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Le soin dans l'Evangile

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Le soin dans l’Evangile

Jean Marie Onfray - Mai 2014

La Pastorale c’est la prise en compte du terrain au nom d’une inspiration. La Parole de Dieu n’est pas une réponse, mais un questionnement : Dans la Genèse Dieu dit à Adam « Où es-tu ? » c'est-à-dire « Tu en es où ? »

Le spirituel : c’est le sens le plus large, l’homme n’est pas un animal : il a conscience
—  de soi : question existentielle
—  de l’autre : l’autre est comme moi, mais différent. Mêmeté pour l’être humain, quelle que soit sa vie, mais il est en même temps différent.
—  de la mort. Il n’y aura jamais de réponses à ces questions. Ces questions font grandir l’homme et son humanitude.

Le Culturel : Nous sommes héritiers d’une culture. La manière de gérer la vie, la mort, c’est une manière de gérer notre existence. Cela ne concerne pas la foi.

Le Religieux : C’est une certaine manière de gérer le spirituel. Ce ne sera jamais une réponse, mais une manière de poursuivre le chemin. Ce sont des viatiques. Cela nourrit un moment sur la route.

Références chrétiennes

Dans le psaume 8 on lit : « Qu’est l’homme pour que tu penses à lui ? » Chez les Grecs : L’âme immortelle est prisonnière du corps et veut s’en délivrer. Un corps qu’on méprisait.

Le spirituel n’est pas un besoin. Si je fais un tout, je tue le spirituel. Il y a une différence entre le besoin et le désir. En entendant les questions spirituelles, on les légitime. Le besoin spirituel est dans le questionnement. La foi n’est pas là pour répondre aux questions existentielles.

La Bible dit qu’on est créé corps ; Corps = temple habité du souffle de Dieu. La vie est première. Cette vie dans ce corps qui est l’expression la plus belle. Ce corps est pour la gloire de Dieu, c'est-à-dire le bonheur.
—  Nous sommes appelés au bonheur et pourtant il y a des difficultés et des malheurs ? Comment j’affronte ce malheur ? Comment ce malheur ne m’amène pas au pire ? Le pire c’est de baisser les bras, et c’est cela le péché. Ce « baisser » les bras, c’est de ne pas vouloir continuer à vivre, c’est ignorer le souffle de vie. Psaume 22 : Dans la foi biblique, le pire c’est de se taire. Celui qui continue d’interpeller Dieu (Job) c’est lui qui a raison, il continue la vie.  Le corps est ce qu’il y a de plus beau. Le corps incarné de Dieu c’est Jésus. Prendre son corps, sa vie à bras le corps.

Jésus vient nous délier

Jésus vient nous sauver. Ce qui nous enferme, qui nous fait baisser les bras, Jésus vient le délier.  La compassion : Le bon Samaritain pris aux entrailles. Il se joue quelque chose de fondamental. Je ne peux laisser mon frère dans sa situation. Avoir vis-à-vis de l’autre la compassion, c’est l’attention à la chair de l’être humain. Jésus ne fait pas 100m sans être attentif à l’homme. C’est sa mission sur terre, il ne peut être que celui qui donne la vie et la redonne. C’est existence de Dieu d’être la compassion. La passion de Dieu pour l’homme, sa créature et non pas pour l’âme.  Appel à la Liberté : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » « Lève toi, prends ton grabat et marche ». Se lever, marcher et vivre avec son grabat. L’irruption de Dieu n’enlève pas le grabat, il nous remet debout avec lui. « Ne péche plus » Pécher c’est démissionner, « Si tu démissionnes ce sera pire ».  La confiance : Ma manière de répondre s’exprime dans la confiance. C’est le mot le plus essentiel pour dire la foi. La foi dans l’Evangile c’est la démarche. L’Hémorroïsse sauvée, c’est sa démarche qui l’a sauvée. Ce qui enfermait est libéré, la vie peut continuer. Le soin dans l’Evangile c’est l’appel à la liberté ; c’est la confiance. Nous sommes des vecteurs de confiance, nous sommes là pour sortir de la méfiance, nous réinsérer dans un parcours de soins. La confiance est la foi.  Signifier la présence de Dieu : Le Christ inscrit le soin qu’il porte dans le salut de Dieu. Voir dans la chair l’avènement de Dieu.

Enjeux du soin

 L’épreuve de la maladie : La maladie remet en question l’être humain dans son existence. La maladie de la personne dans son entier. Toute maladie va laisser des traces (un grabat). Notre corps a des blessures. La maladie me marque, les questions existentielles sont là. La maladie peut être vécue comme une exclusion, perte de l’image de soi. L’enjeu du soin, rétablir quelqu’un qui est esquinté dans son intégrité.  La relation de soin : Inverser cette phrase et parler « du soin de la relation ». Le soin est transfert d’humanité. Le consentement au soin suppose la confiance. Cette confiance trans-individuelle, de personne à personne. Le soin fait passer de l’autonomie à l’hétéronomie.  Le corps à corps : Place au toucher dans l’Evangile. Jésus impose les mains. Accompagner quelqu’un, « je suis embarqué avec ce corps à corps qui ne laisse pas indemne ». Dans Isaïe « C’est par ses blessures que nous sommes guéris » . C’est par la vulnérabilité de Dieu que nous sommes sauvés.

Ouvertures

↘ Attention au dualisme du soin qui négligerait le « prendre soin ». Le prendre soin est toujours une initiative personnelle. ↘ Attention à la logique du besoin spirituel. C’est une question de sens qui n’a pas de réponse, mais en l’exprimant cela fait avancer et vivre. ↘ Le spirituel c’est le mystère de l’autre dans son mystère et sa relation à Dieu. ↘ Accompagner la crise spirituelle qui est toujours une crise existentielle.
—  La Personne qui passe par cette crise pense que c’est une parenthèse
—  Et ensuite l’acceptation, demain ne sera plus comme hier.
—  « Prends ton grabat » La vie continue avec. Le sujet advient à son existence grâce à la relation. L’autre par sa présence permet de faire advenir, mais ne peut pas faire à la place. Nous pouvons permettre à des gens d’exprimer leur souffrance et ainsi ils peuvent continuer à vivre. Jean Marie Onfray

Publié le 27/06/2014 par Paulette Vuidel.