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Fête-Dieu : Vivre l'Eucharistie

C’est la fête-Dieu, joie de l’Eglise qui, par l’Eucharistie, entre dans le grand mouvement de communion souhaité par Jésus : « Que tous soient UN comme toi, Père, tu es en moi et que je suis en toi » (Jn 17,21) c’est le moment où l’on rappelle le dernier repas du pain et du vin partagés : « Ceci est mon Corps, qui est pour vous ; faites cela en mémoire de moi... Chaque fois que vous le faites, vous proclamez la mort du Seigneur » (1 Co 11, 23-26). C’est l’institution de l’Eucharistie « Sacrement de l’amour », mémorial du Sacrifice du Christ : le prix de l’unité se révèle dans la mort du Christ.

L’Eucharistie est donc le moment où se fonde l’Eglise, espace de communion où se ressourcent les chrétiens, appelés à être acteurs de communion au sein d’une humanité toujours divisée, alors qu’eux-mêmes sont toujours traversés par des forces de division. J’aime ces concélébrations autour de l’évêque où, malgré nos pauvretés, transparaît cette unité du Corps du Christ, unité de l’Eglise vers laquelle nous tendons !

N’est-ce pas utile de se demander comment aujourd’hui se vit l’Eucharistie dans notre Eglise où le ministère ordonné connaît l’évolution que l’on sait, où nos communautés vivent des remodelages paroissiaux qui sont une chance pour l’Evangile ? chacun tient sa place dans nos célébrations. Nous prêtres, attentifs à présider au nom du Christ : nous nous y appliquons avec cœur. Si parfois chez nous des habitudes discutables ont pu se glisser, il est bon de relire le missel qui propose tant de richesses, ou le chapitre II de l’exhortation postsynodale de Benoît XVI, le « Sacrement de l’amour » ; nous avons là de quoi renouveler notre « art de célébrer » sans faire du théâtre, bien sûr ! Diacres, sans doute il n’est pas indispensable que vous soyez toujours à l’autel ; pourtant il est bon que l’on fasse apparaître combien votre mission du seuil s’enracine dans l’Eucharistie et sa force de communion : votre présence à l’autel est pleine de sens. Quant à vous, fidèles laïcs, vous êtes invités à une « participation active » comme dit Benoît XVI, qui n’est pas à rechercher dans des gestes particuliers au cours des célébrations (même si l’on fait appel à vous, à juste titre et bien des manières !). Mais cette « participation » consiste d’abord à ouvrir l’esprit à « une plus grande conscience du mystère qui est célébré et de sa relation avec l’existence quotidienne » (le Sacrement de l’amour, n°52). L’approfondissement du mystère que l’on célèbre est essentiel au travail de nombreuses équipes liturgiques à l’œuvre dans le diocèse. Après quarante ans où notre tradition liturgique s’est si heureusement renouvelée, il nous est bon de nous rendre attentifs à la qualité de nos célébrations pour raviver notre goût de l’Eucharistie et, par le fait même, notre dynamisme missionnaire. Que nos célébrations développent notre communion : « Qu’ils soient UN... qu’ils soient en nous eux aussi, afin que le monde croie que tu m’as envoyé ».

+ Jean-Paul Mathieu

Publié le 01/06/2007 par .