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Communication

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  • sur les enjeux et le rôle de la communication dans notre société
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  • un lieu de ressources et d'appui

11/11 /11 Festi Jeunes 2011 : la vidéo vivifiante (Communication)
Sans plus attendre, retrouvez la compil' de Festijeunes 2011
08/11 /11 Assises de la communication 2011 : réussir sa communication de proximité (Communication)

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A l’heure où l’information défile à toute vitesse, quelle place, quels enjeux et quels outils pour une communication de proximité au service de l’annonce de la Bonne Nouvelle et utile au lien social ?

Le thème retenu pour les assises de la communication de l’Eglise catholique des Vosges permettra de proposer en matinée des ateliers pratiques pour les communicants autour :

  • Atelier 1 : Panorama des journaux paroissiaux
  • Atelier 2 : Paroisses, mouvements, et services : communiquer sur internet
  • Atelier 3 : L’enjeu d’une bonne diffusion : tracts, affiches, journaux,… comment bien diffuser tous ces supports ?
  • Atelier 4 : Attirer l’attention par une belle maquette : affiche, tract, journal… Des règles et des repères pour une communication visuelle efficace

    L’après-midi, ouverte à tous, permettra d’échanger avec Mgr Bernard Podvin, porte –parole de l’Episcopat français et Hélène Boulanger, Maître de conférence à Nancy 2.

Grâce à nos intervenants, nous poserons un regard sur les enjeux et intérêts de la communication de proximité. Nous dresserons également un état des lieux des moyens et des finalités d’une communication locale.
Responsables de communication locale, équipes d'animation pastorale, liturgique ou de catéchèse, tous concernés par la qualité des messages que nous transmettons (bulletins, communication grand public, prières universelles ou d'intercession, célébrations d'enfants ou de jeunes…), L’après-midi est particulièrement ouverte à tous ceux qui sont mobilisés pour annoncer la Bonne Nouvelle au plus près des réalités du terrain.
Rendez-vous le 19 novembre à la Maison diocésaine. Epinal

Télécharger : l'invitation et le coupon réponse

Informations complémentaires : Service com / XX.XX.XX.XX.XX

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08/11 /11 Une bibliothèque diocésaine, 2 antennes ! (Communication)

Le projet diocésain l'affirme, l’Église diocésaine actuelle doit être présente au monde, traversé par les défis d’aujourd’hui. Et qu’est-ce qu’une bibliothèque sinon une présence au monde ? Il s’agit bien d’un lieu d’échange, de rencontres, ouvert à tous et où chacun a sa place. Quand on dit “bibliothèque diocésaine”, on peut penser à l’antenne d’Épinal avec ses locaux neufs à la Maison diocésaine. Mais les plus avertis pensent aussi à l’antenne de Saint-Dié. Des bénévoles relèvent le défi de la reprendre en main. Rencontre.
Cet article a été publié dans le magazine « Eglise dans les Vosges ». En vous abonnant , vous soutenez et favorisez la circulation de l’information et le dialogue dans le diocèse.

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Un bâtiment ancien, gorgé d’histoire. Des livres entassés et oubliés. La poussière qui dévore petit à petit des ouvrages de valeur. Et soudain, une équipe de bénévoles qui ouvre les tentures, aère la pièce et relève ses manches et déballe les cartons. Progressivement, dans la réserve de la bibliothèque diocésaine de Saint-Dié, quelques ouvrages pointent leur couverture… Combien y en a-t-il ? 6000, 7000, peut-être encore davantage.
Depuis des mois, au cœur de la maison de retraite Saint-Pierre-Fourier, les bénévoles des “Amis de la bibliothèque diocésaine” effectuent un tri devenu nécessaire dans le monceau d’ouvrages amassés au fil des ans. Dans ces murs qui abritaient autrefois le séminaire, les livres proviennent d’un fonds colossal initialement constitué pour la formation des prêtres. Parfois issus de la bibliothèque personnelle des religieux, ils peuvent aussi avoir été légués par des laïcs.

Un tri, une vente, une rénovation

Les ouvrages indispensables à la qualité, à la richesse et à la diversité du fonds constitué pour les usagers de la bibliothèque sont conservés. Les autres ont été dispersés lors de la première grande vente organisée samedi 3 septembre dernier. Livres religieux mais aussi ouvrages d’histoire locale, d’art ou de philosophie et autres romans ont attiré foule. Ce sont 2 500 à 3 000 livres qui ont été vendus en quelques heures.
La recette de cette journée permet l’achat de nouveaux ouvrages mais aussi la rénovation de la bibliothèque, petit joyau implanté au cœur d’un trésor du patrimoine déodatien qui ouvre à nouveau ses portes grâce à la mobilisation d’une dizaine de bénévoles.

Une belle équipe pour une belle histoire

Les “Amis de la bibliothèque diocésaine” se retrouvent très régulièrement pour trier les ouvrages, entrer leurs références sur ordinateur et accueillir les visiteurs, qui se font encore discrets. La tâche est monumentale, la motivation infaillible. Chacun apporte ses compétences et connaissances au groupe selon ses possibilités. La salle publique, dédiée au prêt et au travail se nomme Salle Paul Guimbert. Les bénévoles tiennent beaucoup à ce nom car Paul Guimbert n’est autre que le prêtre qui a pris la bibliothèque en main pour les séminaristes à partir de 1959. Entre 1966 et 1970, il s’était consacré à une évaluation poussée des fonds.
La petite équipe est ravie de la réussite de la première vente de livre et espère à présent trouver du succès auprès du public. La bibliothèque diocésaine antenne de Saint-Dié renferme de jolis trésors à venir lire ou emprunter. Avis à tous !


L'antenne de Saint-Dié en quelques mots

Pour Danièle Nutz, membre de l’équipe, l’antenne de Saint-Dié c’est à la fois :

  • un lieu de mémoire : un bâtiment historique, une grande bibliothèque et de précieux livres conservés
  • un centre de tri où l’on doit être organisé et motivé
  • un fonds pour chercheurs... de Dieu, d’histoire(s) et de culture(s)
  • un lieu de rencontres
  • un carrefour entre passé, présent et avenir
  • une occasion de connaître, savoir et réfléchir

Infos en bref

Horaires d’ouverture au public : les mercredis de 14h à 17h
Carte d’abonnement annuel : 10€, valable aussi pour l’antenne d’Épinal
Prochaine grande vente de livres : samedi 1er septembre 2012
L’équipe : Damien Parmentier, Michel Collardé, Danièle Duval et son époux, Marie Cuny et son époux, Danièle Nutz et son époux, deux hommes d’entretien de la Maison Saint Pierre Fourrier et, plus ponctuellement, 3 lycéennes qui aident au tri les samedis.

Contact :
Bibliothèque diocésaine - antenne de Saint-Dié
Maison de retraite Saint Pierre-Fourier
19 avenue de Robache
88100 Saint-Dié

Alice Henry

08/11 /11 Christian Vacelet, compas et boussole en mains (Communication)
Il aura fallu peu de temps à Christian Vacelet, nouveau directeur diocésain de l’enseignement catholique dans les Vosges pour poser son bagage professionnel à Épinal. Et de se mettre immédiatement en route selon le chemin commandé par sa feuille de mission, confiée par l’évêque Jean-Paul Mathieu
Cet article a été publié dans le magazine « Église dans les Vosges ». En vous abonnant , vous êtes informé-e et vous soutenez l’information et le dialogue dans le diocèse.

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Né à Metz en 1963, M. Vacelet a réalisé ses études en Moselle. C’est au hasard d’une petite annonce dans un journal qu’il a commencé comme professeur de mathématiques à La Salle. Ce début de carrière dans le privé qu’il envisageait pour un an devait finalement durer une décennie complète !
En parallèle, le suivi d’une formation de chef d’établissement permettait à Christian Vacelet de devenir dirigeant d’une école privée, produit d’une fusion entre Forbach et Merlebach.
À la tête de cette institution pendant 11 ans, le parcours de cet homme au profil de battant le menait ensuite pour 3 ans à Saint-Antoine à Phalsbourg, aux limites de l’Alsace et de la Lorraine et cela dans une école dont l’effectif était composé d’environ 40 % d’élèves alsaciens, et cela jusqu’en juin dernier.

Dans les Vosges, le poste devenu vacant après le départ à la retraite de Jean- Marie Faux, puis un intérim assuré par Anne-Marie Deroche déclenchait un recrutement.
Fort de son expérience, notamment de gestionnaire et de délégué d’établissements, Christian Vacelet décidait de postuler, prêt à tenir le cap défini dans un souci de solidarité et de dignité éducative. Au gouvernail depuis le premier septembre, le directeur est présenté comme le garant de l’unité de l’enseignement catholique selon les orientations déterminées par Jean-Paul Mathieu. “Fabriquer de l’humain, aider les enfants et les jeunes à devenir les hommes de demain, apprendre à vivre une diversité sociale et culturelle sans repli communautaire, sont des orientations fondamentales d’un enseignement catholique ouvert sur la société française actuelle” indique l’évêque.
Après de nombreux départs vers la retraite, sur un total de quatre-vingtdix, une douzaine de nouveaux directeurs diocésains ont été embauchés sur toute la France. De la promotion Saint- Dominique, M. Vacelet rejoint toutes les 6 semaines l’école des cadres missionnés à Paris. Il s’implique dans toujours plus de formation.

Un juste retour aux équipes Pédagogiques

Dans le département, une quinzaine d’établissements accueillent approximativement 7 000 garçons et filles. Christian Vacelet ne cache pas des difficultés certaines “Avec seize mille postes sur l’ensemble du Ministère, dont 107 à rendre en Lorraine, la rentrée a été difficile à préparer...”. Le dirigeant tempère tout de même en positif. L’optimismereste de rigueur. “Avec moins d’enseignants, il est difficile de nous réjouir, mais nous n’avons pas perdu d’élèves lorrains, ni vosgiens... Les chiffres des effectifs devraient bientôt s’ affiner. Au niveau national, on enregistre même une augmentation du nombre des élèves !” Modeste, M. Vacelet assure avoir encore beaucoup de choses à apprendre au travers de ce métier dont il découvre toute la richesse. “Que l’on ne me prenne surtout pas pour le chef des chefs, je ne suis que le premier serviteur de l’enseignement catholique dans les Vosges. Je dois veiller à ce que tous les autres puissent faire leur job !”
Sur le terrain pour y faire connaissance des acteurs de l’enseignement, des dossiers, des locaux... le directeur diocésain se félicite de constater la confiance des familles et des enfants. “C’est un signe que le boulot accompli est reconnu, il valide tous les efforts déployés, mais c’est surtout un juste retour aux équipes pédagogiques...” M. Vacelet n’ignore pas les difficultés. Chaque établissement garde son identité propre, mais le cas échéant, il s’appliquera, manches retroussées, à rechercher en commun des solutions.

Marié depuis 20 ans à Marie-Christine, professeur d’enseignement religieux en Moselle, père d’Éric, un grand garçon de 13 ans, Christian Vacelet apprécie les technologies actuelles. Licencié en informatique, il est un homme affable, proche des gens et de la nature. Les belles montagnes des Vosges lui offriront très certainement la possibilité de s’adonner à son goût pour le ski. La prise de fonction a démarré sous de bons auspices. “J’ai été super bien accueilli, Mgr l’évêque, les services diocésains, les collègues m’ont reçu avec simplicité et générosité... J’ai trouvé une ambiance sympa... Je suis heureux, nous allons travailler tous ensemble !”

Josée Tomasi-Houillon

08/11 /11 Qu’as-tu fait de ton frère ? (Communication)
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Les Vosges sont traditionnellement une terre d’accueil pour les migrants. Le droit à immigrer est fondé sur la fraternité universelle. Les évêques de France ont rappelé ce principe lors de la dernière élection présidentielle. Ils mettent en garde contre une loi dénonçant le “délit de solidarité”. Dans ce numéro, l’historien Olivier Guatelli évoque un siècle d’immigration italienne dans les Vosges. Alain Brunner annonce le débat organisé en octobre par Jonas : “Étranger, mon frère”. Et Hélène Cornement témoigne avec enthousiasme de ses rencontres avec de jeunes étrangers aux JMJ.

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Le témoignage d’un “Jonas”

Le vendredi 21 octobre, à La salle de spectacle du plateau de La Justice à Épinal, Jonas-Vosges propose un débat “étranger mon frère”. Rencontre avec Alain Brunner, un militant de Jeanménil.

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L’immigration, l’Église en a toujours parlé, à la lumière de l’Évangile, avec courage et à rebrousse-poil de la xénophobie ambiante. Pie XII prône “la distribution la plus favorable aux hommes de la surface de la terre cultivée, cette surface que Dieu a créée et préparée pour l’usage de tous.” Jean XXIII exalte “un droit humain fondé sur la fraternité universelle”. Paul VI recommande aux communautés chrétiennes locales “d’être attentives à la situation et aux droits de tous les immigrés, de reconnaître la place des traditions, cultures et langues des communautés étrangères”. Et l’un des premiers actes de Benoît XVI est la mobilisation de l’Église face à l’évolution des migrations : les travailleurs étrangers ne sont ni des marchandises, ni des facteurs de production, ils contribuent à l’économie des pays d’accueil.

Et de dénoncer le trafic humain, l’esclavage, la privation des droits humains à se syndiquer. Et de prôner l’accueil de l’étranger, le regroupement de leurs familles, le droit à l’éducation de leurs enfants. Plus positif encore, la migration, c’est l’opportunité pour les chrétiens d’être un signe de fraternité par le respect des différences et la pratique de la solidarité dans une éthique de la rencontre.

Violence sur les plus faibles

Alain Brunner prend acte de ce message délivré par les papes successifs. Pour lui, ces appels à l’ouverture et à la tolérance relèvent en quelque sorte du minimum syndical, compte tenu de l’exemple vécu et donné par le Christ lui-même. Et de rappeler le geste de la Samaritaine, une étrangère méprisée, mais ô combien plus charitable à l’endroit de Jésus que les hiérarques religieux de l’époque. Pour cet ancien dessinateur industriel, père de famille de trois enfants, sept fois grand-père, ancien aumônier dans l’enseignement public, pour ce chrétien engagé dans Jonas, au Secours catholique, au CCFD, “c’est vrai qu’il y a de belles paroles dans l’Église, il y a urgence de les mettre en pratique ?”

Dans les cercles du silence, qui ne comptent quasiment plus que des chrétiens, il proteste contre l’exclusion, les violences faites aux plus faibles, les familles d’immigrés et les gosses enfermés dans les centres de rétention : “Ce qui compte, c’est ce qu’on fait sur le terrain.” Et de saluer l’élan de solidarité “formidable”, à Cornimont, autour d’une famille de réfugiés : “C’étaient des clandestins, des hors la loi. Toute la population, maire et adjoint en tête, s’est mobilisée, a réussi à obtenir des papiers et un boulot à Metz pour le père.”

Chrétiens sans frontières

A Rambervillers, Jonas et toute une chaîne de familles solidaires soutiennent une famille albanaise – un couple de chercheur et professeur et ses deux enfants de 16 et 10 ans exilés de leur pays pour des raisons politiques. Mal du pays, ignorance de la langue, impossibilité de travailler faute de papiers : la menace d’expulsion plane toujours. Jonas défend aussi bien la cause des Roms pourchassés et fichés que le dialogue, toujours à construire, avec les immigrés musulmans “qui font peur en France et sont considérés comme la cause de tous les maux.” Le mouvement dénonce le durcissement des lois de répression de l’immigration illégale.

Il se trouve à cet égard en accord avec la position de l’Église, tout en appelant à ce qu’elle soit partagée par le plus grand nombre : “Si on est chrétien, où met-on les frontières ?” S’affichant “à gauche ou au moins au centre”, le mouvement revendique sa coloration politique, il réclame “une parole libérée” dans l’Église, appelant toute une série de réformes importantes. “On souhaite que ça bouge.” Alain Brunner redoute une sorte de communautarisme, un repli sur eux-mêmes des chrétiens : “le dimanche, autrefois, tout le village venait à la messe, l’assemblée était plus mélangée. Aujourd’hui, on est en concurrence avec les activités du dimanche matin, on fait partie d’un petit groupe d’amis, qui reste ouvert à la communauté : tous les chrétiens sont invités.” Aujourd’hui, les rangs des “Jonas” vieillissent et s’éclaircissent. D’où l’intérêt de se porter à la découverte de leur message, le 21 octobre à Épinal, à travers la conférence débat de Michel Roussel, responsable national aux racines vosgiennes.



Les Italiens dans les Vosges : déjà victimes de l’intolérance

Professeur à Neufchâteau, Olivier Guatelli a consacré un livre sur l’immigration italienne dans les Vosges. petit-fils d’immigrés italiens, docteur en histoire, il a enquêté sur les générations d’italiens qui ont quitté leur région d’origine pour s’installer dans les Vosges. Interview.

Église dans les vosges (EDV) : Le catholicisme des Italiens a-t-il favorisé leur intégration dans les Vosges ?

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Olivier Guatelli (OG) : Oui dans les années 1920 et 1950-1960 où des familles entières arrivent de régions très catholiques : Trentin, Vénétie, Calabre, Sicile… Des prêtres italiens sont alors chargés de célébrer la messe de Pâques à Saint-Dié ou Épinal. Et non, car beaucoup de maçons lombards sont ouvertement anticléricaux et socialistes, surtout vers 1900.

EDV : À la fin du XIXe et une bonne partie du XXe, les immigrants italiens disposaient d’une mauvaise image auprès des politiques, des journalistes et des ouvriers vosgiens, observez-vous. Pouvait- on parler alors de racisme ?
OG : Racisme est exagéré. J’emploierais plutôt le terme “Xénophobie” ce qui est déjà beaucoup. La France de 1900 baigne dans le nationalisme face à la menace allemande : les étrangers, sont perçus comme des menaces pour la sécurité du pays et “l’identité nationale”. Les Italiens sont accusés d’être un danger moral, des espions potentiels, des concurrents déloyaux sur le marché du travail. Seul le temps effacera cette mauvaise image : après 1918, on a compris où menait le nationalisme. De plus, ce sont des maçons italiens qui viennent reconstruire les villages dévastés et certains affichent une réelle réussite sociale en devenant de petits entrepreneurs. Dans les années 1920 également, les mariages mixtes sont de plus en plus nombreux ainsi que les naturalisations. En 1900, l’immigré est un jeune célibataire dont on se méfie ; 20 ans plus tard, il est un bon père de famille marié à une Française.

EDV: Vous donnez dans votre livre de remarquables exemples d’intégration par le travail des immigrés italiens. Vous soulignez, simultanément, que certains patriarches, n’ont pas voulu enseigner l’italien à leurs enfants. Pourquoi ?
OG : Le but des Italiens dans les années 1920-1930 et 1950 n’est pas d’intégrer leurs enfants mais de les assimiler totalement dans le pays d’accueil. L’époque n’est pas la même qu’aujourd’hui car deux outils “assimilateurs” fonctionnent à merveille : l’école et l’armée. Il s’agit ainsi d’effacer toute différence avec les autochtones : parler parfaitement Français, réussir ses études, avoir une bonne situation... Apprendre l’italien aurait représenté une entorse à ce projet d’assimilation : on revendiquait peu ses différences à l’époque. N’oublions pas également que l’Italie avait été l’alliée de l’Allemagne pendant la guerre, jusqu’en 1943, et qu’elle inspirait beaucoup de méfiance de la part des Français. La situation change dans les années 1960 - 1970 : l’Italie et la France sont des pays amis au sein de l’UE et des associations italiennes se forment ça et là pour diffuser la culture du pays.

EDV : D’autres entrepreneurs n’ont jamais voulu adopter la nationalité française, et sont repartis dans leur pays d’origine, tandis que leurs descendants demeuraient en France...
OG : Il ne s’agit pas d’entrepreneurs mais plutôt de simples ouvriers ou maçons souvent peu qualifiés. Beaucoup d’Italiens sont en effet repartis au pays : n’oublions pas que la grande majorité d’entre eux n’étaient que des saisonniers dans les années 1900 ou 1920 qui ne pensaient pas s’installer en France. Beaucoup ont eu le mal du pays et n’ont jamais pu s’habituer aux modes de vie locaux : langue, climat, nourriture, conditions de travail souvent très dures. On parle un peu vite lorsqu’on on dit que l’intégration des Italiens a été parfaite et totale....

EDV : Selon vous, la communauté italienne en France, est-elle à présent plus sensible à l’accueil et mieux prévenue contre les dérives extrémistes et sectaires ? Ou au contraire, à l’instar des communes du sud de l’Italie qui se sont opposées dernièrement à la mendicité de migrants du Maghreb, relevez-vous un hiatus entre la position de la majorité des catholiques italiens et celle des autorités de l’Église, qui prône l’accueil des étrangers et le regroupement de leurs familles ?
OG : C’est une question très difficile : le problème est que l’assimilation dont ont été l’objet les descendants d’Italiens a représenté parfois un oubli quasitotal de leur histoire familiale. Parler de “communauté” italienne est ainsi très exagéré : pour moi, il n’y a pas de “communauté italienne” en France et il n’y en a jamais eu. Le modèle anglo-saxon est malheureusement en train d’envahir les médias et il n’est absolument pas souhaitable pour notre pays. Les descendants d’Italiens sont à mon avis ni plus intolérants, ni plus ouverts que les autres composantes de la population. L’Église tient un discours d’accueil de l’étranger, mais ce discours ne résiste pas aux stéréotypes véhiculés par les médias et aux rumeurs. Dans le Sud de l’Italie, l’immigré maghrébin est perçu comme un envahisseur et un concurrent déloyal sur le marché du travail : là encore, la méconnaissance du passé, ou plutôt son refoulement, fait la part belle à l’intolérance.



À Madrid : une leçon d’ouverture

Hélène Cornement revient des Journées Mondiales de la Jeunesse transportée par la qualité des rencontres avec des Espagnols, des Italiens, des Polonais… et des Français.

Quel rayonnement ! En ce début septembre, Hélène est encore sous le charme. Le charme des JMJ, du choc tonique des différences. En partant à Madrid, l’étudiante en médecine avait voulu s’éprouver, se lancer comme un défi : aller vers les autres, provoquer des rencontres. “J’avais entendu dire par une amie le plus grand bien des rassemblements de Rome et de Paris”, dit cette jeune fille de 20 ans, résidant à Xertigny. “Je voulais me bouger, je suis en recherche plutôt que croyante”, précise- t-elle.

Une générosité confondante

La voici partie pour l’aventure, en bus, avec quatre-vingts jeunes Vosgiens - pour la plupart des étudiants d’origine vosgienne. Vingt heures de voyage : “on a découvert qu’on dormait bien, couchée dans l’allée.” Départ à 17h, étape à 8h à l’abbaye montagnarde de Montserrat, en Espagne, riche d’une vierge noire, et arrivée à 13h à Alcora, à 400 km de Madrid tout de même. Accueil très chaleureux de trois prêtres et d’un groupe de jeunes volontaires : “J’ignorais tout de la culture et de la langue de l’Espagne : ça m’a coupé les jambes !”, s’émerveille Hélène. Le mot qui lui vient à l’esprit est celui de “générosité”.

Les familles d’accueil des Français se sont mises en quatre pour embellir le séjour des pèlerins. Un exemple : “Elles nous ont emmenés à une fête locale avec jeux de taureau dans un village distant de vingt km, elles nous ont fait à manger et goûter leurs spécialités culinaires – sangrias et tapas - elles nous ont offert du vin, des éventails, des boucles d’oreille en céramique fabriquées dans leur village, elles repassaient notre linge…”, témoigne Hélène.

Des prêtres accessibles

Une chose a frappé la jeune fille : les relations de confiance étroite entre les jeunes chrétiens et les prêtres : “Dans la rue, tout le monde leur dit “salut !”, comme à un ami. Ils vont ensemble au bar le soir – l’après-midi, tout est mort à cause de la chaleur – et ils échangent jusqu’à 3h du matin. Les prêtres aident les jeunes à lutter contre l’alcool. Ils sont visibles, accessibles, appréciés. La semaine de Pâques, est donnée une grande fête avec les jeunes, qui sont très attachés aux valeurs catholiques.”

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Une veillée de prières avec les jeunes du diocèse de Castellane, avec chants et nuit à la belle étoile, a couronné ce séjour idyllique : “Nous avons été accueillis comme si nous étions des frères. Le dernier jour, le père de famille m’a laissé un message : “Maintenant, vous faites partie de la famille. Si vous voulez revenir, il y aura toujours une maison pour vous.” Hélène reviendra, c’est sûr !

Après alcora, alcala

Emmenés par l’abbé Pierre Mathieu, les jeunes Vosgiens ont rejoint Madrid et le pape au bout de cinq jours. Nuits dans un gymnase, puis plutôt dehors, à cause de la chaleur. Matins consacrés à la catéchèse, jugée très intéressante par Hélène : “Nous avons vécu des temps de partage avec des jeunes de Reims, des échanges avec des étrangers, par exemple des Polonais, par l’intermédiaire d’un jeune Vosgien venu de leur pays, et avec des Italiens, à la messe d’ouverture.” Lors de ce premier bain de foule, les pèlerins du département ne parviendront pas à voir le pape : trop de monde. Les fidèles coréens ne laissent pas facilement leur place !

Dans le tourbillon, Hélène, qui tourne des vidéos quotidiennes pour le diocèse de Saint-Dié, sympathise avec des Allemands. Mais elle n’a pas le temps de dégainer sa caméra que ces amis de hasard ont déjà quitté le champ ! Dommage ! La jeune vosgienne envoie chaque jour deux minutes de reportage à la maison diocésaine. Une vraie performance : formée en toute hâte, dénuée d’aide technique, de logistique, de gros moyens, de temps de préparation, la jeune journaliste xertinoise réussit néanmoins à faire vivre l’ambiance des JMG à ceux qui sont restés dans les Vosges : une handicapée qui aurait aimé venir aux JMJ m’a dit : “C’est gentil d’avoir partagé cela avec nous !”

Cet article a été publié dans le magazine « Eglise dans les Vosges ». En vous abonnant , vous soutenez l’information et le dialogue dans le diocèse.

06/11 /11 La mutation du bénévolat : le débat d'"Eglise dans les Vosges" (Communication)
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Le débat du mois
La mutation du bénévolat
Fleurir l’église, assurer la catéchèse, transmettre des valeurs de solidarité chez les scouts : la joie de servir anime de nombreux chrétiens qui participent à la vie de l’Église et répondent à l’appel du Christ en faveur du don de soi. Au-delà de ces précieux engagements, on observe un renouveau du bénévolat : la présidente de France Béné¬volat observe que de plus en plus de jeunes et d’actifs s’investissent dans des associations au service de l’homme. A Épinal, Thérèse Del¬four accompagne les familles en deuil au crématorium, tandis que Marc Petitjean appelle à davantage d’implication des chrétiens dans la société.

Par Jean-Paul Vannson

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Repères
8 jeunes vosgiens en inde - Une expérience pour la vie
L’association ”A vol d’oiseau” propose régulièrement des projets humanitaires aux élèves et personnels du lycée Jeanne d’Arc de Remiremont. Cette année, un groupe a vécu une mission de 3 semaines en Inde, accompagné par Mgr Mathieu. Sur place, plus de 300 religieuses de Jésus-Marie sont au service de 40 000 enfants...

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Portrait
Anne-Marie Étienne, telle une petite abeille !
par Josée Tomasi-Houillon

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Festi Jeunes bouscule
Interview réalisée par l’équipe Festi Jeunes

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