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Les soeurs de la Providence

C'est vers 1824 que deux religieuses de la Providence de Portieux vinrent à Domremy sur la demande du Roi Louis XVIII, qui, en 1821 s'est intéressé à Jeanne et à son village natal ; les religieuses devaient veiller sur 'la chaumière' tout en ayant la charge de l'école instituée par le Roi.

Mais, qui sont les religieuses de la Providence ?

Le fondateur des sœurs de la Providence, Jean-Martin MOYE, est né à Cutting en Moselle le 27 janvier 1730. D'une famille chrétienne, il est le 6eme des treize enfants de Jean MOYE et Catherine DEMANGE. Il mourra le 4 mai 1793 à Trèves.

Ardent apôtre de la jeunesse, dès son enfance il grimpe sur un poirier et, de là, il enseigne ses petits camarades !

Très jeune, on remarque aussi sa grande dévotion à la Passion de Jésus, que son père lui lisait en pleurant.

On le voyait de longs moments agenouillé, les bras en croix devant le calvaire à l'entrée du village.

Très vite, il perçoit l'appel de Dieu à être prêtre.

Très brillant pour les études, doué pour les langues, il étudie l'hébreux à fond ; plus tard, il apprendra le chinois.

Ordonné prêtre le 9 mars 1754, il passera 10 ans dans diverses paroisses aux alentours de Metz.

Dans ces hameaux, il découvre la pauvreté et l'ignorance des enfants des campagnes, particulièrement des petites filles livrées à elles-mêmes. C'est alors qu'il rencontre une jeune fille dévouée : Marguerite Lecomte. Il l'invite à s'occuper des petites filles pour leur apprendre à lire, écrire, etc.

En 1762 s'ouvre la première école. Les enfants, bien vite, s'y pressent. Il faut faire appel à d'autres jeunes filles, et les écoles se multiplient rapidement. Jean-Martin en est très heureux.

Mais vite de grandes difficultés entravent ce projet, Jean-Martin se demande même s'il ne devra pas arrêter cette belle œuvre !

'Si ce projet est selon la volonté de Dieu, dit-il, il tiendra, si non, il tombera.' Et ces écoles tiennent encore aujourd'hui, en 2004 ! A Domremy même, une école bien vivante et dynamique fonctionne avec toujours ce même esprit du Fondateur, pour une soixantaine d'enfants.

Le grain semé par Jean-Martin est devenu un grand arbre, la famille des sœurs de la Providence s'est agrandie, multipliée.

Actuellement, les sœurs oeuvrent dans le monde entier vivant toujours l'esprit de leur Fondateur, esprit de simplicité, de pauvreté, d'abandon à la Providence, de charité, spécialement près des enfants, des malades, des pauvres.

Le pape Pie XII, ancien élève des sœurs de la Providence, à Rome, béatifia Jean-Martin MOYE le 21 novembre 1954.

Cette année, le 16 mai 2004, de grandes solennités ont lieu à Cutting pour le cinquantième anniversaire de sa béatification.

Mais revenons à Domremy !

Les deux premières sœurs se dépensèrent à la paroisse jusqu'à leur mort en 1866-67. Elles furent remplacées de suite.

Entre temps, en 1841, la maison d'école fut reconstruite, l'ancien bâtiment fut abattu.

La vie s'écoulait calmement à Domremy, jusqu'au jour où éclata la guerre de 1870.

En 1888, les sœurs sont chassées de l'école et remplacées par une institutrice laïque et la maison de Jeanne est gardée par un ancien soldat, médaillé militaire.

Avec l'aide de M. l'Abbé Bourgaut, les sœurs ouvrent une école nouvelle dès la rentrée d'octobre 1888, grâce à des souscriptions. C'est de là que date l'installation des sœurs dans le pavillon et les deux salles de classe.

Dès 1898, l'école se trouvant trop petite, fut construit le pensionnat -ce grand bâtiment que nous voyons actuellement derrière le Centre Johannique. Les épreuves n'étaient pas finies pour les sœurs ! Le 17 août 1904, la tourmente souffla sur Domremy, comme sur toutes les écoles congréganistes. Les sœurs furent dispersées, les bâtiments furent loués ou vendus. L'aile du pensionnat fut louée à vie à un prêtre en retraite, l'Abbé Marchal, qui vient s'y installer avec ses deux sœurs, la dernière mourut en 1925.

Quelques sœurs habitaient au pavillon. Elles s'occupaient des œuvres paroissiales. Monsieur le Chanoine Collin acheta tout le bâtiment et proposa la maison pour une ambulance. La maison-mère de Portieux accepta d'envoyer des sœurs infirmières.

En 1919-20, l'école et le pensionnat furent réouverts. A cette date, les sœurs de la Providence devinrent propriétaires du bâtiment.

En 1927, des difficultés administratives obligèrent la fermeture momentanée de l'école. C'est alors que Monsieur le Chanoine Collin, offrit pour les sœurs la petite maison paroissiale près de l'église. Elles y vécurent jusqu'en octobre 1959.

Les habitants de Domremy-Greux, avec courage, ont tenu tête à l'administration et c'est avec joie que l'on accueillit le retour des sœurs institutrices en 1928. En 1938, veille de la deuxième guerre, le préfet obligea les sœurs à loger des espagnols dans le pavillon. Puis, l'hôpital de Neufchateau étant réquisitionné par l'armée, le pensionnat accueillit pendant un an tous les vieillards de l'hospice. C'est seulement en 1940, que le pensionnat ouvre à nouveau ses portes. Classes et dortoirs sont pleins à craquer.

Mais bien vite les jours difficiles reviennent !

Un cours complémentaire a tenu jusqu'en 1962, le cours ménager reprend alors vigueur, l'école primaire aussi. Les sœurs enseignent jusqu'en 1996, date où la direction de l'école est confiée à une directrice laïque avec 4 classes. Quatre sœurs restent alors au pavillon, elles animent des groupes d'enfants à l'école, à l'aumônerie, en mouvements chrétiens… Les sœurs actuellement sont surtout une présence priante, et rendent maints services près des enfants, à l'école, à la paroisse… et sont heureuses de vivre au pays de Jeanne !

L'école a été fermée en juin 2008 mais trois religieuses sont restées au village. Elles quitteront définitivement Domremy à l'automne 2009. Au cours du pèlerinage des voisins, le dimanche 27 septembre 2009, elles nous parleront de leur avenir et nous les encouragerons dans leurs nouvelles missions.

Une page de l'histoire du village se tourne ............... d'autres sont à écrire.