Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 5,1-11.
Un jour, Jésus se trouvait sur le bord du lac de Génésareth : la foule se pressait autour de lui pour écouter la parole de Dieu.
Il vit deux barques amarrées au bord du lac ; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets.
Jésus monta dans une des barques, qui appartenait à Simon, et lui demanda de
s'éloigner un peu du rivage. Puis il s'assit et, de la barque, il enseignait la foule.
Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez les filets pour prendre du poisson. »
Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ton ordre, je vais jeter les filets. »
Ils le firent, et ils prirent une telle quantité de poissons que leurs filets se déchiraient.
Ils firent signe à leurs compagnons de l'autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques, à tel point qu'elles enfonçaient.
A cette vue, Simon-Pierre tomba aux pieds de Jésus, en disant : « Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur. »
L'effroi, en effet, l'avait saisi, lui et ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu'ils avaient prise ; et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, ses compagnons. Jésus dit à Simon :
« Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. »
Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent.
ANNÉE DE LA FOI
suite du commentaire du Notre Père
« Notre Père qui es aux cieux »
« Que ton règne vienne »
Avec cette demande la prière juive du Qaddish est encore manifeste : « Qu'il fasse prévaloir son règne en votre vie et en vos jours et dans la vie de toute la maison d'Israël, bientôt et dans un temps prochain » , disait la prière de la synagogue. La prière juive traduit l'attente du Messie qui viendra établir le Royaume de Dieu.
Le Royaume de Dieu, c'est le monde et la communauté des hommes selon la volonté ou le désir de Dieu : le royaume de Dieu « est justice, paix et joie dans l'Esprit Saint » (Romains, 14, 17).
Dans Matthieu 13, le discours en paraboles est destiné à nous faire entrer dans « les mystères du Royaume » (13, 11). Les paraboles sont des réponses -en images et en histoires- à la question : à quoi ressemble le Royaume ? Plusieurs des paraboles commencent en effet par ces mots : « Le royaume des cieux est semblable à …,ou ressemble à... ou est comparable à … » La comparaison apporte de la lumière.
A qui s'adresse le discours en paraboles ? A la foule immense et aux disciples... _ Jésus leur dit : Vous êtes du levain, une graine de moutarde, un tout petit nombre, un petit troupeau, mais les résultats de votre action sont merveilleux, les fruits sont sans proportion avec votre faiblesse, vos maigres forces. Et encore : le jugement ne vous appartient pas, il appartient à Dieu ; il intervient à la fin des temps ; le temps de la moisson est dans le temps de Dieu, non dans le vôtre.
Le monde de Dieu est le monde de la foi, de la patience, du refus de juger prématurément ou de combattre le mal par la violence.
Le Royaume est encore à venir. Il est « tout proche » ou encore il est « au milieu de vous » (Luc 17, 21).
Les chrétiens vivent dans l'attente et l'espérance. Dans une des prières de la messe avant la communion, il est dit : « Rassure-nous devant les épreuves en cette vie où nous attendons le bonheur que tu promets et l'avènement de Jésus-Christ notre Seigneur » et à la fin de l'Apocalypse il est dit : « Viens, Seigneur Jésus !» (22, 20).
Ce temps de l'attente n'est pas un temps vide. Il est celui dans lequel la foi et l'espérance se vivent dans la charité. Il est demandé aux chrétiens de manifester aujourd'hui les signes du Royaume : l'annonce de la Bonne Nouvelle aux pauvres, la libération des captifs, la vue rendue aux aveugles » (Luc 4, 18). Le Royaume n'est pas imposé. Nous sommes invités à y entrer. Il nous est demandé de travailler à son avènement.