Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 6,51-58.
Après avoir nourri la foule avec cinq pains et deux poissons, Jésus disait : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c'est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie. »
Les Juifs discutaient entre eux : « Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger ? »
Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n'aurez pas la vie en vous.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui.
De même que le Père, qui est vivant, m'a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même aussi celui qui me mangera vivra par moi.
Tel est le pain qui descend du ciel : il n'est pas comme celui que vos pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »
LE SACREMENT DU SALUT
«Vous ferez cela en mémoire de moi », entendons-nous dans la prière eucharistique, à la fin du récit de l'Institution.
Ces paroles de Jésus sont le fondement de la célébration de l'Eucharistie par l’Église. Ainsi l'Eucharistie ne peut pas être un simple souvenir des gestes et des paroles de Jésus, un signe qui nous réconforterait comme un vieux film ou un bon livre. Elle est mémorial de sa mort et de sa résurrection qui sont rendus présents aujourd'hui, et à chaque messe, comme l'a rappelé le concile Vatican II. (Vatican II, Constitution sur la liturgie, Sacrosanctum concilium n" 47.)
Déjà dans le Deutéronome (première lecture), le peuple d’Israël a compris qu'il ne peut pas vivre uniquement d'une nourriture matérielle et que sa vie authentique est nourrie par la Parole qui vient de Dieu. Cette Parole lui est vitale. La manne reçue par ses Pères au désert a été le signe de cette autre nourriture. Israël veut suivre un Dieu qui lui parle et qui subvient à ses désirs profonds, un Dieu qui l'humanise et fait de lui un peuple uni et vivant en paix.
Dans le Christ, la nourriture donnée par Dieu n'est plus seulement la Torah, ni la participation aux sacrifices faits au Temple. Pour ceux qui mettent leur foi en Christ, lui-même est la nourriture de Dieu, le pain qui descend du ciel (évangile). Les disciples en font l’expérience après la Résurrection. Dans l'Esprit, ils vivent en communion avec le Ressuscité. Mais le salut voulu par Dieu ne s’arrête pas à un territoire, ni à un groupe d'hommes, ni à une époque. II est pour toutes les générations.
Sacrement du salut, l'Eucharistie nous rend participants, par les signes du pain et du vin, à la vie même du Christ, vie offerte pour notre salut.
Communiant à un unique pain, « la multitude que nous sommes est un seul corps » (deuxième lecture), qu'il reste à devenir jour après jour. L'eucharistie est un sacrement pour que notre vie soit tout entière eucharistique et fasse progresser la réconciliation et la paix.