Éditions L’œuvre, 2008
Le fruit d’un travail colossal de grande qualité nous est proposé ici et je vous le recommande très vivement : une masse d’informations dans le registre de la culture générale et de l’actualité, de l’histoire des idées et de l’économie. Puis tout un tableau de bord dont les voyants sont tous au rouge et nous invitent à devenir verts, comme Jean-Paul II et Benoît XVI, pour celles et ceux d’entre – nous qui ne le sont pas.
Je m’explique : une recherche formidablement approfondie dans l’espace et dans le temps, qui dit la vraie situation de la planète (catastrophique) et explique qui sont les écologistes : non pas de minables et dangereux rétrogrades abrutis mais des citoyens éclairés, favorables à un changement radical de notre style de vie, pour que le monde entier ne soit plus considéré par les financiers comme un ensemble de marchandises à notre disposition, pour en faire n’importe quoi, mais surtout du profit éhonté, à court terme, en saccageant tout.
Platon déjà déplore la déforestation ; Hugues enseigne au douzième siècle le progrès spirituel à travers l’admiration et le respect de la nature ; Hildegarde de Bingen proclame que les êtres humains doivent veiller sur toutes les choses naturelles ; François d’Assise tout guenilleux et pourtant sublime, dont certains textes appartiennent au patrimoine de l’Humanité, voit les animaux et la nature comme sa propre et notre famille, puisque nous avons le même Créateur, le même Père. Il indique que le salut est lié au respect de tout le vivant qui nous entoure. Les oiseaux l’écoutaient sans se sauver ; son amour pour les animaux lui valut la sympathie des loups, dont un qui s’était fait gronder lui donna la patte… Tout cela est aujourd’hui disqualifié par certains, qui veulent tout mettre en chiffres. Le scientisme et l’argent mènent le monde… A sa perte. Je n’invente rien, je vous transmets certains éléments de cet ouvrage fondamental.
Et tout s’accélère : Descartes, Jean de la Mettrie, John Locke, Francis Bacon, Adam Smith, Ricardo, Voltaire, Darwin… Ont sali la foi, l’ont disqualifiée aux yeux des hommes et certains d’entre eux ont prôné un économisme capitaliste qui a tout assujetti et continue à détruire la planète. La dématérialisation de l’argent est l’un des pires fléaux : donnant lieu à la spéculation absolue et à la financiarisation de tout à tout moment. L’économie financière a vassalisé l’économie réelle. Le marketing, véritable fléau manipulateur, la surproduction auront raison de la Création à travers des dérégulations généralisées. La technologie à outrance asservit l’homme, de façon nouvelle. Il ne se rend compte de rien, tout à ses apparences, à sa consommation onéreuse mais « indispensable »… L’humain et l’environnement seront dévastés : le vingtième siècle l’a découvert. On ne le croirait pas…
Alors voyez la vraie définition de l’Écologie, et je vous cite Lester BROWN pour terminer : il appelait de ses vœux une « restructuration de l’économie à une vitesse comparable à celle d’une mobilisation de temps de guerre ». L’Évangile est bien d’actualité, la prise de conscience des problèmes terribles de l’occupant de la Terre est réelle depuis 2008, des scientifiques honnêtes et valeureux se dressent de toutes parts pour crier les vérités dérangeantes mais les marchands, les financiers, le marché, les politiques ont tous des vues à court terme, qui mènent la Création à sa fin, en étouffant les voix gênantes, en tuant l’éthique, prônant l’individualisme outrancier, enterrant les vraies questions : celles qui concernent le sens de la vie, le rôle de l’Homme dans l’Univers… Les grandes firmes financent un peu de conservation, pour cacher le saccage de la Planète. Les tabous sont arasés…
Mais Christianisme et Écologie sont très proches, par leurs racines et leurs finalités. Ils sont hostiles au libéralisme libertaire. Ils veulent un mode de vie plus sobre. Lisez ce livre. Il défend des vérités que l’on vous cache à longueur de temps !
Brigitte Philipponel