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Le diaconat permanent, ce ministère sans pareil

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L’appel qui va être lancé avant Noël par la voix du Comité diocésain du diaconat permanent sera puissant. Il s’adressera haut et fort à ceux qui portent en leur cœur cette petite flamme qui se devine déjà dans le quotidien d’hommes de foi, en pleine force de l’âge adulte. Car, sauf évidente exception, dans les Vosges, pas de candidat de plus de 60 ans.
L’appel ira vers ceux qui n’ignorent rien de la main tendue, de l’implication quotidienne pour porter l’annonce en actes et en paroles de la Bonne-Nouvelle destinée à tout Homme.

Discernement et formation

Il est jugé nécessaire de distinguer “l’Appel” qui se réalise après discernement, et “l’Interpellation” qui fuse de diverses façons. Monseigneur Jean-Paul Mathieu appellera en temps voulu des hommes déterminés en âme et conscience à traverser la passerelle qui les fera diacres. Auparavant, l’abbé François Vuillemin, délégué diocésain au diaconat permanent, a mis en place un conseil du diaconat capable de discerner avec autant de rigueur que de bienveillance.
L’Interpellation se présente comme une première phase de l’appel au diaconat. Elle n’engage ni l’évêque ni le prétendant. D’où, et l’Église le rappelle, une nécessité de discrétion dans la démarche. Plus tard, viendra donc l’Appel.
S’en suivront quatre années d’une période de discernement et de formation. Si les hommes engagés dans la démarche sont mariés, ils devront l’être depuis au moins dix ans.
A l’issue de cette période, l’Église confirme l’appel.

Ambassadeur de l’Église le diacre ? Très certainement puisque, lorsque l’Église lui confie sa mission pastorale, c’est la communauté entière qui s’engage. L’appelé est homme de foi, de prières. En effet, il sera appelé à être témoin de la sollicitude de l’Église, au nom de l’Évangile, sur des lieux de fractures et de fragilités. Il sera alors appelé à accompagner des hommes et des femmes, des jeunes et des enfants, spirituellement et humainement.

Concurrence entre les prêtres et diacres, entre les diacres et les laïcs ? L’Église en réfute totalement l’idée. “Du point de vue de la théologie, le diaconat et la prêtrise sont radicalement différents !”, martèle l’abbé François Vuillemin. Le ministère de prêtre consiste à assurer la présidence de la communauté chrétienne.
Par l’ordination, le diacre est le reflet sincère de la diaconie, c’est-à-dire le service de l’homme, que chaque baptisé doit exercer. Le diacre offre un témoignage de charité et d’esprit d’équipe. Le Laïc offre sa contribution dans le cadre d’une Église ouverte au monde.

L’amour rayonne sur le ministère

L’Appel résonnera parmi un éclectique panel de domaines de la vie sociale. L’Appel résonnera où se trouve la culture, les sciences, l’engagement caritatif, la proximité avec les exclus, les jeunes, les filières scolaires courtes, les gitans, les lieux décisionnels de la société, les milieux populaires, les lieux de toutes sortes de précarité, la santé...
L’Appel ira en tous lieux considérés comme viviers de puissantes attentes diaconales, Là se cherche l’intelligence de la foi c’est-à- dire, aider à annoncer avec des mots neufs et à la portée de tous l’Évangile.
Autant d’hommes, autant de façons d’exercer le ministère. C’est d’ailleurs là l’une des forces du diacre. Il est le trait d’union, le lien, entre l’Église et le quotidien. D’un pas assuré, il ouvre une porte sur un monde de lumière profonde. Certains sont célibataires, mais les chiffres montrent que 88,9 % des diacres sont mariés. Son épouse à ses côtés, le diacre conduit sa mission avec assurance.
Le ministère diaconale fait rayonner l’amour sur les réalités fragiles de notre société.

À Metz où elle menait ses travaux de réflexion, l’IREP (Instance régionale évêques-prêtres) s’interrogeait sur la situation du diaconat, l’appel en particulier. Et de soulever les questions qui se posent. Faut-il appeler au diaconat en fonction des besoins ou en fonction des profils des hommes ?

Le Droit Canon et le bon sens conduisent à la réponse. Le diaconat est riche de sa diversité. 54,4 % sont professionnellement actifs et 45,6 % sont retraités.

Depuis 1985, date de l’ordination des premiers diacres vosgiens, la richesse de leur ministère n’a cessé d’éblouir. À ce jour, vingt-cinq diacres honorent une lettre de mission au sein de l’Église des Vosges. L’abbé François Vuillemin souligne toute la nécessité pour l’Église de les aider en les accompagnant dans leur formation, en leur proposant des retraites spirituelles. Une compréhension pointue du ministère est utile.

Dans les grandes lignes, le diacre peut officier pour les mariages, les baptêmes, les obsèques... Il exerce la liturgie et le difficile exercice de l’homélie. Le diacre n’entend pas en confession et ne célèbre pas l’Eucharistie. Comment désormais une communauté agira-t-elle pour aider le prêtre ou le diacre à s’épanouir pour vivre sereinement sa foi ?

L’Appel lancé invite à ne pas hésiter à suggérer quelques noms de personnes (sans leur en parler d’abord) pour porter cette mission de confiance. Et souhaite que les paroisses, mouvements, services s’interrogent sur l’appel au diaconat permanent pour une Église de Saint-Dié, servante à la manière et à la suite du Christ. Les lettres de mission des diacres doivent être actualisées régulièrement.
Le ministère diaconale n’est pas une réponse à la pénurie de prêtres. Il se veut être un signe du service de la charité pour les hommes de ce temps. De nouveaux candidats seront appelés au diaconat. Mais, avec la conviction qu’il faut veiller à ce que la mission des diacres et leur équilibre de vie soient privilégiés. À l’aube de 2010, seuls les hommes peuvent encore choisir le diaconat.

Le diocèse de Saint-Dié regarde vers demain avec confiance. La diaconie apporte sa contribution à l’édifice de chrétienté.



Georges Pisciotta, médecin, diacre permanent

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Marié à Marie-Claude, Georges Pisciotta est père de cinq enfants : Paul-Marie, 23 ans ; Louis, 21 ans ; Jeanne 18 ans ; Côme 16 ans et Aurelle, 13 ans.
Georges Pisciotta est âgé de 50 ans. Ordonné diacre en mai 1997, il poursuit son métier de médecin généraliste au milieu d’un quartier populaire de Saint-Dié-des-Vosges. Georges Pisciotta affirme son choix avec une grande sérénité

Église dans les Vosges (EdV) : Devenir diacre était-ce une vocation ?
Georges Pisciotta (GP) : Non, il s’agit d’un appel. Bien que proche de l’Église je n’y avais jamais pensé avant 1990. Le vicaire épiscopal de l’époque est venu me trouver. Sur le moment, je me suis senti très interpellé. Ma réflexion s’est alors conduite très doucement. Durant une année de discernement et ensuite six ans de formation, l’idée se concrétise petit à petit.
Je me suis construit en tant que diacre au travers un groupe constitué très disparate. Cela, dans une vraie fraternité. Ma vocation de servir l’Église dans le diaconat est devenue une certitude. Avec mon épouse, nous en avons beaucoup discuté et nous avons réalisé un cheminement en couple. C’est un véritable choix commun.

EdV : Votre profession de médecin généraliste apporte-t-elle un plus ?
GP : Oui, j’ai la chance de pratiquer ce métier, car j’aborde l’intimité des gens, dans la durée. Je découvre toutes les pauvretés... Toutes les rencontres, jusque dans les soins palliatifs, sont enrichissantes

EdV: Et si c’était à refaire, feriez-vous alors la même démarche ?
GP : Oui, je m’engagerais de nouveau. Sans hésiter ! Être diacre est un mode de vie qui me convient bien !

Josée Tomasi-Houillon

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Publié le 12/10/2009 par Alice.