Donner une Espérance face au mal et à la souffrance
Compte rendu de notre journée de formation du 4 novembre des visiteurs en aumônerie hospitalière
A - Travail autour des « mots » que nous avons entendu pour dire le mal et la souffrance.
Ces mots sont souvent reliés à des sentiments et des besoins :
Sentiments : Injustice – Renoncement – Impuissance – Incompréhension – Malheur – Acceptation – Mise à l’épreuve – Dépendance –Culpabilité –Révolte – Colère –Peur –Inutilité –Malchance – Fatigue –Lassitude –D’être jugé – Être prêt – Gratitude
Besoins : De Relation –(à Dieu, aux autres) –Communion – Paix – Présence-Proximité –Réconfort –Pardon –Expression –De rendre grâce –De compagnie – De confiance –Partage –De s’abandonner –De se situer…
B -Ce qui nous a interpellé autour des textes :
« Debout contre le mal » de Roland Lacroix et
« Dieu ne veut pas nous voir souffrir » de Véronique Margron
Quand le mal frappe, le silence se révèle souvent d’or.
Écouter dans le silence . Entendre . Risquer une parole sans justifier l’injustifiable .
La présence des autres est révélatrice de la présence de Dieu. Celle des proches, la visite des bénévoles réconforte. Le souffrant peut y voir la tendresse de Dieu pour lui-même. Cet amour lui permet de rester en relation.
Respecter la différence. Être vrai avec le malade. Nous sommes invités à être très prudent , à avoir beaucoup de tact avec la souffrance des autres , nous sommes appelés au respect et à l’humilité.
Dieu nous promet en effet un avenir de résurrection qui nous met dès aujourd’hui debout contre le mal .
Avec comme arme, l’amour. Par sa Parole et par ses gestes, Jésus ne cesse d’affronter le mal.
A sa suite, luttons contre le mal , cela demeure une priorité. Les gestes élémentaires et apparemment dérisoires que nous pouvons faire permettent au malade de sentir la présence du Christ. Résistance et abandon, mais pas de résignation. Entendre le cri de la souffrance de l’autre peut l’aider à mieux supporter. Avec l’amour que nous donne Jésus ressuscité , qui nous a tous sauvés.
Si les chrétiens n’aident pas les malades, qui d’autre pourra les aider ?
C’est trop facile de dire que la foi peut être une force .
La souffrance est une saloperie . Comment un jésuite peut-il en faire un châtiment Divin ?
Et pourtant le sacrement des malades peut apparaître comme « divine douceur» « Je n’attends pas de Dieu qu’il me guérisse, mais qu’il accompagne tout instant » Guérison de l’esprit. De l’Esprit ?
Croire que le Christ est dans ma peau, qu’il est le seul à pouvoir se tenir là. Comment avoir cette sûreté de la présence du Christ si je n’avais celle des proches.
Il y a des moments où l’on se sent tellement seul que même les proches ne peuvent nous rejoindre.
La douleur est redoutable, peut faire perdre la foi, y compris pour des croyants convaincus. Elle peut plonger dans le désespoir, mais si Dieu accompagne tout instant, chacun de nous peut être déjà vaincu , tout en étant totalement vainqueur .
Job se retrouve seul dans le malheur, sans l’appui de ses proches qui le jugent. Personne ne peut imposer une manière de vivre la douleur. Dieu veut qu’on vive, « il n’y est pour rien dans ma douleur » : seul celui qui souffre peut affirmer cela . Chaque souffrance est unique, le ressenti en est propre à chacun.
La souffrance peut construire.
Avant de pouvoir dire pourquoi , laisser place au mystère de l’existence, à un « Au secours » à Dieu qu’on trouve trop discret et silencieux.
Traverser l’épreuve du mal en restant fidèle à soi-même et à Dieu. La foi et la fidélité de Job interpellent. Le mal est une énigme , Jésus lui-même n’a pas été épargné, mais gardons foi et espérance. Ce qui compte n’est pas de comprendre , mais de traverser. La toute puissance de Dieu s’abaisse jusqu’au plus difficile de la condition humaine. Dieu lui-même éprouve , ressent la douleur de son fils, comme celle des souffrants. Dieu loue Job pour sa foi !