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La crémation : un autre chemin

Du 21 au 24 mai prochain se tiendra à Epinal, un congrès national sur le thème de la crémation. L’occasion d’en parler et de partager cette réalité: 40% des familles vosgiennes choisissent ce mode d’obsèques.

De tout temps, l’homme, la tribu, la société, se sont trouvés confrontés au problème souvent difficile à résoudre : le devenir du corps de leurs défunts. Ce fut la Terre et c’est l’inhumation traditionnelle que nous connaissons. Ce fut l’Eau, selon les pratiques encore en vigueur en Océanie ou en Inde. Ce fut l’Air, certaines peuplades laissant leurs morts exposés aux prédateurs. Ce fut le feu : son utilisation dans le domaine funéraire est extrêmement ancienne. En France, la crémation est longtemps restée une pratique marginale. Son développement, commencé dans les années 50, s’est considérablement accéléré depuis que l’Église catholique a adopté en 1963 une position d’ouverture. Aujourd’hui dans les Vosges, près de 40 % des familles choisissent ce mode d’obsèques.

L’association crématiste d’Épinal et des Vosges

Elle œuvre depuis 1988 pour la construction de crématoriums et l’implantation d’espaces cinéraires (columbariums, jardins du souvenir). Le nouvel espace aménagé récemment à Épinal grâce au concours de la municipalité illustre une démarche de prise en compte du souhait des familles dans le respect de la dignité des défunts. Du 21 au 24 mai prochains, le congrès national de la Fédération Française de Crémation, affiliée à l’Union Crématiste Européenne, se tiendra au Palais des Congrès d’Épinal. Il aura pour but de définir de nouvelles orientations pour les associations crématistes fédérées et leurs adhérents.

Contact Association crématiste des Vosges :
Marie-Thérèse TÉNETTE.
7 allée des fleurs
88000 ÉPINAL,
tél. XX.XX.XX.XX.XX

Une permanence est assurée tous les mercredis de 9h~30 à 11h~30 au 7 rue Charlet à Epinal.
Courriel : xxx@xxx.xx

Accompagner et expliquer

L’association vosgienne assure un temps :
— d’écoute et de conseil auprès des familles dans le respect des convictions de chacun.
— d’impulsion auprès des municipalités et de l’association des maires pour développer les espaces funéraires sur le plan départemental.
— d’accompagnement au moment du deuil pour faciliter les démarches auprès des opérateurs funéraires, entre autres.

Que dit la loi ?

Le Parlement français a adopté un nouveau texte de loi en décembre 2008 après plusieurs mois de concertation. Ce texte vise deux objectifs : renforcer les exigences de qualité des professionnels du secteur funéraire et accompagner l’essor de la crémation en comblant certaines lacunes juridiques. Concernant les opérateurs funéraires, le texte prévoit notamment :
— un renforcement des contrôles de qualification,
— le développement de la formation professionnelle,
— l’obligation de se conformer à un modèle national de devis. Concernant la crémation, le texte prévoit :
— l’obligation pour les communes ou les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) de plus de 2000 habitants de créer un site cinéraire.
— l’interdiction de conserver les urnes à domicile (il sera cependant possible de les enterrer dans une propriété privée).
— la possibilité de disperser les cendres dans un "jardin du souvenir", dans un cimetière, ou en pleine nature (sauf sur les voies publiques).
— la possibilité de conserver les cendres dans une urne déposée dans un cimetière ou un site cinéraire spécialisé.

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Liturgie et crémation

Sur le plan liturgique, l'incinération a lieu après la célébration des funérailles, puisqu'elle entre dans le cadre du déroulement habituel des funérailles. Mais il reste trois situations sur lesquelles le Rituel des funérailles amène à s'interroger :

1. Présence de l'urne à l'église. Depuis quelque temps apparaît une nouvelle demande : la célébration à l'église avec présence de l'urne, donc après l'incinération. Cette pratique est contraire au déroulement normal du rituel des funérailles : «Normalement, l'incinération doit suivre la célébration à l'église en présence du corps. Ce déroulement traditionnel est tout à fait logique, puisque l'incinération est une pratique destructrice et correspond à l'inhumation». En demandant de suivre le parcours rituel prescrit, l'Église souhaite rendre service aux personnes en deuil, en les aidant à vivre la séparation par des étapes successives : une pédagogie tout à la fois anthropologique et théologique est présente dans le souhait de respecter l'ordre des «stations» préconisées dans le Rituel des funérailles.

2. Temps de prière. L'acte d'incinération dure un certain temps et peut constituer une épreuve très pénible pour l'entourage. Si la famille souhaite qu'une prière ait lieu à cette occasion, en particulier au moment de la réception de l'urne, le Rituel des funérailles offre des propositions.

3. Destination des cendres. Depuis plusieurs années, l’Église catholique attirait l’attention sur le devenir des Cendres à partir des demandes exprimées pour un accompagnement rituel. L'Église catholique demandait que l'urne cinéraire trouve un lieu d'accueil définitif. La loi française va, à présent, dans ce sens également. La partie du Rituel des funérailles, concernant les prières au cimetière, est une référence très utile pour accompagner la déposition de l'urne dans un columbarium ou une tombe.

Propos recueillis par Jean-Louis DIDELOT auprès de l’association crématiste des Vosges

Sources : http://vie-publique.fr (Texte de loi consultable sur : * Loi n°2008-1350 du 19 décembre 2008 http://www.legifrance.gouv.fr ) et
Conférence des Évêques de France

Publié le 27/04/2009 par Alice.