Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 3,14-21.
En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème : « De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé,
afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle.
Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle.
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.
Celui qui croit en lui échappe au Jugement ; celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.
Et le Jugement, le voici : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises.
Celui qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dénoncées ;
mais celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. »
DE L'EXIL AU SALUT
L'Alliance avec Dieu n'a jamais été un long fleuve tranquille. Les épreuves en jalonnent l'histoire comme autant de moments d'approfondissement. Déporté à Babylone, le peuple voit cette épreuve comme la conséquence de ses infidélités à Dieu et à l'Alliance (première lecture).
En exil, conscient de ce dont il est privé, le peuple retrouve le désir de Jérusalem et le goût de la fidélité au Seigneur : « Au bord des fleuves de Babylone nous pleurions en nous souvenant de Sion » (Psaume 736). Mais Dieu ne peut abandonner son peuple. Fidèle à son Alliance, il pardonne et sauve.
Les exilés reviendront à Jérusalem, découvrant, dans leur malheur, un Dieu d'amour et de tendresse, un Dieu qui sauve et transforme l'histoire des hommes en histoire du salut.
Nous aussi, exilés loin de Dieu par notre péché, nous sommes ramenés vers Dieu par Jésus, le Christ, notre Sauveur. Nos mérites n'y sont pour rien ; son amour gratuit, sa grâce seule nous sauvent, Encore faut-il que nous sachions reconnaître l'amour premier de Dieu et y répondre par une vie « conforme à la vie que Dieu a tracée pour nous » (deuxième lecture). C'est la voie de l'Alliance scellée au baptême, sacrement de la foi, de la confiance.
Cette confiance, le Christ l'attend de nous comme au Golgotha où tout semble perdu. En effet, élevé sur la croix, il devient notre Sauveur. Signe ultime de l'amour de Dieu, le Christ en croix attend de nous un regard d'amour et de confiance ; il attend que nous nous tournions vers Lui en réponse à sa grâce (évangile). Croire en Lui, alors que la mort semble avoir gagné, c'est avoir la vie.
Sur notre chemin de Carême, le Christ attend de nous ce retournement intérieur qui nous fait passer de l'exil du péché au salut qu'il nous offre.