L’Évangile nous interroge : « Qu’as-tu fait de ton frère ? ». C’est pourquoi nous avons choisi de diffuser le message écrit à cette occasion par Jean-Charles Beauchamp, pasteur de l’Église réformée de France, à l’intention des membres de nos communautés, ainsi que de toute personne soucieuse de notre devenir commun dans un monde à construire.
Il n’est pas vrai que ce monde et ses habitants soient condamnés à la fatalité de la peur, du repli sur soi et de la haine.
Ceci est vrai : nous sommes des êtres de relation, appelés à la rencontre et au partage avec l’autre, avec les autres.
Il n’est pas vrai qu’il faille accepter l’intolérance, la xénophobie, le choc des civilisations, la violence et l’inhumanité.
Ceci est vrai : nous avons à changer notre regard sur les étrangers, également nos prochains, à lutter contre l’ignorance et les préjugés, à soutenir le dialogue des cultures.
Il n’est pas vrai que la pauvreté et la faim, la violence et les discriminations doivent avoir le dernier mot.
Ceci est vrai : nous avons à vivre une solidarité fraternelle envers toutes les personnes en détresse, victimes de l’exclusion et de l’indifférence.
Il n’est pas vrai qu’une nation se grandisse quand elle dresse des barrières entre les humains et expulse au mépris du droit des gens.
Ceci est vrai : nous avons à dire que la France vient de loin, que les migrations l’ont façonnée, qu’elle est riche de sa diversité, que son honneur est de défendre (y compris chez elle) les Droits de l’Homme et du Citoyen.
Il n’est pas vrai que les Églises soient des cénacles coupés des réalités économiques, sociales et politiques.
Ceci est vrai : nous avons à promouvoir en leur sein des espaces d’écoute et de vigilance pour qu’elles témoignent de la Vérité qui les fonde - celle de Dieu qui, en Jésus-Christ, est venu prendre asile chez nous.
Il n’est pas vrai que nous soyons simplement les proies des puissances de toutes sortes qui cherchent à gouverner le monde.
Ceci est vrai : nous avons une conscience chrétienne et citoyenne qui nous pousse à avoir le courage de nos convictions, à dénoncer l’inacceptable, à agir pour l’accueil de celles et ceux que l’on rejette du seul fait de leur exil.
Il n’est pas vrai que nos rêves de libération pour l’humanité, de justice, de dignité humaine et de paix ne soient pas pour notre histoire ici-bas.
Ceci est vrai : il n’y a pas d’étrangers car chacun de nous est un visage de Dieu sur cette terre.