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CONGRES MCC Lyon Janvier 2011

Inventer un avenir commun.

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Responsables d’une espérance durable.

Tels sont les titres que le Mouvement Chrétien des Cadres a choisis pour son congrès qui vient de se tenir à Lyon les 15 et 16 Janvier. Tous les 5 ans, le MCC organise son congrès autour des questions qui interpellent ses membres et la société. En 2011, les questions au cœur de nos réflexions sont les suivantes :
— Notre mode de développement épuise les ressources naturelles.
— Les inégalités se creusent et génèrent une violence incontrôlable.
— La sphère financière oriente vers des décisions de court terme.
— De nouvelles régulations sont rendues nécessaires.
— Seules des ruptures en profondeur peuvent apporter des solutions raisonnables et durables. Le congrès s’est déroulé en trois temps :

1) Analyse des enjeux .

C’est d’abord D. BOURG, philosophe, qui prend la parole pour faire une analyse de la situation actuelle et montrer l’inadéquation entre nos institutions démocratiques et notre monde d’aujourd’hui.
— Au 18 ème siècle il y a eu la question politique.
— Au 19 ème « « « sociale.
— Au 20 ème « « la question naturelle. Nous sommes entrés dans l’ère de la finitude. ( Finitude des ressources. Réalité de la biosphère ) Des questions politiques essentielles. Des questions d’intérêt économique.

Chantier politique.

Notre système démocratique n’est plus adapté.
— La démocratie représentative a été conçue pour traiter les problèmes locaux et du court terme.
— Les questions environnementales essentielles échappent à notre jugement spontané.
— « « « relèvent du moyen et du long terme.

Propositions :
— Démultiplier les instances participatives et représentatives.
— Octroyer un rôle plus important aux ONG internationales.
— Imaginer de nouveaux objectifs constitutionnels car, sans régulation, les risques de conflit vont devenir plus importants.
— Une nouvelle académie de chercheurs en activité.
— Un nouveau Sénat avec une part de scientifiques qualifiés.

Chantier économique.

La technologie et ses progrès ne peut être une solution. Retrouver, redécouvrir la pluralité des déterminants du bien être. A partir d’un certain niveau de bien être, ce sentiment n’est plus corrélé à l’accumulation de biens.

Gouvernance internationale.

Pour que les autres se développent, il nous faudra consommer moins et autrement.

Chantier spirituel.

Revenir à nos propres sources spirituelles.

C’est ensuite G IOCONO, juriste et économiste, qui poursuit l’analyse en prenant le thème plus particulier de la gouvernance. La mondialisation est le terreau de l’émergence du concept de gouvernance. Des mutations multiformes traversent notre monde. La gouvernance c’est :
— De nouvelles lunettes pour penser notre avenir.
— Une réponse complexe au défi de la complexité que constitue notre monde.
— Une réalité politique ( séparation des pouvoirs ).
— Une révolution du droit.
— Une révolution des systèmes de régulation.

La gouvernance s’inscrit dans un rapport au temps long. Gouverner les marchés financiers autrement. Gouverner l’entreprise autrement :
— Piste juridique ( économie pensée au service de l’homme )
— Piste comptable ( nouveau statut de l’entreprise )
— Piste éthique ( nouvelle présentation de la valeur )

Vouloir, pouvoir, savoir agir autrement.

1ère journée de réflexion et de prise de conscience des enjeux vitaux pour notre planète et les hommes qui y vivent. Densité, sérieux, gravité, il fallait bien dans tout cela apporter un peu de distance, de détente. Les temps festifs et d’humour étaient prévus pour cela. Ils ont été fort appréciés.

2 ) Temps de Forum.

Le forum ce fut d’abord un ensemble d’initiatives remontées par les membres du mouvement et présentées sur des posters. Chacun pouvait, à son rythme, découvrir ces expériences innovantes montrant qu’il est possible de faire autrement , de trouver des marges de manœuvre, de remettre l’homme comme finalité de toute décision et de toute action. Quatre thèmes avaient été retenus : L’entreprise; pouvoir/contrepouvoir/régulation; nouvelles solidarités; développement durable, bien commun.

Le forum, ce fut aussi un temps de débat à l’intérieur de ces mêmes 4 thèmes. Présentation d’initiatives particulièrement innovantes par les personnes directement impliquées suivies de débats avec des experts.

Ce qu’on peut retenir de ce temps de forum, c’est le formidable foisonnement d’initiatives prises un peu partout et dans des domaines très divers. Tout cela avec un même objectif : faire en sorte que notre société, notre monde soit plus humain.

Multiples signes d’espérance, multiples raisons de croire en l’avenir et mise en évidence que l’avenir commun se construit sous nos yeux. Un livre blanc regroupant l’ensemble de ces initiatives a été remis à chaque participant.

3 ) Temps de célébration et de prière.

Nous retiendrons ce temps de célébration eucharistique avec le cardinal Ph. BARBARIN. « Nos vies de chrétiens doivent être à l’image de celle de Jean Baptiste qui oriente vers le Christ » Des espaces prière avaient été aménagés. Un bon nombre de participants ont pu s’y recueillir. A souligner également que le congrès avait le soutien de la prière des moines de Tamié, des frères de Taizé et des carmélites de Lyon.

4 ) Temps de conclusion.

S’engager dans l’espérance avec Jean Marie PETITCLERC prêtre salésien, polytechnicien, éducateur, expert des questions d’éducation dans les zones sensibles.

Nous sommes dans un contexte de mutation de la société. Cela se traduit par des phénomènes de turbulence chez les jeunes, une confiance qui s’estompe et une montée de la violence.

Penser l’avenir. Les adultes portent sur l’avenir un regard négatif.
— Nous sommes dans une culture de la peur. Notre jeunesse est fragile. On ne peut pas construire du sens dans l’immédiateté.
— Nous construisons notre société sur le modèle de la ségrégation. Il existe des ghettos où les codes sont très différents. Si il y rencontre il y a incompréhension. Ex : la question du respect.

Construire un avenir commun ? Comment ?

Dans ce contexte, le chemin de fraternité pourrait sans doute devenir un moteur de modernité. Conviction que la différence est source d’enrichissement, que le partage est chemin de bonheur, chemin de sens.

En synthèse : Croire en l’avenir. Espérer ; être à la fois sel et lumière. Le chrétien est le révélateur des talents de l’autre. Aimer ; le salésien ne gémit jamais sur son temps.

Il nous faut des contagieux. La vie c’est apprendre à aimer.

Anne Marie et Bernard M.

Publié le 28/01/2011 par BERGER François.