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Lourdes, une sacrée expérience

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"Dis-moi tu". A Lourdes, où se déroule en ce moment le pélerinage des Vosges, les nouveaux font déjà partie de la grande famille des hospitaliers. On les reconnaît facilement : sur leur badge nominatif, la croix de Lorraine est imprimée en bleu. La soirée de lundi, dite "soirée des bleus", les a réunis autour de leurs parrains et marraines de "pélé" (pélerinage) et de quelques cochonneries à boire et à manger. Quasiment le seul moment de détente de la semaine. Car le reste du temps, tous sont au service des personnes malades qui, samedi, sont montées dans le Corail pour Lourdes à la gare d'Epinal (nos éditions de lundi). Ici, les Vosgiens - malades, hospitaliers, pélerins valides - sont entre 350 et 400. Une goutte d'eau dans l'océan des croyants et touristes qui fréquentent les sanctuaires du matin au soir. Le diocèse de Saint-Dié a tout même eu droit à un créneau pour célébrer la messe, ce lundi, à la grotte de Massabielle. L'évêque, qui présidait l'eucharistie, était pour l'occasion vêtu d'une chasuble bleue (la couleur de Marie dans l'Eglise). Dans son allocution d'ouverture, Mgr Mathieu a répété que ce pélerinage - plus que centenaire - des Vosgiens au lieu des apparitions de 1858 est chaque année "un moment d'exception" pour l'Eglise des Vosges, et pour lui "un soutien spirituel très fort". Jean-Paul Mathieu a ensuite salué le temps et l'energie donnés par des dizaines d'hospitaliers pendant ces quelques jours, à l'image de ces laïcs "envoyés en mission" dans les paroisses vosgiennes "pour annoncer le règne de Dieu", en collaboration avec les prêtres qui ont désormais des agendas de ministre.

Parmi ces hospitaliers qui sont un peu plus que de simples bénévoles (ils payent leur voyage), tous ne sont pas de grands croyants et tous n'ont pas atteint l'âge de la retraite. Plusieurs d'entre eux sont profs, infirmières ou étudiants et, comme leurs aînés, lèvent et douchent les malades, passent des nuits blanches par équipe de six au 4e étage de l'accueil Notre-Dame où ils rigolent et grignottent entre deux rondes de chambre en chambre, servent de l'eau aux pélerins exposés au cagnard des Hautes-Pyrénées... La journée commence et s'achève toujours par un temps de d'échanges et de prière. Cette année leur est particulièrement indiquée. A Lourdes, toutes les célébrations ont pour thème "la porte de la foi". Une porte qui s'ouvre sur une relation à Dieu "par Marie et Bernadette", ce à quoi les a invités l'évêque.

Loin de l'image que Lourdes peut véhiculer de la petite Soubirous, Geneviève Pagès, religieuse des Soeurs de la charité de Nevers, qui vit dans la cité mariale, a martelé que Bernadette n'était "pas une dévotte qui priait son chapelet toute la journée" et qu'elle n'avait "jamais été bergère". Au contraire, l'indigence de ses parents lui avait valu le surnom de "petite merdeuse des bas fonds". Et c'est à un endroit où l'on parquait les cochons, également lieu de rendez-vous de prostituées, que l'Immaculée Conception lui est apparue alors qu'elle cherchait du bois. "Voulez-vous me faire la grâce de venir ici pendant 15 jours ?", lui aurait adressé Marie. Soeur Genevière : "Marie l'a vouvoyée, elle l'a considérée comme quelqu'un, alors que les autres la traitaient comme une moins que rien. Elle l'a relevée au lieu de l'abaisser. Puis elle a orienté son regard vers le Christ, qui est devenu le but de sa vie. C'est ça Lourdes".

Moins de trois semaines après la crue du gave de Pau, Lourdes ce sont aussi plusieurs urnes et des photos ici et là dans les sanctuaires. Si le montant des dons n'a pour l'instant pas été chiffré, il en est besoin à moyen terme. La basilique Saint-Pie X est fermée, le principal pont sur le gave n'est qu'à moitié pratiquable et de nombreux hospitaliers sont éparpillés dans la ville du fait des dégâts infligés à leurs lieux d'hébergement habituels.

Les hospitaliers vosgiens à qui une grand-mère a un jour payé le pélerinage à Lourdes et qui depuis reviennent sans cesse attendent de parrainer les "bleus" de l'année prochaine. Professionnels de la santé (aide-soignants, infirmiers, médecins) sont particulièrement recherchés.

Renseignements auprès du Service diocésain des pélerinages, tél. XX.XX.XX.XX.XX.

Publié le 13/07/2013 par Christophe CHEVARDÉ.