C’est par les 28 diacres ordonnés chez nous que le diaconat a pris visage. Un visage divers : issus de différents milieux, ils ont le plus souvent été acceptés comme « signes d’Église » par leurs collègues, souvent éloignés de la pratique, qui n’hésitaient pas à les questionner ou à leur demander quelque baptême, mariage ou enterrement. L’Église s’était rapprochée d’eux.
Présents à leur paroisse, ils interviennent selon la disponibilité laissée par leur mission, leur métier et leur famille : à l’heure où les prêtres sont moins nombreux, on ne peut demander aux diacres de passer tout leur temps à combler les vides, et si l’on appelle de nouveaux diacres, ce n’est pas d’abord pour suppléer au manque de prêtres. Les prêtres « modérateurs » et les doyens veillent à ce que la mission soit privilégiée et l’équilibre de vie, maintenu.
Il a fallu un temps d’apprivoisement, chez les laïcs et chez les prêtres, pour que chacun puisse se sentir respecté dans sa mission propre. Des habitudes ont été parfois bousculées. Ce sont le plus souvent des relations fraternelles qui se sont tissées entre diacres et prêtres. La rencontre des diacres et prêtres en session avec la Mission de France a confirmé que la relation entre les personnes est essentielle pour que chacun puisse exercer sa mission.
La mission des diacres, définie par les évêques de France après Vatican II, est d’abord la « diaconie de la charité » : par les missions qui leur sont confiées, qu’ils exercent sans esprit de monopole, ils viennent aider l’Église tout entière à se faire servante des petits, des pauvres, des gens tenus à l’écart, à se faire proche de ceux qui sont plus éloignés de la foi ou de l’Église. La présence du diacre à la messe auprès du prêtre montre bien l’enracinement de leur mission dans la Parole de Dieu et dans l’Eucharistie.
En vue de l’appel de nouveaux diacres, il faudra repérer les domaines de la société où ils seraient plus nécessaires. En attendant, remercions tous nos diacres qui rappellent à tous les baptisés : laïcs, évêque et prêtres, que nous avons à nous laisser porter par le dynamisme du Christ Serviteur.
+ Jean-Paul Mathieu, évêque de Saint-Dié