Tout en insistant sur la liberté totale du pape, le droit canon prévoit sans ambiguïté la possibilité de « renonciation » qui doit être manifestée par le pontife romain. Dès qu'elle est rendue publique, la renonciation est effective.
Mgr Mathieu ne cache pas une sincère émotion. « J'étais devant lui il y a deux mois lors d'une visite Ad Limina. Il était en toute possession de ses moyens intellectuels, mais il était visiblement épuisé. Il marchait à très petits pas et sa voix était presque inaudible. Je tire mon chapeau à cet homme qui a su prendre une décision certainement difficile.
Je suis très ému aussi, car c'est lui qui m'avait appelé à l'épiscopat. Benoît XVI a été un pape qui a beaucoup travaillé à la réconciliation de la foi et de la raison, à la réconciliation avec nos frères intégristes, traditionalistes...
Il savait se placer devant les grandes questions du monde d'aujourd'hui. Il portait une grande attention à la dignité de l'homme, au droit au travail pour tous, à l'évolution de la société... J'engage à relire ses discours. Remarquable de foi, il savait conduire les choses à l'essentiel. Il est un peu tôt pour en parler, mais j'attends du prochain souverain qu'il soit un vrai pape, comme l'ont été ses prédécesseurs ! Bien sûr, un nouveau pontificat doit faire face à des idées neuves et prendre en compte l'extrême diversité de l'Église dans le monde. Ce n'est pas la couleur de peau qui compte... »
Le camerlingue assurera l'intérim, un conclave se réunira en la chapelle Sixtine. En attendant, l'Église, chrétiens, croyants ou non-croyants ne peuvent que s'incliner devant le choix du pape. Et, l'évêque du diocèse de Saint-Dié, d'ajouter : « Benoit XVI a pensé que cette mesure de renonciation s'imposait, on ne peut que saluer sa dignité et son courage.»
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