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Paroisses
Jésus rencontre des femmes en pleurs.
Cette fois, on est sorti de la ville et on va gravir le Calvaire.
Simon fait reposer le poids de la Croix sur le sol car Jésus est très affaibli.
Un groupe de femmes est là. Elles se lamentent et pleurent, avec un enfant dans les bras.
Que peuvent-elles faire de plus que pleurer, d'autant plus que c'était une coutume, parfois rétribuée, en Orient. .
« Oui », précise Jésus, « pleurez… à condition de pleurer non sur moi mais sur vous et sur vos enfants car si l'on traite ainsi le bois vert, que fera-t-on du bois sec ? »,
de ce bois que l'on aperçoit sur la gauche, qui se dessèche et se dépouille peu à peu de ses feuilles, symbole d'inutilité.
Jésus n'en dit pas plus car les bourreaux s'impatientent et tirent sur les cordes qui cerclent Jésus à la ceinture.
Il faut faire vite car, de plus en plus, les nuages s'épaississent et le temps s'assombrit.
Jésus tombe pour la troisième fois.
Jésus, pressé comme un fruit, s'effondre.
Certes, c'en est fini du portement de croix ! On renvoie Simon brutalement. Heureusement, on est presque arrivé au sommet du Calvaire. Mais le plus dur reste à faire.
Il faut hisser le condamné sur le dernier rocher en haut duquel sont déjà préparées les croix des larrons.
Pour endiguer la foule, le centurion, à cheval, dispose les soldats de garde aux cinq chemins d'accès, symboles des chemins de grâce qui sortiront tout à l'heure des cinq plaies du Crucifié
Jésus est dépouillé de ses vêtements.
Il n'y a plus qu'à dépouiller Jésus de sa tunique. Elle est collée aux plaies dont la flagellation et le portement de croix l'ont couverte.
Les bourreaux la détachent violemment et l'on devine un peu la silhouette de Jésus. _ Le voilà nu comme un ver, transparent de pureté et de laideur.
« La main est portée sur Dieu ; la chair de Jésus tressaille. L'univers, en sa source atteint, frémit jusqu'au fond de ses entrailles. » (Paul Claudel)
Le soleil commence son éclipse.
Un jeune homme fend alors les rangs des soldats et tend à Jésus un linge qu'on attache autour de ses reins et qu'il pourra garder jusqu'à sa mise au tombeau.
Puis il s'en va aussi précipitamment qu'il est venu.
Jésus est cloué à la croix.
Quelle scène d'épouvante !
Le genou sur le cœur du supplicié, comme pour mieux cadrer la victime sur le bois, le bourreau enfonce un premier clou.
Le corps de Jésus, à demi disloqué, craque et crie.
"Cette main que le bourreau tord, c'est la droite du Tout-puissant;
Il lie l’Agneau par les mains et les pieds :
Il attache l'Omniprésent".
(Paul Claudel)
Cette fois la nature se déchaîne.
L'orage éclate, les éclairs sillonnent le ciel. La terre tremble, les ténèbres recouvrent la ville.
À trois heures de l'après-midi, on se croirait à la fin d'un monde. Et c'est la fin d'un monde.
Sans même s'en rendre compte, l'homme, en Jésus, vient de clouer, de tuer son propre péché.
Jésus meurt sur la croix.
Comme ces héritiers cupides qui n'attendent même pas le dernier soupir d'un parent pour se partager, voire même se disputer ses affaires, ainsi les soldats, au pied du condamné qui se meurt, tirent au sort sa tunique sans couture.
Jésus est de plus en plus seul.
Son Père l'aurait-il abandonné ?
Jean, ne vient-il pas de prendre en charge sa mère ?
Il est le Pauvre que la mort lentement empoisonne.
Il s'affaisse et son front fléchit peu à peu.
La terre craque et s'ouvre par endroits.
L'éclipse de soleil est totale, la nuit complète.
Déjà, la couronne d'épines, symbole de souffrance, a disparu.
D'invisibles mains recueillent dans des calices le précieux sang, ce sang versé pour que les hommes aient la Vie et la Vie en abondance.
C'est pourquoi, au plus noir de la détresse, brillent déjà les étoiles de l'espérance.
Jésus est descendu de la croix
On le croyait abandonné de tous.
Immédiatement après sa mort, deux amis se révèlent : Joseph d'Arimathie, un homme riche qui était devenu disciple de Jésus et Nicodème, ce pharisien notable qui venait consulter Jésus la nuit.
On est souvent surpris par des gens qui se manifestent au moment où on ne s'y attend pas.
N'est-ce pas du Centurion romain que sort le premier acte de foi ?
"Cet homme était vraiment le Fils de Dieu !"
Dans sa fidélité discrète, Joseph est allé trouver Pilate et lui a demandé l'autorisation d'ensevelir son ami dans un tombeau neuf qu'il s'était fait creuser, tout près de la butte, dans le rocher.
Avec l'aide de Nicodème, il détache le corps de la croix et le descend pieusement dans un grand linceul. On dirait que la couronne d'épines est mystérieusement emportée en gloire.
La vie va reprendre son cours normal.
Les nuages se dissipent.
Le soleil, qui réapparaît, éclaire Jérusalem.
Jean, à qui Jésus vient de confier sa mère, la soutient pour redescendre vers la ville.
Marie-Madeleine est encore prostrée.
Un grand silence les enveloppe tous : silence du recueillement, silence de l'absence au sein duquel s'opèrent des transformations immenses.