Elle se trouve en bordure de l’ancienne route royale. C’est la plus ancienne construction du secteur. Elle a été menacée de destruction lors de la construction de l’église de St Laurent
A droite du Maître-autel, on peut voir une piscine liturgique de style flamboyant (c’est un équipement lié au rituel de purification).
Il est aussi nommé lavabo. Il faisait fonction de cuvette afin de recueillir l’eau qui est évacuée vers l’extérieur par un petit orifice au point le plus bas. L’eau liturgique s’infiltre alors dans le sol ou dans les fondations de l’édifice).
Au fond du chœur, se trouve une armoire eucharistique de style gothique comportant un oculus circulaire percé et sculpté dans un dalle car l’ancien autel sur lequel était gravées 5 croix, rappelant qu’il avait été consacré, ne comportait pas de tabernacle pour le St Sacrement.
Elle était fermée par une grille.
C’est surtout le Maître-autel en bois sculpté et doré daté du XVIIIème, de style Louis XV qui retient l’attention.
Au dos , est gravée la date de 1769.
Il a sans doute été réalisé par le maître sculpteur Hubert Jeandel, né le 4 mai 1706 à Epinal.
Ce dernier a beaucoup travaillé pour la ville, l'église et les Chanoinesses.
Il est construit sur l’autel primitif en grès datant du XVIème.
Il a été classé monument historique en 1960 et restauré en 1983 par les Frères Hollard de « L’ATELIER ». Il est sculpté dans un tronc de chêne. Tous les détails sont taillés dans la masse et dorés à la feuille.
Il présente la particularité de posséder deux Tabernacles : pour les hosties et les évangiles.(une spécificité rare puisque cette pratique a disparu à la révolution).
La porte du grand tabernacle représente le Bon pasteur portant un agneau.
Sur les côtés deux autres statuettes : St Pierre et St Paul.
Au centre, un panneau représente Jésus, agenouillé au Jardin des oliviers. Pierre, Jacques et Jean endormis à ses pieds.
A la porte, ce sont les soldats qui viennent l’arrêter. Cette passion du Christ est également classée. La garniture d’autel, très rococo a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1984.
Deux bancs d’œuvre sont également classés. Ces fauteuils de bois étaient réservés aux notables et au conseil de la paroisse.
Deux toiles, des images pieuses du 18 ème : la Vierge et St Firmain
Reliquaire tel qu’il était autrefois avec la statue de St Laurent qui se trouve à l’église
On peut aussi admirer un reliquaire très travaillé. Il abritait autrefois les reliques (une portion d’un côté de St Laurent d’environ 8 centimètres de long), Diacre martyrisé le 10 août 258 sur un gril placé dans une fournaise. Charles de Nappi, chevalier, les avaient donnés à la Comtesse de Berlos Madame de Berlos * a offert ces reliques de St Laurent en 1752. Elles ont été transférées à l’église de St Laurent en 1883 de même que la statue en bois doré de St Laurent. On suppose qu’elle avait aussi donné les chandeliers de cuivre du XVIII ème posés sur les gradins.
* Madame Marie-Thérèse-Ernestine, comtesse de Berlo est la 8ème, fille de Ferdinand Charles, Baron de Berlo, Comte de Hozemont (Belgique) et de Marie Agnès Begge de Rouveroit, chanoinesse d’Andenne( Belgique) Elle était Dame Secrète au Chapitre d’Epinal de 1722 à 1750. A la Dame Secrète incombait l’organisation de la sacristie et la décoration de l’église.
Les reliques :
Références : Archives départementales des Vosges et archives communales de St Laurent.
Une particule des ossements de St Laurent, diacre martyrisé le 10 août 258, sur un gril lacé dans une fournaise auraient été donnés, par Charles de Nappi, la comtesse de Berlos, secrète de l’abbaye St Goéry d’Epinal, laquelle fit remettre ces reliques à la chapelle de St Laurent-Lès-Epinal, selon certificat de Joseph Pierrel, vicaire à la paroisse d’Uriménil.
Dans la semaine religieuse de 1.900, on lit confirmation et précisions :
" Dans un chasse ogivale en cuivre doré, une portion d’un côté de Saint Laurent d’environ 8 cm de long, enfermée dans un étui de vermeil, scellé à un gril d’argent.
Donnée le 10 Janvier 1726, à la Comtesse de Berlos, secrète de l’Insigne église abbatiale Saint Goéry d’Epinal par le chevalier Charles de Nappi qui l’avait obtenue d’Eusèbe de Clanis, évêque de Massa.
Cette relique fut plusieurs fois reconnue authentique et notamment par Scipion Jérôme Begon, évêque de Toul en 1752 et plus récemment par Mgr Caverot, dont elle porte encore les sceaux."
Avant la révolution, on la conservait dans la chapelle du Vieux St Laurent. On la transporta plus tard dans l’église d’Epinal où elle demeura jusqu’à ce que faisant droit aux réclamations du Conseil de fabrique de St Laurent, Mgr de Briey ordonna en 1883 de la transférer dans cette paroisse érigée en 1867.
Extraits d’André Laurent
Inspecteur de la Société Française d’Archéologie.
Article et photos de Michèle SCHNEIDER, déléguée à la communication