Chère lectrice, cher lecteur, ne vous inquiétez pas, je ne ferai pas de cours ici. Je dirais seulement que tous ces « G » désignent des « Groupes » de pays. Ces pays se retrouvent régulièrement pour défendre leurs intérêts économiques et financiers au niveau mondial et pour coordonner leurs approches (par exemple : le « G7 » pour certains pays riches ou le « G77 » pour des pays pauvres) Ces activités les classent parmi des « groupes d’intérêt » (ou « lobbys » en terme plus à la mode), des groupes qui – mis à part leur travail de coordination – essaient surtout d’influencer la « gouvernance mondiale ». Or cette gouvernance mondiale, la crise actuelle le révèle encore, n’est pas l’affaire d’un gouvernement mondial, et cela pour la simple raison qu’un tel gouvernement n’existe pas. La gouvernance mondiale est aujourd’hui dans la main d’une panoplie d’institutions mondiales hétéroclites (ONU, OMC, FMI, CNUCED, FAO …), entourée des différents « G », qui sont parfois tentés de se prendre eux-mêmes pour des « gouverneurs ».
Et le G 20 ? Il existe - pour compliquer les choses – en deux versions : version A : le G 20 des pays industrialisés et des pays émergeants, créé en 1999, qui s’occupe surtout de l’économie financière mondiale ; et la version B : le G 20 des pays en développement et des pays émergeants, créé en 2003 dans le cadre des négociations mondiales sur le commerce (« économie réelle ») Le « G 20 » récent de Londres représentait la réunion de la version A. Ce groupe s’est donc penché sur l’aspect financier de la crise et a essayé de se mettre d’accord sur des mesures coordonnées et sur de nouvelles règles du jeu.
« Que penser du G 20 ? » peut donc signifier que penser d’une gouvernance mondiale actuelle où un groupe d’intérêt, même important, joue au gouvernement mondial. Cela fait nécessairement des oubliés. Notre pape l’a bien souligné.
« Que penser du G 20 ? » peut être pris aussi comme une question qui vise l’évaluation des décisions prises à Londres. Les critères d’une telle évaluation peuvent être fournis par la politique, par la science économique et par la Doctrine Sociale de notre Église.
« Que penser du G 20 ? » La recherche d’une réponse à cette question peut nous amener finalement à nous demander en qualité de qui nous aimerions bien répondre : consommateur ? salarié ? retraité ? citoyen ? et/ou chrétien ? Chère lectrice, cher lecteur, à vous de trancher et de faire votre choix (de vie ?).
E. Günter Schumacher, Diacre