Que la douce lumière de la crèche apporte une vraie chaleur humaine à ceux qui en manquent. Parmi les dernières rencontres que j'ai faites, je pense aux malades, en particulier dans les hôpitaux envers lesquels les soignants redoublent de délicatesse et auxquels leurs proches font la joie d'une visite. Je pense à des personnes isolées que des voisins ou une association comme le Secours catholique invitent pour quelques heures de bonheur partagé.
Un peu d'attention redonne courage.
Au local de la Conférence St-Vincent de Paul du Plateau de la Justice, je parlais avec ce groupe de femmes seules avec enfants, venues chercher quelques provisions, mais qui s'organisent en association pour s'entraider et se prendre en mains. À Golbey, je rendais visite à une femme de la grande famille des Gens du Voyage, dont la caravane a été reléguée contre des monticules de terre qui rétrécissent l'espace du terrain qu'ils occupent légalement : elle demande un aide concrète pour vivre dans des conditions moins précaires. Nous pensons aussi à toutes les victimes de la crise, dans les Vosges et ailleurs, pour qui les fêtes auront un goût un peu amer. Ceux dont les ressources sont amoindries, dont l'emploi est menacé ou déjà perdu... Sans oublier immigrés, sans papiers... Trop longue est la liste !
Noël, c'est plus que jamais l'heure de la solidarité, de la charité. C’est le sens également du message des évêques de France qui sera disponible et médité dans les paroisses vosgiennes lors des veillées de Noël . Comment pourrions-nous vivre la joie de Noël, si ce n'est dans le partage ? Ensemble, nous pouvons aller plus loin. Le Christ nous y invite. C'est la clé de la joie.
+ Jean-Paul Mathieu, évêque de Saint-Dié Epinal, le 22 décembre 2009.