Le 1er novembre, fête de tous les saints, un jour où chacun se souvient de ses proches disparus, en concrétisant cette pensée et ces prières par la pose d’ornements et de fleurs sur le tombeau familial.
Aussi, comme partout ailleurs, le cimetière de Plombières sera le temps de quelques jours, le lieu le plus fréquenté de la ville et se parera de plantes diverses et colorées. Comme d’habitude, on craindra la gelée qui fera ternir ce bouquet de chrysanthèmes si bien fourni.
Mais, sur le parcours pensera-t-on à s’attarder sur quelques “tombes célèbres” ?
Celles-là même de ces hommes qui ont donné leur patronyme à certaines rues et places de la station thermale. Ou encore celles de ces hommes d’église, religieuses, notables et personnalités qui ont marqué leur passage dans ce monde par une présence active au sein de la vie locale.
Religieuses de la communauté de Saint Charles, prêtres de Plombières comme l’abbé Balland, l’abbé Ménestrel, l’abbé Noël, pour n’en citer que quelques uns, maires de la commune…Des noms comme Parisot, Liétard, Janot (membre de l’Institut, de l’Académie de Médecine, de Pharmacie, et des Sciences),... se détachent alors de l’ensemble.
Ainsi en est-il également de ces personnes qui eurent de par leur haute situation une renommée “outre” Plombières. Charles Heulluy et Charles Durand, peintres de la cité, Jean Kastener archiviste départemental, historien, conservateur du Musée Louis Français, Mgr. André Würth, vicaire général du diocèse de Saint-Dié, le général Martin, grand officier de la Légion d’Honneur, directeur de Saint-Cyr, Marcel Deschaseaux, député-maire des Vosges, etc…la liste n’est pas exhaustive.
Le Peintre et le Sénateur
Reste encore à citer toutefois deux monuments incontournables du site.
Au travers une petite chapelle funéraire se distingue en effet la tombe de Louis Français.
Aux côtés des siens, Louis Français, peintre de Barbizon, y repose. Né en 1814 à Plombières, élève puis ami de Corot, il deviendra l’un des premiers pré-impressionnistes. Académicien en 1890, il s’est éteint à Paris en 1897. Ses 60 années de Salon (1837 à 1897) le feront proclamer “doyen des paysagistes”.
Un peu plus bas, presqu’en face, dans l’allée centrale, la tombe de l’éminent jurisconsulte, Raymond Théodore Troplong. Président du Sénat sous le Second Empire, premier président de la Cour de Cassation, né à Saint Gaudens (Haute-Garonne) en 1795, c’est ici qu’il voulut être enterré en 1869 auprès de sa fille unique Joséphine Marie-Louise décédée à Plombières en octobre 1839.
La petite n’avait que 8 ans et accompagnait ses parents venus trouver dans la station quelques jours de délassement. L’épouse du sénateur et mère de la fillette (1805-1881), repose aussi en ces lieux. Aujourd’hui encore, le Sénat s’occupe de l’entretien du tombeau.
Il resterait encore bien des souvenirs à évoquer, plus proches de nous, que chacun garde en son cœur, des souvenirs ravivés par tel ou tel nom gravé sur la pierre.
Sachons juste les conserver, les perpétuer quand, au moment de la Toussaint, après avoir prié pour nos proches, nous arpenterons les allées du cimetière et nous dirons à nos enfants, « tu vois le Monsieur là, il a fait plein de choses à Plombières… », ainsi, la nécropole plombinoise restera au fil des ans un lieu de recueillement, un lieu de mémoire, un lieu d’histoire.