Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 17,11-19.
À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, les yeux levés au ciel, il priait ainsi : « Père saint, garde mes disciples dans la fidélité à ton nom que tu m’as donné en partage, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes.
_ Quand j'étais avec eux, je les gardais dans la fidélité à ton nom que tu m'as donné. J'ai veillé sur eux, et aucun ne s'est perdu, sauf celui qui s'en va à sa perte de sorte que l'Écriture soit accomplie. Et maintenant que je viens à toi, je parle ainsi, en ce monde, pour qu'ils aient en eux ma joie, et qu'ils en soient comblés.Je leur ai fait don de ta parole, et le monde les a pris en haine parce qu'ils ne sont pas du monde, de même que moi je ne suis pas du monde. Je ne demande pas que tu les retires du monde, mais que tu les gardes du Mauvais. _ Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde.
Consacre-les par la vérité : ta parole est vérité. De même que tu m'as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde. Et pour eux je me consacre moi-même, afin qu'ils soient, eux aussi, consacrés par la vérité. »
LE CONCILE VATICAN II : UNE BOUSSOLE POUR AUJOURD'HUI
(suite)
Lumen Gentium : La Constitution dogmatique sur l’Église (1964)
"Le Christ est la lumière des peuples (Lumen Gentium). L'Eglise est dans le Christ, en quelque sorte le sacrement, c'est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l'union intime avec Dieu et de l'unité de tout le genre humain" (chapitre 1)
- On passe d'une Église pyramidale : pape>évêques>prêtres>laïcs à une Église, Peuple de Dieu, Corps du Christ, Temple de l'Esprit. C'est donc l'ensemble des chrétiens qui devient premier.
- On passe d'une Église qui voulait s'imposer à l'ensemble de la société, à une Église qui accepte d'être minoritaire dans le monde et donc d'entrer en dialogue avec ce monde.
- On passe d'une Église qui pensait détenir à elle seule la vérité, à une Église qui entre en dialogue avec les autres religions chrétiennes (œcuménisme) , avec les autres religions (dialogue inter religieux) et qui accepte d'être changée par ce dialogue.
- On passe d'une Église qui se concevait comme une société juridiquement constituée ("une société parfaite") à une société qui reconnaît les "germes du Verbe" ailleurs qu'en elle-même et le travail de l'Esprit en dehors d'elle-même.
- On passe d'une Église où la hiérarchie était première et où les laïcs étaient subordonnés aux évêques et aux prêtres, à une Église qui reconnaît d'abord l'égale dignité de tous les chrétiens de par leur baptême, qui les fait "prêtres, prophètes et rois" (1ère Épitre de Pierre 2, 9).
"La collectivité des fidèles, ayant l'onction qui vient du Saint, ne peut se tromper dans la foi : ce don particulier qu'elle possède se manifeste par le moyen du sens surnaturel de la foi qui est celui du peuple tout entier, lorsque des évêques jusqu'au dernier des fidèles laïques, elle apporte aux vérités concernant la foi et les mœurs un consentement universel."
Commune est la dignité des membres du fait de leur régénération dans le Christ : commune la grâce d'adoption filiale ; commune la vocation à la perfection ; il n y a qu'un salut, une espérance, une charité sans division. Il n'y a donc dans le Christ et dans l’Église aucune inégalité qui viendrait de la race ou de la nation, de la condition sociale ou du sexe, car "il n 'y a ni juifs, ni grecs, il n'y a ni esclave, ni homme libre, il n'y a ni homme ni femme, vous n'êtes tous qu'un dans le Christ Jésus" (Galates 3, 28)
A travers ces textes, tout n' a pas été dit de Lumen Gentium, par exemple, la mission de la vie religieuse ; la restauration du diaconat permanent ; la présence dans le peuple de Dieu de la Vierge Marie qui est réintégrée comme première des croyants.
On retiendra la nécessité de tenir ensemble :
- l'enracinement en Jésus-Christ dans la parole de Dieu, les sacrements, la prière, la formation ;
- l'enracinement dans la vie des hommes.