Cette année, le thème retenu par l’équipe organisatrice était « Qu’est-ce qui t’agite ? Qu’est ce qui t’anime ? »
Tout commence par la montée vers la colonie du Haut du Roc, sur les hauteurs de Planois. Et quand je dis montée, je pèse mes mots ! On se demande bien où mène ce chemin rocailleux. Quelle surprise de trouver au sommet la colonie et… de la neige !
Tout le monde s’active et chacun met la main à la pâte : pendant que certains préparent le déjeuner, d’autres déneigent la terrasse avec pelle et balais car, avec ce soleil éclatant, nous allons manger en plein air.
Chacun s’approprie les lieux. La maison que nous occupons jouxte la colonie. C’est un peu rustique, parfois peu fonctionnel mais c’est ce qui fait le charme de cette bâtisse dont la décoration et les accessoires font l’objet de beaucoup de fous rires …
Après le ce repas pris dans un bain de soleil, nous répondons à l’appel du grand air et nous partons pour une ballade rythmée par des jeux et des réflexions autour du thème. Nous retiendrons particulièrement le jeu des primeurs, des ânes et des carottes qui symbolisait ce qui pouvait nous faire avancer… Merci à Sophie et à Aurélie ! Quelle inventivité !
Puis retour à la maison où les discussions se poursuivent autour d’un chocolat chaud. L’heure des repas approchent, le repas eucharistique d’une part et le dîner d’autre part. Pendant que l’on remet au point la célébration avec notre vicaire général, Claude Durupt qui nous a rejoint pour l’occasion, d’autres s’affairent à la préparation de la traditionnelle tartiflette. Le calendrier liturgique fait vraiment bien les choses puisque l’Evangile de Matthieu qui nous invite à « bâtir notre vie sur le roc » est parfaitement approprié aux lieux. Claude nous resitue cette parabole des deux maisons dans son contexte. Ce passage d’Evangile vient clore un ensemble, à savoir la totalité du Sermon sur la montagne : les Béatitudes, le sel de la terre, l’accomplissement de la Loi, la réconciliation avec son frère, l’avertissement contre l’adultère, le oui qui est un oui, les oiseaux du ciel et le lys des champs, l’interdiction de juger autrui…Ainsi Jésus nous a donné la matière première et les outils, c’est maintenant à nous de mettre les mains dans le ciment pour mettre en pratique ces paroles faute de quoi, nous dit Jésus, notre vie s’effondrera. Le temps de partage qui suit la lecture de l’Evangile permet à chacun de s’exprimer librement sur une phrase qui l’a marquée ou qui l’a interpelée et ce qu’il en retient pour sa vie.
Le soir, place à une veillée riche et variée : blind test, parties enflammées de « rythm and Boulet » et de Loup garous s’enchaînent, le tout entremêlé de verres de vin chaud. Avec tout cela, on ne voit pas l’heure tourner et cette ambiance chaleureuse et conviviale nous emmène jusqu’au petit matin.
Réveil en fin de matinée. Un petit débarbouillage, une petite partie de tarot et nous voilà repartis dans la montagne pour profiter encore des merveilleux paysages qui nous sont offerts. A nouveau une petite halte pour partager autour de ce que nous sommes à travers un portrait chinois (si j’étais un animal, un aliment, une association, une piste de ski) et autour de « ce qui nous agite, nous anime» ou au contraire sur « ce qui nous freine ». Retour au bercail pour le nettoyage et un dernier jeu tous ensemble avant de se séparer. Le week end Neige est une proposition « simple » qui se révèle souvent riche en rire, en bonne humeur mais aussi en échange et en réflexion… Merci à tous ceux qui ont participé et qui se sont investis dans la préparation.
Pour clore cet article, je voulais vous partager une partie de la réflexion sur l’Evangile des deux maison, d’un Jésuite, Nicolas Steeves, qui illustre le thème de notre week end et qui peut rejoindre chacun d’entre nous : « Jésus nous montre deux manières de fonder nos vies : le roc et le sable. Deux images connues que je voudrais maintenant vous proposer de transposer dans le domaine quotidien de la ponctuation, de la grammaire. Comment ponctuons-nous nos vies ?
Deux signes de ponctuation me sont venus en pensant au sable et au roc. Le sable est fait de grains, de petits points, si vous voulez, posés les uns à côté des autres, à l’infini. Dans le domaine de la ponctuation, ces grains de sable évoquent les innombrables points qui ponctuent la fin de nos phrases affirmatives. Ces points, quand on y réfléchit, ne sont pas toujours très édifiants. Je pense notamment à un certain type de points, ceux qui, trop souvent, concluent nos jugements hâtifs, nos idées reçues, nos autosatisfactions, nos certitudes bétonnées à la hâte, nos critiques acerbes. Des points qui se succèdent à l’infini sans rien bâtir… Futilité, vanité, grains de sable compactés à la hâte et que le vent mauvais et les flots impétueux de la vie emporteront. Sans qu’il n’en reste rien.
Pour s’accrocher au roc, alors, que faut-il ? Il faut des crochets – ce qui, en ponctuation, évoque plutôt les points d’interrogation. Oh, pas tant le point d’interrogation du doute systématique. Celui-là est en fin de compte un faux point d’interrogation, un point final déguisé, celui qu’affectionne notre mauvais esprit critique. Non, le point d’interrogation auquel je pense, c’est celui qui s’agrippe à la roche comme un grand crochet de fer pour fixer les fondations dans le béton armé. Il ne suffit pas de dire « Seigneur, Seigneur » et de se vanter de ce qu’on a fait. Il faut bien plutôt se demander : « Seigneur, que puis-je faire pour toi ? Que veux-tu que je fasse pour toi ? » Et cette question prend toute sa mesure, tout son ancrage, toute sa solidité, dans d’autres questions : « Seigneur, qu’as-tu fait pour moi ? Seigneur, qui es-tu ? Seigneur, peux-tu m’aider ? Seigneur, m’aimes-tu ? Oui, ces questions sont autant d’ancres, autant de crochets que nous attachons, comme des alpinistes, pour nous ancrer dans le Christ, pour nous fixer en lui. […].Le roc de nos vies, c’est le Christ, et pour nous accrocher à lui, nous devons lancer vers lui, sans cesse, les crochets de nos questions. Marie elle-même demanda bien à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire ? » Une question comme signe de la Foi… »
Christophe DE GOLMARD