pas à laisser aller une société à la dérive.
Le travail : rôle, évolutions et avenir
Un emploi, un job, un taf, un gagne-pain ou encore un travail. Parce que travailler est une notion en plein bouleversement, Günter Schumacher, professeur à l’ICN de Nancy et diacre dans les Vosges, parle du travail. Rôle dans l’économie, évolutions, tendances et avenir de la valeur du travail dans nos sociétés seront ses chevaux de bataille.
Quel est le rôle du travail dans l’économie ?
Au risque de désorienter d’abord le lecteur, je dirais : « cela dépend ». Cela dépend de l’époque, cela dépend du type d’économie. Aujourd’hui dans une économie de marché, le travail est considéré comme un facteur de production (de biens et de services), traité comme une marchandise sur le marché du travail, en soulignant qu’il ne faudrait pas confondre cela avec la logique de l’esclavage. Dans la terminologie du monde des affaires et de la science de gestion, le travail est devenu une « ressource humaine », une ressource comme le pétrole en Arabie Saoudite. Il est clair que dans cette conception une activité non rémunérée, une activité bénévole ou un acte gratuit n’est pas un « travail ».
Quelles évolutions constate-t-on ?
On peut souligner au moins trois tendances lourdes : 1) _ une diminution du temps de travail hebdomadaire, accompagnée d’un renversement de la tendance de diminution de la durée de la vie active, vu que l’âge du départ en retraite commence à reculer ; 2) _ le remplacement du travail pénible par des machines (« rationalisation », problème d’emploie de main d’œuvre non-qualifié) 3) _ la complexification du travail (nécessité d’une meilleure qualification).
Quel est l’avenir de la valeur travail dans les sociétés occidentales ?
L’avenir dépend toujours de nous, les hommes et femmes : soit nous continuons à valoriser le facteur de production « capital (financier) » plus que le travail, soit nous allons valoriser plus le travail.
Cette meilleure valorisation du travail peut se faire à l’intérieur de la logique actuelle du marché par des meilleures rémunérations et des lois interdisant « l’exploitation » du travailleur. Or cette meilleure valorisation du travail peut se faire également par une révision du système économique actuel en intégrant, comme éléments fondamentaux, dans le système économique aussi la dimension de la politique (assurer les biens/services publics) et celle de l’acte gratuit (bénévolats) (voir les propositions dans la dernière encyclique sociale « Caritas in Veritate », surtout les sections 36 -41).
Elles seront proposées à la vénération de tous les fidèles:
- mardi 18 de 17h à 22h, église Sainte-Maria-Goretti d'Epinal (la Vierge); messe à 18h puis veillée animée par des membres de l'aumônerie militaire
- jeudi 20 de 8h à 22h, église Notre-Dame de Mirecourt; messe à 18h30 puis veillée animée des membres du groupe de prière de Mirecourt
- samedi 22, abbaye Notre-Dame d'Autrey
Pour tout renseignement, contacter l'aumônier (P. Denis Beligné - XX.XX.XX.XX.XX)
Cette année, le choix a été fait de se tourner de façon privilégiée vers l'Amérique Latine et les Caraïbes. Des témoins-acteurs étaient là pour donner un aperçu réaliste sur les situations de ces pays.
Le service Nationale de la Mission Universelle organise une session de formation animée par le service de la Mission universelle et les OPM sur le thème annuel "Joie pour les cœurs qui cherchent Dieu".
Rendez-vous du 25 août 11h au 29 août 16h à Athée (près de Tours)
Télécharger le dépliant informatif (cliquez sur l'image) :
La joie de vivre comme prêtre
C’était avant même l’ouverture de l’année sacerdotale, le 19 juin, place Saint-Pierre à Rome. Benoît XVI a rappelé “l’immense don que sont les prêtres, non seulement pour l’Église, mais pour l’humanité elle-même.” Le pape a exalté le curé d’Ars, patron de tous les prêtres du monde, dont on commémorait le 150e anniversaire de la mort, en présence de ses reliques. Il a annoncé la mise en place d’initiatives spirituelles dans les diocèses pour mettre encore davantage en lumière le rôle et la mission des prêtres dans l’Église et la société contemporaine.
Il a rappelé la nécessité d’accroître la formation permanente des prêtres et des séminaristes. Avec deux objectifs désignés : fortifier le témoignage évangélique dans le monde d’aujourd’hui, stimuler l’engagement de renouveau intérieur pour tous les prêtres : l’année sacerdotale est lancée pour “favoriser la tension des prêtres vers la vie spirituelle, dont dépend par-dessus tout l’efficacité de leur ministère”. D’où la publication d’un Directoire pour les confesseurs et directeurs spirituels et d’un recueil des textes du pape sur la vie et la mission presbytérale aujourd’hui.
Devant l’assemblée plénière de la congrégation pour le clergé, Benoît XVI a encouragé les prêtres “à être présents, identifiables et reconnaissables”. Une certitude : l’année sacerdotale aura donné envie aux prêtres de témoigner et de réfléchir à leur ministère. Un ministère en pleine évolution. Témoignages.
Pour le père Claude Durupt, l’année sacerdotale invite les prêtres à une nouvelle joie de vivre le sacerdoce, “un don total dans la suite de Quelqu’un qui nous fait vivre”.
Être prêtre, pour lui, c’est un privilège unique. Il permet de pouvoir donner l’eucharistie, de la vivre comme un don de soi, pour s’investir totalement en vue de la résurrection. On est imprégnés du mystère pascal”, témoigne le père Durupt, avec un sourire tranquille.
Des témoins authentiques
Sans doute peut-on discerner quelque chose de paradoxal dans la célébration de l’année sacerdotale, alors que les rangs des prêtres se font plus clairsemés, du moins en Europe occidentale. Pour l’abbé Durupt, on assiste en fait à une crise de l’engagement en général, dans l’Église de France comme dans les pays occidentaux : “Il s’agit d’une crise de la foi, une difficulté à vivre intensément ce que l’on croit.” L’année sacerdotale doit aider les prêtres à percevoir de façon plus aiguë leur place et leur rôle : “Retrouver une conscience renouvelée et joyeuse de la grandeur de Dieu, devenir des témoins authentiques, crédibles et avec humanité.”
Que Dieu se soit fait humain, ajoute le vicaire général, “c’est la grandeur du christianisme. L’incarnation est toujours à faire.”
Rencontres enrichissantes
Dans un univers mouvant, l’Église aussi sait s’adapter. Un exemple : “on a retrouvé le sens profond du sacrement de réconciliation. La confession était abîmée par la routine qui l’a privée de son sens. On a retrouvé une manière saine et sainte de la vivre. Vivre ce sacrement, c’est un sentiment fort et libérateur.”
Au jour le jour, le dialogue pastoral aide à faire comprendre les positions de l’Église, “à les dire en vérité, au delà des clichés ; le rôle du prêtre, c’est d’aider à intégrer, d’expliquer.” Ce qui implique une somme énorme de générosité, mais procure aussi de nombreuses rencontres enrichissantes au quotidien : “On vit une dimension relationnelle très forte dans nos communautés.” J-P.V
Michel Bernard : un laïc témoigne
Vous me demandez de m’exprimer à propos de ce que représente pour moi la figure du prêtre.
Exercice difficile à un moment de la vie de l’Église où nous sentons bien que nous sommes “entre deux”. Entre deux époques : une qui s’achève et que certains voient disparaître avec inquiétude, et une autre dont on ne sait pas encore ce qu’elle sera vraiment.
Le prêtre, dans le cadre du ministère paroissial et hors toutes considérations générales sur la figure idéalisée de celui que nous souhaiterions avoir, le prêtre est d’abord celui qui nous a été donné par l’Église locale.
Héritier d’une histoire, enraciné dans une culture, il a ses bons côtés et ses limites, mais c’est un homme qui a été appelé, un homme de foi, mû par l’Esprit, un témoin qui chemine, écoute, accompagne, veilleur sans doute mais éveilleur également. De façon plus synthétique, je pourrais dire que le prêtre est pasteur du peuple dont il a la charge mais c’est dans la célébration des sacrements et plus spécialement celui de l’Eucharistie que son sacerdoce prend tout son sens. En effet, c’est bien lorsqu’il préside le rassemblement de la communauté autour de l’Eucharistie que le prêtre accomplit véritablement sa vocation et trouve là son plein épanouissement.
Travailler en équipe
Trente-cinq ans de sacerdoce. L’abbé Jean-Marie Lallemand, doyen de Neufchâteau, a vécu plusieurs manières d’exercer son ministère. Mais en privilégiant toujours la collégialité.
Prêtre en 2010, prêtre en 1975. Au quotidien, les missions s’avèrent radicalement différentes. “Il y a 35 ans, au lendemain de Vatican II, on était relativement nombreux”, témoigne le curé de Neufchâteau. “On se complétait, on échangeait, on s’organisait avec beaucoup d’amitié et de cœur, même si on avait des points de vue différents.” Tout cela, c’est le passé. Aujourd’hui, on pare au plus pressé.
La diminution considérable du nombre de prêtres est passée par là : “En trois ans, j’ai vécu le départ de huit prêtres sur le doyenné. J’essaie de vivre au jour le jour mon ministère, de permettre à des communautés de ne pas désespérer. C’est un travail de responsabilisation, de concertation, d’appel à la solidarité.”
Vaste programme : “Il a fallu soutenir, accompagner, appeler des chrétiens à ne pas travailler en francs-tireurs, mais avec les moyens du bord, sans forcer pour autant. Il ne faut pas paniquer, dire aux communautés que l’annonce de l’Évangile est possible. Il y a des gens qui ne sont pas si loin de l’Église et qui sont en recherche spirituelle.”
Un accompagnateur
Une recherche parfois cahotante : “Je veux transmettre un message d’espoir aux laïcs de bonne volonté, qui ont des hauts et des bas, des moments de lassitude et de découragement. Des laïcs qui ont besoin de repères, de soutien et de confiance, d’avoir les coudées franches là où il n’y a pas de prêtre résidant.”
Se comparant à “un pilote qui donne des axes de direction”, le doyen reste “toujours prêt à répondre en cas de besoin”. Les paroissiens le savent. Dans la Plaine, les communautés sont souvent éloignées, dispersées : “J’essaie de limiter les temps de déplacement, de regrouper les missions. Je vais rarement à Darney pour une seule réunion.”
Jean-Marie Lallemand accompagne aussi des équipes pastorales lors de réunions de formation à Épinal. Il s’appuie sur le bon outil diocésain pour répondre à leurs questions: “Quand il n’y a pas de prêtre, que fait-on ? Copie-t-on l’eucharistie ou fait-on autre chose ?” La méthode porte ses fruits : “Il n’y a jamais eu autant de remerciements des familles que depuis que les laïcs
Des jeunes porteurs d’espérance
La quête spirituelle reste présente chez des jeunes de tous milieux, et cela interpelle, souligne l’abbé Pierre Mathieu, aumônier diocésain de l’enseignement public
Toujours ce désir de rejoindre le Christ dans la radicalité de l’Évangile. De jeunes Vosgiens ont vécu une session dans un monastère il y a six mois et se posent la question d’être prêtres. Même si leur nombre reste modeste, leur initiative constitue le signe d’une quête spirituelle vraiment présente, observe l’abbé Pierre Mathieu, responsable diocésain des vocations. Ils sont de tous milieux. Certains sont plus favorisés; ils viennent de familles chrétiennes pratiquantes, déjà engagées dans l’Église. D’autres entrent au séminaire en venant de milieux anticléricaux et athées : “Quand on regarde la proportion, on trouve un peu de jeunes qui étaient, ou complètement néophytes par rapport à la foi chrétienne, ou bien hostiles. C’est un signe d’espérance, ça interpelle. C’est un défi pour l’Église. Les gens nous attendent.”
Générosité
Le premier signe d’espérance, ce sont donc les jeunes eux-mêmes : “Ils souhaitent une vie meilleure, une plus grande fraternité qu’ils essaient de construire entre eux.” Des exemples ?
“Quand on leur lance un défi de solidarité, ils sont souvent prêts à se mettre en route : actions en faveur des Restos du Cœur ou dans les maisons de retraite. Ces propositions les touchent particulièrement”. Les jeunes ont un potentiel de générosité qui se traduit, chez les cadets d’entre eux, dans les actions “Bouge ta planète !”.
Échanges personnels
Deuxième signe d’espérance : un renouveau de la spiritualité : “Je suis agréablement surpris par la spontanéité des jeunes à se recueillir notamment dans des lieux particuliers comme Taizé. Lors de temps forts, les confirmands font des prières personnelles pour réfléchir sur leur vie, leur propre voie ; ils prennent le temps de se poser. “ L’abbé Mathieu note “Moins d’a priori sur les dogmes, la vie de l’Église elle-même. On part sur des terrains beaucoup plus neufs.”
Les jeunes ont besoin de lieux d’écoute qui leur permettent de se réconcilier avec eux-mêmes et avec les autres : “Il y a une attente de rencontres. Les jeunes de dix à vingt ans attendent des échanges personnels et redécouvrent le sacrement de réconciliation, dans une société où la confession a été délaissée.” Une attente d’accompagnement personnel dont la réponse passe par la disponibilité, jamais oubliée, des prêtres.
À la recherche de l’essentiel
L’année sacerdotale ouvre à l’universel : il n’y a jamais eu autant de prêtres de par le monde, ni autant de séminaristes !
Des diocèses envoient des prêtres nous aider ici alors qu’ils comptent dix fois moins de prêtres actifs par habitant… Cela aide à garder confiance, à nous tourner de l’avant, à réveiller notre ardeur missionnaire. Cette année nous invite tous, laïcs ou prêtres, à nous garder tant du cléricalisme que du mirage d’une “Église sans prêtres”, en nous recentrant sur l’essentiel : la vie que le Christ donne à son Église dans les sacrements, par les mains du prêtre. Un prêtre ne s’use que si l’on ne s’en sert pas ! – c’est-à-dire si l’on s’en sert d’abord pour ce qui n’est pas de son ministère ordonné. Cette année suscite aussi des initiatives entre prêtres. Raffermir la fraternité entre nous est primordial quand le changement des conditions de notre mission risquerait de nous conduire à un activisme vide de sens.
Plaidoyer pour l’ouverture
Curé de Chantraine, aumônier diocésain pour le catéchuménat, l’abbé Alain Cuny voit dans la relève par des laïcs, dûment formés, un signe d’espérance pour l’Église de demain.
Issu d’une famille de Gérardmer qui a donné trois prêtres à l’Église - deux de ses frères - à l’Église, l’animateur de “Culture et Foi” ferraille pourtant sur moult fronts, à l’instar de ses pairs. La farouche conviction qui l’anime, c’est que l’Église a tout à gagner à s’ouvrir au monde, à condition de rester ferme sur ses fondamentaux : “Je plaide résolument pour une formation intellectuelle sérieuse pour le ministère sacerdotal. Une réelle formation à l’écriture, à la parole de Dieu.”
Pour l’abbé Cuny, l’année presbytérale “peut nous aider à sortir de nos problèmes franco-français”, et “à regarder le ministère de façon plus universelle. Il y a des difficultés propres à la France de pénurie de prêtres, mais il faut considérer la situation au niveau de l’Église tout entière qui vit la mondialisation de plein fouet.”
Avec diacres et laïcs
Le ministère du prêtre est résolument tourné vers l’autre : “C’est un beau métier, qui nous fait rencontrer des gens de toutes sortes. On a l’impression que si le prêtre se cantonnait par exemple aux seuls pratiquants, il risquerait de s’enfermer dans un ghetto. L'Église a une mutation à vivre. Aux débuts de l’Église, il y avait des formes de ministères plus ouvertes. Il y a une grâce du ministère qui se décline : on a retrouvé un ministère diaconal. Je ne vois pas un ministère presbytéral sans une collaboration étroite avec les diacres, et même avec les laïcs. Certains ont déjà une lettre de mission. Mais en plus, pourquoi pas une sorte de célébration d’envoi ? Elle conforterait en responsabilité la personne qui assume déjà de vraies charges dans le domaine de la charité, des funérailles ou de la catéchèse.”
L’exemple des franciscains
Pour le père Cuny, les chrétiens sont nombreux mais minoritaires : “Il faut continuer à être résolument œcuménique avec les protestants et les orthodoxes. Il faut que la communauté se prenne en charge pour le ministère sacerdotal ; il faut qu’on garde l’intuition des prêtres au travail – être en pleine pâte humaine, que le prêtre ne s’enferme pas dans le seul rituel et l’aspect sacramentel, qu’il garde une dimension au niveau de la croyance des chercheurs de Dieu de toutes sortes. Ma crainte, c’est que de jeunes prêtres s’enferment trop dans la liturgie. Certaines impulsions évangéliques doivent être réalisées à l’occasion par le ministère presbytéral. Un exemple : l’aménagement d’immeubles pour les immigrés par l’organisation “Habitat et urbanisme” lancé par Bernard Dewaere. S’il a un vrai réseau de collaborateurs et d’amitiés en plus de ses relations familiales, le prêtre vivra d’autant mieux son équilibre toujours menacé par une certaine solitude affective.”
La valeur du célibat
Comme tout chrétien, ajoute l’abbé Cuny, le prêtre doit affronter les tentations de l’avoir, du pouvoir et de l’idolâtrie : “Par sa condition, il est confronté aux dérives du rite qui deviendrait magique et n’aurait plus sa dimension humaine”, précise Alain Cuny qui souligne par ailleurs avoir grand plaisir à célébrer : “Je plaide beaucoup pour l’humanité du prêtre, qu’on n’a pas enfermée dans les caricatures de certains intégristes.”
Il est important de redécouvrir la valeur du célibat, choix des protestants de Taizé et moines bouddhistes également : “A côté du célibat qui garde toute sa valeur, je verrais bien l’ordination des hommes mariés, comme l’expérience riche de la diversité chez les diacres, mariés ou pas : le ministère ordonné n’est pas lié au célibat.”
Ce stage propose différents ateliers en section orgue et en section chant. Pour les organistes, il s’agira de cours individuel dans une limite de 3 heures par jour et par stagiaire. Les chanteurs auront quant à eux des ateliers de lecture musicale, de direction de chorale et de chant choral.
Le séjour sera encadré par quatre professeurs, à savoir Gabriel Chapouilly, Gérard Feve, Cécile Flotzer-Lenuzza et l’abbé Armand Ory.
Tarifs
Inscription : 115 € à régler avant le 14 juillet
A régler sur place selon formule choisie :
- Pension complète : 260 €
- Demi-pension 185 € (repas de midi)
- Externat : 125 €
Pour les jeunes de 10 à 25 ans en possession de la carte ZAP 88, l’Association accepte le chèque de 50 € pour « stage culturel » donné par le Conseil Général des Vosges
Contact
Association Jeanne d’Arc
2 chemin des Meix Lemaire
88600 Fontenay
Tél : XX.XX.XX.XX.XX