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Prière d'Afrique

L'Afrique aux multiples visages, transmet aux autres peuples de la planète, une hiérarchie différente des valeurs et du sens de la vie : unité entre vie matérielle et vie spirituelle, conception du temps qui nous invite à vivre avec et pour l'autre, confiance dans l'attention divine, célébration et fête de la vie. _ L'Afrique bouge et aspire à vivre autrement. L'Eglise d'Afrique, lors de son synode, a appelé à la recherche de l'africanisation de l'annonce de l'Evangile.

L'Afrique avec ses 655 573 000 habitants, ses 53 pays, où vivent côte à côte les animistes, les catholiques, les musulmans, les orthodoxes et les protestants, nous dit aussi sa manière de prier :


Ta case est mon abri

Comme un troupeau de bœufs à la bosse aplatie,
se traîne vers les puits pendant la saison sèche,
ainsi mon âme se traîne vers toi, mon Dieu.

Mon âme a soif de Dieu,
l'eau de son puits donne la vie,
Quand pourrai-je me présenter
devant le siège de mon Dieu.

Je n'ai de nourriture que mes larmes.
Toute la nuit je me retourne sur ma natte.
J'entends mes ennemis palabrer sans arrêt :
" Montre-nous la concession de ton Dieu ! "

Moi, je sais le chemin de sa maison,
Sa pensée me rafraîchit comme l'eau.
Je marche vers la plus grande des concessions,
la case de mon Chef et de mon Dieu.
Toute ma famille suit, jouant du tam-tam.
Chants et danses vers la maison de Dieu.

Si je tombais de fatigue sur le sentier,
je ne mourrais pas de soif ou de faim
Espère en Dieu ô mon âme, prends ton tam-tam et danse !
Voici la maison de Dieu, mon Sauveur.

Si la piste se perdait dans la brousse,
je saurais la route de mon village,
le karité près de ma concession,
et la case de mes ancêtres.

J'ai reçu sur le dos tornade après tornade.
J'ai glissé dans la boue.
Le barrage avait été emporté.
J'ai traversé des marigots en crue.

Le jour, mon Dieu m'a conduit par la main,
La nuit j'ai crié et les gens m'ont accueilli.

J'ai dit à Dieu : " Ta case est mon abri,
Montre-moi le chemin de ta maison. "
Mes adversaires veulent la vie de mes fils
mais je n'aurai pas à raser ma tête.

Le jour, ils ne me laissent pas manger en paix.
La nuit ils discutent autour de ma natte.
Ils ne cessent de répéter :
" Jamais tu n'atteindras la maison de ton Dieu ! "

Si je tombais de fatigue sur le sentier,
Je ne mourrais pas de soif ou de faim.
Espère en Dieu, mon âme, prends ton tam-tam et danse,
voici la maison de Dieu, mon Sauveur !

Extrait de Psaumes de la savane dans Peuples du monde

Publié le 15/04/2010 par Alice.