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HOMÉLIE DU 32° DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – A

Chers amis et Chers frères et sœurs en Christ,

Saint Bernard écrivait à ses novices : « Sachez

que j’ai tout appris des arbres ». Nous avons

beaucoup perdu de cette sagesse des arbres, du

mouvement du cosmos, de l’ordre du monde, de la

nature à habiter, à gouverner et à respecter selon son

ordre propre. L’écologie – du moins une fausse

écologie minée d’idéologie - est trop souvent

devenue un passe-temps, qui sacralisent le cosmos, et

qui ne cessent de prôner le piétinement de la nature

de l’homme, lequel pourrait revendiquer un droit

absolu à disposer de son corps ou de celui d’un

autre, afin de le transformer au gré de ses envies,

dans l’illusion d’une toute puissance de la liberté, en

oubliant qu’il y a aussi une « écologie humaine », que

notre corps ne nous appartient pas, pas plus que

celui des autres, puisque nous l’avons reçu de ceux

qui nous ont donnés la vie, et que nous devrons le

rendre à la terre qui nous a portée.

L’homme est aussi une nature à respecter, et il a

sa place dans le grand cycle du monde, toute sa

place, rien que sa place, mais une place royale.

« Remplissez la terre et soumettez la, dit le Seigneur,

soyez les maîtres des oiseaux du ciel, des bêtes de la

terre et des poissons dans la mer » (Gn 1, 28)

Ce que nous vivons aujourd’hui dans cette église

est un acte de tradition, où l’on cultive des racines

pour nous ouvrir à un avenir. La tradition n’est pas

une sclérose du temps dans les couloirs du passé,

mais la condition de possibilité d’une espérance pour

l’homme.

La beauté des trompes remonte du fond des

siècles, et rend hommage au Christ et à saint Hubert,

qui vit la Croix dans les bois du cerf qu’il chassait.

« Louez le Seigneur en sonnant du cor », dit le roi

David dans le psaume 150.

La trompe de chasse éclate en cri de louange.

Mais elle est aussi capable de murmurer, d’implorer,

elle exprime le mystère de la vie des hommes, où les

larmes tour à tour, sont de peine ou sont de joie, où

nos pas cheminent sur les sentiers de la gloire ou

dans les ravins de la mort, dans l’espérance d’une

beauté plus haute que les splendeurs de la terre. Et le

chasseur est capable, saisi par la beauté, de baisser

son arme, ou de pratiquer la retraite de grâce.

Venons-en aux lectures que nous venons

d’écouter : « Nous sommes le temple de Dieu. ».

Le Temple en effet, est l’élément unificateur des textes

qui sont proposés à notre méditation en ce jour.

Dans la première lecture, le temple est le lieu

d’où jaillit l’eau pour abreuver les animaux, les arbres

et la terre. Cette eau assainit tout ce qu’elle pénètre.

Dans la deuxième lecture, Saint Paul nous dit

que nous sommes par la présence de l’Esprit en

nous, le temple de Dieu.

Et en fin l’Evangile nous présente Jésus qui

chasse les vendeurs du temple. Je l’espère, Il ne

viendra pas nous chasser de cette église en ce jour,

avec nos chiens, mais non, au contraire, nous et nos

animaux, sommes venus pour louer et bénir le

Seigneur avec nos trompes, nos fanfares, comme

l’indique le cantique de Daniel au chapitre 3 :

« Toutes les œuvres du Seigneur bénissez le

Seigneur…Vous les anges, vous le soleil et la lune,

vous le givre et la rosé, vous montagnes et collines,

vous océans et rivières, vous baleines et bêtes de la

mer, vous tous les oiseaux dans le ciel, et vous fauves

et troupeaux, bénissez le Seigneur, à lui haute gloire

louange éternelle. »

Oui chers amis, Jésus veut nous dire, que le

temple n’est pas seulement un édifice dans lequel

nous venons pour rencontrer Dieu, le louer et le

magnifier. Mais, notre façon d’être et d’agir, doit

montrer et favoriser le vivre ensemble, la fraternité.

Car nous sommes le nouveau temple de Dieu, parce

que crée à son image et à sa ressemblance.

Porter atteinte à l’Homme, à la dignité humaine,

c’est profaner ce temple, la demeure de Dieu. C’est

pourquoi, nous devons tout mettre en œuvre pour

correspondre, grâce à l’Esprit, à la volonté Dieu,

saint et irréprochable.

Nous avons bien du chemin à faire, c’est pour

cela que nous voudrions demander l’assistance du

Seigneur et l’intercession de Saint HUBERT.

Seigneur, pour te mettre au cœur de nos vies et

entrer dans la vraie mesure de nos jours, mais par

l’intercession de saint Hubert nous te supplions

humblement. Toi qui n’as pas méprisé les pécheurs,

n’oublie pas non plus tous les chasseurs ce jour, en

particulier ceux que tu as rappelés auprès de Toi.

Amen.

Publié le 08/11/2014 par Stéphane Perrin.