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Bol de riz et conférence sur le Cambodge - Compte rendu et photos

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Le repas « Bol de riz » de la paroisse la Croisée Saint-Nicolas a eu lieu le 18 mars dernier à la maison de retraite Justine Pernot. Une partie des résidents de la maison de retraite a également partagé ce repas frugal, constitué de riz et d’une pomme.

Une quarantaine de personnes étaient réunies pour ce moment de partage avec nos aînés et avec les plus pauvres. Repas simple, mais ambiance chaleureuse.

Le « Bol de Riz » est une action qui rappelle que, dans le monde, tous les gens ne mangent pas à leur faim.
Le riz est un aliment universel. On en mange partout dans le monde, surtout dans les pays pauvres où c'est la nourriture de base.
Pour ceux qui participent à cette opération, manger du riz est une manière d'être solidaire. C’est prendre conscience que, pour un grand nombre de personnes, ce bol de riz est trop souvent la seule nourriture quotidienne.
Les repas « bol de riz » se terminent en général par une quête pour une œuvre humanitaire - quête qui signifie : « Ce que je n’ai pas mangé à ce repas, je l’offre à plus pauvres que moi. »

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En deuxième partie de la soirée, une soixantaine de personnes ont assisté à la conférence organisée par le Comité Contre la Faim et pour le Développement, le CCFD-Terre Solidaire, sur le thème du Cambodge et des violences faites aux femmes.

Madame Mony Lim, une responsable de l’association des droits de l’homme ADHOC au Cambodge, était venue nous parler de son pays, et du travail que son association y effectue pour aider les communautés les plus pauvres, et en particulier les femmes et les enfants, à lutter pour plus de justice et plus d‘égalité.

L’association ADHOC, créée en 1991 par un groupe d’anciens prisonniers politiques, est la première organisation indépendante de défense des droits de l’homme au Cambodge.

Madame Mony Lim était accompagnée par son interprète, Roshane Saidnattar. Cette dernière vit en France où elle est scénariste et réalisatrice pour faire connaître l’histoire de son pays.
Mony et Roshane étaient accompagnées par Jean Poirier et Luc Petitdemange, du CCFD d’Epinal.

Mony nous a d’abord présenté son pays : d’une superficie actuelle de 181 035 km², le Cambodge est toujours grignoté par les pays voisins et toujours menacé. Il a de nombreuses ressources naturelles : pierres précieuses, pétrole, forêts … mais ces ressources sont vendues par le gouvernement aux pays étrangers. La déforestation massive a même conduit à un changement de climat, par une augmentation de la chaleur.

L’association ADHOC a été créée sans budget et sans local, donc avec beaucoup de difficultés. Elle est constamment menacée par le gouvernement en place : des menaces verbales pendant les séances d’éducation à la population, des agressions physiques, des tirs sur le sigle, etc.)

Mony nous raconte que le parti du premier ministre Hun Sen, en place depuis 1993, truque les élections. L’organisation ADHOC essaye de vérifier les résultats, en vain. Mony ajoute que lors des dernières élections, en 2013, le parti d’opposition (Parti du Salut National du Cambodge) aurait gagné, mais que le parti au pouvoir aurait annoncé de faux résultats. Elle raconte comment les femmes ont fait barrage au coude à coude pour empêcher des Vietnamiens, payés pour venir voter au Cambodge, d’arriver à leurs fins. Elles ont été violemment repoussées, mais ont résisté, puis ont surveillé les élections.
Des manifestations géantes ont fréquemment lieu, surtout menées par des femmes. Mony affirme que les autorités n’hésitent pas à ouvrir le feu sur ceux qui résistent, ou qu’ils sont battus, puis arrêtés.
Quand certains se décident à porter plainte, ils ne sont écoutés par les tribunaux que s’ils commencent par verser une somme d’argent.

Le Cambodge compte 14 millions d’habitants, dont 52% de femmes.
Le nombre des femmes dans les instances politiques est inférieur à 20%.
Une femme sur trois au Cambodge est victime de violences.
Des milliers d’entre elles sont enlevées pour être vendues et livrées pour le trafic sexuel, ou en tant qu’esclaves dans des pays étrangers.

L’association ADHOC lutte pour les droits de l’Homme, pour l’application et le respect des lois. Elle compte actuellement 90 salariés et 300 bénévoles à travers tout le pays.
Son objectif est de renforcer la connaissance des droits de chaque citoyen, pour la construction d’une société basée sur la justice.
Elle organise des formations des citoyens et des autorités. Elle enquête et intervient auprès des victimes des abus, leur trouve un hébergement, un avocat, des conseils, etc.
L’association est fortement impliquée dans les procès des anciens dirigeants Khmers rouges.
Quand les autorités exproprient des petits propriétaires pour vendre leurs terres aux étrangers, ADHOC intervient en amenant des journalistes sur place, pour qu’ils puissent constater la violence des faits, montrer comment ceux qui résistent sont battus et emprisonnés.
Quand les femmes manifestent pour demander la libération de prisonniers, elles sont à leur tour victimes de coups et arrêtées.

L’organisation ADHOC peut vivre grâce à des fonds venant de diverses aides internationales.

Espérons que de nouvelles élections pourront bientôt être mises en place pour aider le peuple du Cambodge dans sa lutte pour la démocratie…


A la fin de la soirée, la tirelire mise à disposition par la maison de retraite Justine Pernot a permis de remettre la somme de 631 euros au représentant du CCFD-Terre Solidaire.

Merci à tous ceux qui ont participé à la soirée par leur présence et par leur don !

Merci à Mony Lim et à son interprète d’être venues témoigner.


Pour voir toutes les photos de la soirée, cliquer ici

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Publié le 23/03/2014 par Danielle Magnani Bogard.