Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 17,11b-19.
En ce temps-là, les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi : « Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes.
Quand j’étais avec eux, je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné. J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu, sauf celui qui s’en va à sa perte de sorte que l’Écriture soit accomplie.
Et maintenant que je viens à toi, je parle ainsi, dans le monde, pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés.
Moi, je leur ai donné ta parole, et le monde les a pris en haine parce qu’ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi je n’appartiens pas au monde. Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais.
Ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi, je n’appartiens pas au monde.
Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité.
De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde.
Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité.
TÉMOINS DE L'AMOUR TRINITAIRE
En ce dimanche où l'Église est en attente de la Pentecôte, l'évangile est pétri de la présence de l'Esprit Saint, sans que son nom soit cité. La grande prière de Jésus révèle la force du lien qui unit le Fils et le Père, et ce lien, c'est l'Esprit lui-même.
Venu dans le monde comme « envoyé du Père », Jésus se prépare à « passer de ce monde à son Père ».
Le monde, c'est-à-dire l'humanité, est au cœur de cette extraordinaire révélation de l'intimité trinitaire. Les disciples de Jésus sont les représentants d'une humanité renouvelée.
C'est pour eux que Jésus prie son Père, pour ses Apôtres et les croyants des générations futures. Il présente trois demandes essentielles : « garde mes disciples unis dans ton nom », puis « garde-les du Mauvais », enfin «sanctifie-les dans la vérité ».
L'enjeu est l'identité profonde des disciples, configurés au Christ pour affronter victorieusement le Mal et témoigner de la puissance de l'amour.
La première génération apostolique, celle des témoins oculaires, est très consciente de sa responsabilité au service de l'annonce de l'Évangile. « Nous avons vu et nous attestons que le Père a envoyé son Fils comme Sauveur du monde », proclame saint Jean (deuxième lecture). Lorsqu'il est question de recruter un nouvel Apôtre pour remplacer Judas, la «fiche de poste » que propose Pierre va à l'essentiel : être témoin de la résurrection du Seigneur, après avoir été son compagnon durant sa vie terrestre.
Le choix du nouvel Apôtre est un acte d'Église, car le témoignage est collectif.
Matthias est appelé à cette mission à la fois par ses frères et par Dieu, ce que manifeste le tirage au sort.
Tout chrétien est consacré au Père dans le Fils depuis le jour de son baptême, et reçoit l'Esprit pour porter témoignage, chacun selon son charisme.
L'Eucharistie rassemble chaque dimanche un peuple de témoins.