J'ai sous les yeux, grâce à ce livre, la photo d'Etty. Je ressens une émotion profonde et, peut-être pour cette raison, il m'est difficile de rédiger cette note.
Vous, lecteur, vous avez devant vous, non pas un livre consacré à Etty Hillesum, mais ce qu'elle même écrivit, sous diverses formes, de 1941 à 1943. Elle fut déportée en septembre 1943, et mourut au camp d'Auschwitz.
Pendant ces 3 années, elle fut proche, puis employée en permanence dans le camp hollandais de Westerbork, où, dès, la conquête de la Hollande par l'armée allemande furent parqués des juifs hollandais et allemands, dont les parents et frères de Etty.
Faisons connaissance . Elle écrit dans son journal : « à la fin de chaque jour, j'ai envie de dire : la vie est très belle ». Elle précise : « je vis et je respire pour ainsi dire par l'âme.
Etty est d'origine juive : elle cherche : elle n'est pas baptisée : elle est cependant, en pente ascendante, d'une grande intimité avec Dieu.
« Prière du dimanche matin : ce sont des temps d'effroi : … je vais t'aider, mon Dieu, à ne pas t'éteindre en moi... un peu de toi en nous, mon Dieu »
Nous la suivons pas à pas.
23 juillet 1942. « ...j'ai été prise d'une impulsion soudaine : j'avais envie de m'agenouiller sur le carrelage : seul geste de dignité qui me reste : m'agenouiller devant Dieu »
7 septembre 1943 : départ : Etty est au milieu d'un wagon de marchandises bondé : elle « ouvre la Bible au hasard et trouve ceci : « le Seigneur est ma chambre haute » : dernier écrit – c'est fini, à quelques jours près.
Quand votre lecture sera terminée, cliquez sur la revue Etudes (janvier 2009) : vous y lirez une remarquable étude, par Geneviève Commeau (Xavière) consacrée simultanément à Etty Hillesum et Dietrich Bonhoffer, pasteur allemand, emprisonné et exécuté par les nazis. Et si, comme je le souhaite, vous poursuivez votre course, trouvez dans votre bibliothèque ce livre du pasteur Bonhoffer : « Résistance et soumission ».
Serge Najean