"Parents de religieux-ses et prêtres : une vocation singulière"
Quand on parle vocation, chacun comprend vocation religieuse. Quelque chose d'un peu lointain, qui concerne les prêtres, des religieux ou religieuses, mais pas nous, pas moi !
Et pourtant. Imaginez : vous êtes père ou mère de famille, et un jour, votre garçon ou votre fille de vingt ans vous dit : “Asseyez-vous, j’ai quelque chose d’important à vous dire !” Et vous annonce, non pas ses fiançailles, mais son entrée au monastère ! Incrédulité, joie, inquiétude, frustration, tous les sentiments se mêlent parfois.
Pour les parents, l’Appel entendu par un enfant est une expérience forte, le plus souvent heureuse, mais elle est parfois aussi douloureuse. Certains parents doivent renoncer à l’ambition professionnelle et familiale qu’ils avaient pour leur fils ou leur fille.
Après l'annonce vient le temps de la Profession religieuse ou de l'ordination. Pour l'entourage, la famille devient un sujet d'étonnement. Pas toujours facile à gérer...
La vocation d'un enfant suscite naturellement le désir de contacter d'autres familles dans la même situation pour partager cette expérience forte. Ainsi est née l'association des parents de prêtres, religieux et religieuses (A.P.P.R.R.). Elle regroupe aujourd'hui plus de 1 300 familles et elle est présente dans 40 diocèses.
Dans les Vosges, le groupe de parents se réunit deux fois par an, souvent avec notre Évêque Jean-Paul.
Entre les parents, c'est l'amitié, l'entraide spirituelle et morale. Chaque réunion est aussi l'occasion de prendre des nouvelles des uns et des autres : L'un a sa fille religieuse au Burkina-Fasso, l'autre a son fils curé dans les Vosges, une troisième a une fille carmélite dans l'Allier. Le tour de table est un panoramique de l'Eglise catholique et universelle...
Une étude a été réalisée par l’association auprès des parents de consacrés pour analyser la manière dont ils se sentent perçus par la société et l’Église. Deux sentiments se mêlent dans le coeur des parents des consacrés : en premier, l'étonnement, parfois la frustration de ne pas avoir de petits enfants, l'inquiétude souvent; puis vient le bonheur de sentir leur enfant toujours disponible, prêt à l'écoute et porté à la sagesse. L’enfant prêtre ou religieux est perçu comme un «catalyseur», un «phare spirituel» dans sa famille : on recherche volontiers son avis et il est le représentant de l’Église pour les étapes de la vie familiale. Et bon nombre de ces parents témoignent de l’approfondissement de leur propre vie spirituelle, en union de prière avec leurs enfants consacrés et avec l'Eglise universelle.
A. Voirin.