Le Secours Catholique dénonce une violence institutionnelle inacceptable
Alors que s’intensifie le démantèlement de squats et de bidonvilles où des familles roms ont trouvé refuge, les expulsions soi-disant volontaires du territoire français se médiatisent. Parallèlement, aucune solution durable pour l’insertion de ces personnes n’est réellement réfléchie.
Toute cette action, soudain médiatisée à des fins politiques, ruine les efforts d’intégration des personnes concernées et ceux des associations qui les accompagnent.
Ces familles sont victimes d’une violence institutionnelle inacceptable comme l’ont souligné plusieurs représentants de l’Eglise Catholique.
Aujourd’hui, les Roms vivent dans la peur. Ils sont pourchassés par la police et stigmatisés auprès de l’opinion. Leurs lieux de vie sont démantelés, les familles sont harcelées pour les empêcher de se réinstaller ailleurs, et les pousser à quitter la France, « volontairement ».
Cette politique accroît la précarité déjà extrême de cette population et réduit à néant ses efforts d’intégration, la forçant à aller dans une impasse. Pourtant, des projets du Secours Catholique pour l’insertion de familles roms fonctionnent, notamment ceux mis en œuvre par nos délégations de Toulouse et Toulon.
D’autres projets portés par des associations partenaires pourraient également se développer si les moyens consacrés aux expulsions étaient investis pour soutenir l’action de collectivités locales prêtes à entrer dans une logique d’insertion.
Les Roms migrants sont environ 15 000 (dont 40% d’enfants) sur le territoire national. Autant ont été renvoyés « volontairement » depuis 3 ans, dans leur pays d’origine. La plupart sont donc revenus, légalement. Les mesures transitoires prises à l’égard de la Roumanie et de la Bulgarie au sein de l’Union Européenne prendront fin au 1er janvier 2014. Elles empêchent aujourd’hui les Roms migrants d’accéder au marché du travail.
Le Secours Catholique demande donc leur abrogation immédiate pour faciliter l’intégration de ces personnes.
Permettre aux Roms, citoyens européens, l’accès au droit commun des étrangers concernant le travail, le logement et la protection sociale, serait bien plus efficace pour qu’ils s’inscrivent comme acteurs de notre société.
Paris, le 24 août 2010