Bibliothèque diocésaine

Peut être, dans la pensée de l'auteur, s'agit t-il d'abord de la place de l'homme par rapport au Christ.

Gérard Bessiere propose sa vision personnelle dans un paragraphe sans doute essentiel qu'il titre en quatre mots : «  Jésus est toujours devant ».

Dès lors, les travaux exégétiques ne risquent t-il pas de « fasciner... (mais pour) un berceau vide » : alors que « le Livre est indéfiniment vivant », si les hommes de ce temps acceptent de le prendre « comme levain et ferment ».

Je lie la pensée de Gérard Bessière, exprimée en termes tourmentés, à une courte méditation d'un des moines de Tibhirine (Frère Luc-10.X.93), proposée en ces quelques mots apaisés : « Devant nous le Christ portant sa croix nous montre le chemin... » (...les images du film, les écrits des moines de Tibhirine, Éditions Bayard).

DEVANT, rappelez vous la première citation de cette courte note.

Serge Najean

Nouvelle édition revue et augmentée, 2009

Ce livre m'a plu énormément. J'y ai vu l'approfondissement de la pensée théologique et spirituelle, depuis mon enfance, avec des dates, des noms d'auteurs et de personnalités marquantes dans la vie de l'Église, spécialement depuis le dernier Concile.

Je souhaite que beaucoup de personnes puissent lire « Zundel » pour mieux découvrir notre Dieu « doux et humble » de cœur, sa présence intérieure, qui illumine.

Zundel a des mots exceptionnels pour parler de notre « Dieu qui s'est fait Homme pour que l'homme devienne Dieu » (Saint Augustin)

Lisez Maurice Zundel!

Cécile Nicolas

Auteur Jean Delumeau

« Si le mystère du mal me plonge dans l'angoisse, en revanche celui de l'Incarnation m'emplit d'espérance » (p.135). Cette citation introductive donne le ton.

S'il est dans ce cadre un mot essentiel, prenant sa place avant tout autre, c'est le mot « espérance », qui termine la citation initiale de cette note.

Jean Delumeau propose un témoignage : sa réflexion personnelle, animée par une foi profonde, libre, en recherche permanente.

Je prends l'exemple de la recherche œcuménique et cite à nouveau Jean Delumeau : «je n'ai aucune qualité particulière pour suggérer des portes de sortie dans l'impasse actuelle. Mais d'une part je crois à la nécessité absolue de la réunion des chrétiens et d'autre part je me suis donné pour règle de me mettre toujours du côté de l'espérance ».

Jean Delumeau est dans la ligne des Montaigne, Erasme, Pascal mais avec les mots de notre temps.

J'ai apprécié infiniment ce livre.

Serge Najean

J'ai sous les yeux, grâce à ce livre, la photo d'Etty. Je ressens une émotion profonde et, peut-être pour cette raison, il m'est difficile de rédiger cette note.

Vous, lecteur, vous avez devant vous, non pas un livre consacré à Etty Hillesum, mais ce qu'elle même écrivit, sous diverses formes, de 1941 à 1943. Elle fut déportée en septembre 1943, et mourut au camp d'Auschwitz.

Pendant ces 3 années, elle fut proche, puis employée en permanence dans le camp hollandais de Westerbork, où, dès, la conquête de la Hollande par l'armée allemande furent parqués des juifs hollandais et allemands, dont les parents et frères de Etty.

Faisons connaissance . Elle écrit dans son journal : «  à la fin de chaque jour, j'ai envie de dire : la vie est très belle ». Elle précise : « je vis et je respire pour ainsi dire par l'âme.

Etty est d'origine juive : elle cherche : elle n'est pas baptisée : elle est cependant, en pente ascendante, d'une grande intimité avec Dieu.

« Prière du dimanche matin : ce sont des temps d'effroi : … je vais t'aider, mon Dieu, à ne pas t'éteindre en moi... un peu de toi en nous, mon Dieu »

Nous la suivons pas à pas.

23 juillet 1942. « ...j'ai été prise d'une impulsion soudaine : j'avais envie de m'agenouiller sur le carrelage : seul geste de dignité qui me reste : m'agenouiller devant Dieu »

7 septembre 1943 : départ : Etty est au milieu d'un wagon de marchandises bondé : elle « ouvre la Bible au hasard et trouve ceci : « le Seigneur est ma chambre haute » : dernier écrit – c'est fini, à quelques jours près.

Quand votre lecture sera terminée, cliquez sur la revue Etudes (janvier 2009) : vous y lirez une remarquable étude, par Geneviève Commeau (Xavière) consacrée simultanément à Etty Hillesum et Dietrich Bonhoffer, pasteur allemand, emprisonné et exécuté par les nazis. Et si, comme je le souhaite, vous poursuivez votre course, trouvez dans votre bibliothèque ce livre du pasteur Bonhoffer : « Résistance et soumission ».

Serge Najean

Cette moniale protestante âgée nous dit sa vie, son engagement profondément œcuménique, le désir vital qui l'anime, sa souffrance, parfois, lorsqu'elle ressent des barrières sur lesquelles elle s'interdit de porter jugement.

Comme elle parle avec tendresse de ceux qui l'ont forgée : l'abbé Couturier, le père Congar, le pasteur Bonhoffer, les frères de la Communauté de Taizé.

Minke sait choisir ses termes : « l'aventure d'une communion ouverte » (titre du Ch. 2) : et, p. 92, « la prière personnelle et la prière commune sont comme les 2 poumons, et l'Eucharistie le cœur de ce corps que nous formons en Christ ».

Mais il y a aussi les séparations, les impossibilités : qu'alors on veuille lire, notamment en p.104, 105 et 106 « quelques autres événements d'Église exceptionnels, suscités par l'Esprit Saint. »

Je laisse le lecteur avoir le désir de les lire, de ressentir ce que sœur Minke évoque par cette expression : « densité eucharistique exceptionnelle ».

Je clos cette note par cette image écrite en p.148 après diverses rencontres et exemples de vie : « c'est un chemin vers l'unité de l'être, une pédagogie de l'incarnation ».

En fin de lecture, je ressentais la vérité et la profondeur du titre de cet ouvrage.

Serge Najean

J'avais il y a quelques années lu et retenu fidèlement cette phrase, du Père Zundel : « C'est de l'humanité qu'il faut faire le corps et le sang du Seigneur : l'hostie, c'est l'Homme »

J'ai donc lu avec un bonheur profond ce livre, composé de textes inédits, écrits à plusieurs époques.

Je m'autorise quelques citations, parfois artificiellement liées, pour créer en vous un désir profond de lire à votre tour ce livre.

«L'Eucharistie veut nous rassembler, nous unir, nous solidariser... S'il y a un vide, s'il y a une exclusion, si quelqu'un est refoulé ou condamné nous ne pouvons pas être une présence réelle.»

Et (autres textes), « notre prière prendra une nouvelle forme : elle ne sera plus imposée, conventionnelle, cultuelle : si l'Eucharistie devient pour nous ce que le Christ veut qu'elle soit,...(alors) nous ne communions pas pour nous, mais pour les autres et avec eux ».

J'ai le sentiment personnel d'être ainsi enfin loin, très loin, de ces études comparatives d'entre communion eucharistique et communion ecclésiale, ministères, et de ces règles disciplinaires relatives notamment aux personnes divorcées et remariées.

Serge Najean