Notre paroisse comprend 27 communes : Gelvécourt-et-Adompt, Bainville-aux-Saules, Begnécourt, Légéville-et-Bonfays, Bazegney, Bettegney-St-Brice, Bouxières-aux-Bois, Bouzemont, Circourt, Damas-et-Bettegney, Derbamont. Dompaire...
La Croix de Virine
Julien, avant votre installation, quel parcours avez-vous suivi ?
Après l’obtention d’un BAC S, études en IUT Agro puis licence en agronomie. Avant mon installation, j’ai fait quelques petits boulots et formateur agricole. Aujourd’hui en plus de mon statut d’agriculteur, je suis également formateur au Lycée agricole de Mirecourt. Dès mon installation j’ai mis au point cet atelier de fabrication et conditionnement de jus de fruits, opérationnel depuis 2009.
Techniquement comment fonctionne cet atelier ?
Les pommes qui arrivent sont versées dans un bac de réception où elles sont lavées puis broyées et installées en strates superposées avant d’être mises sur la presse hydraulique qui va en extraire le jus. Ensuite le jus est acheminé vers la pasteurisation puis mis en bouteille, produit naturel qui peut dès lors se conserver plusieurs années.
Sur quelle partie de l’année votre atelier est-il en fonction ?
La saison va de septembre à mars. Au début nous traitons les fruits de nos propres vergers et fabriquons divers jus : pomme, mirabelle, quetsche, poire, raisin, coing et aussi du vinaigre de cidre. Tous ces produits de notre ferme sont commercialisés au magasin « La Revoyotte » aux Forges ainsi que notre viande bovine et de mouton. Ensuite nous accueillons jusqu’en novembre les particuliers qui possèdent des vergers familiaux. Après avoir pris rendez-vous, ils apportent leurs pommes et, le jus pasteurisé et mis en bouteilles, ils repartent avec le produit de leurs propres pommes au prix de 1,15 euro le litre, bouteille fournie.
De novembre à mars, nous travaillons pour des arboriculteurs professionnels qui nous font transformer en jus les fruits qu’ils n’ont pas commercialisés durant cette période.
Au cours d’une saison, nous traitons 20 000 litres de jus, ce qui fait 40 tonnes de fruits.
Julien, d’autres projets ?
La production va évoluer avec l’arrivée de nouveaux clients et j’envisage entre 35 000 et 40 000 litres de jus pour les années à venir ; nous allons donc moderniser notre atelier pour moins de pénibilité. Avec la crise agricole que chacun connaît, Julien et ses parents ont su trouver une solution de valeur ajoutée à leur ferme, continuer à vivre leur passion de la terre et surtout s’y épanouir. Un grand MERCI à la famille FINOT pour leur excellent accueil.
Paul ÉTIENNE
Corinne, une présentation rapide ?
François et Corinne HOUMANN : nous habitons Regney. Façonnés depuis longtemps par le MRJC et le CMR, nous avons eu envie de concrétiser nos engagements, en accueillant un enfant, dans le cadre de ce que propose le Secours Catholique.
Comment vous êtes-vous décidés ?
Dans un premier temps, nous avons discuté entre nous, pour que ce soit un projet commun, où chacun prend sa part (disponibilité professionnelle, gestion du quotidien, activités communes), sans pour autant modifier notre façon habituelle de vivre, comme nous l’avait recommandé le Secours Catholique, qui nous a bien préparés et informés. Nous savions que nous pouvions à tout moment faire appel à la délégation si besoin. Toutes nos questions trouvant réponse, on s’est dit : « on se lance ».
_ Comment cela s’est-il passé ?
Nous sommes allés accueillir Dolovan à Épinal : premiers échanges, et c’était parti pour 3 semaines de partage de nos vies. Tout s’est fait naturellement : le 1° soir, il nous cuisait des croque-monsieur à sa façon !
Il y a eu la rencontre avec Lucile, Jade et Capucine, ses complices de jeux, de partage de ces 3 semaines.
Pour Dolovan, il y a eu la découverte d’une vie familiale différente, de la campagne, des chevaux, lapins, poules, avec la responsabilité qu’il s’était donnée de ramasser les oeufs.
Des liens très forts se sont tissés entre nous, nos familles respectives, les filles, nos amis : la vie somme toute. Et la fête de son anniversaire. Des difficultés : pas spécialement, comme dans toute vie de famille.
Après 2 ans, quel regard portez-vous sur cet accueil ?
Nous avons pris conscience, dans le concret, « qu’ouvrir sa porte, c’est ouvrir son coeur », et le partage qui a eu lieu avec Dolovan nous fait dire que nous avons reçu bien plus que nous avons donné. Quand on donne, on en reçoit beaucoup de joie.
La 1° année, on s’est apprivoisé. La 2°, nous avons renoué le fil comme s’il n’y avait eu aucune séparation. Il faut dire qu’entre les 2 accueils, Dolovan, suivant ses envies, nous donnait des nouvelles. Nous avons fait un acte de confiance en nous lançant dans cette aventure, mais Dolovan nous a fait confiance en venant chez nous.
Nous aimerions que d’autres familles puissent connaître cette joie d’accueillir. Nous leur disons : « Lancez-vous ! »
Il n’y a qu’un seul risque : faire une belle rencontre ! » Nous, le Secours Catholique nous l’a permis, Dolovan nous l’a donnée.
Marie Claude et Michel GRIVOIS
Ils fuient la guerre, la violence, les régimes mafieux, ou la misère et le désespoir, et les voici, en quête d’une sécurité, d’un travail, d’une vie digne.
Dans les Vosges séjournent actuellement 400 familles (surtout de pays de l’Est) et 60 mineurs isolés pour la plupart scolarisés. Tous sont hébergés et accompagnés « administrativement » dans leur demande d’asile, mais la complexité des procédures, l’interdiction de travailler, la langue, les maintiennent dans l’isolement et l’inexistence sociale.
D’où l’urgence de créer des liens, d’apporter un peu d’humanité dans des dispositifs très contraignants.
Ouvrirons-nous nos portes et notre coeur ?
On a souvent peur de ce qu’on ne connaît pas. Le premier pas franchi, quel bonheur de se connaître, de partager des cultures, des musiques, des cuisines, et surtout de nouer des liens d’amitié !
C’est d’abord cela que les migrants attendent de nous.
Nous posons aussi des gestes collectifs. Chaque 3ème vendredi du mois à 18 h devant la gare d’Épinal, le Cercle de silence interpelle pacifiquement l’opinion et les pouvoirs publics sur le sort des demandeurs d’asile.
Chacun dans sa conscience peut s’associer à cette démarche, n’hésitons pas à faire le pas !
Dans un contexte difficile pour nos amis migrants, aller vers l’autre c’est ouvrir des chemins d’Évangile autour de nous. C’est ensoleiller nos regards et renouveler notre façon de vivre. C’est anticiper le monde nouveau de Dieu dans une humanité réconciliée, sans frontières et sans barrières.
En route pour l’aventure !.
Abbé Jean-Louis DIDELOT
Une belle manière d ’évoquer la paroisse est de la regarder comme une famille.
Une famille où l’on attend, comme dans toute famille, que chacun puisse trouver sa place, tisser des liens d’attention et de respect mutuel, trouver ce dont il a besoin pour vivre en apportant sa part à la vie commune.
Réciproquement, l’Église voit la famille comme une petite Église, une Église domestique.
« Fais de ta maison une Église, puisque tu rendras compte du salut de tes enfants » disait saint Jean Chrysostome au IVème siècle. Plus près de nous, saint Jean-Marie Vianney affirmait avoir « tété l’amour du Bon Dieu avec le sein de sa mère » !
En nourrissant notre amour de Dieu à la messe et dans la vie paroissiale, nous prenons des forces pour rayonner cet amour dans nos vies, nos maisons, nos villages, notre travail…
Puissent nos familles et la paroisse être tout au long de cette nouvelle année les lieux où s’enracine notre joie d’aimer Dieu, de le découvrir et servir en chacun de nos frères pour le reconnaître comme Notre Père, unique Père de tous : bonne et sainte année à tous !
Abbé Denis Beligné