Le Carême nous fait grandir en humanité et dans notre foi. Des questions sur le sens de la vie conduisent à approfondir nos raisons de croire. Des causes de pauvreté accrues chez nous par l'hiver nous poussent au partage. Foi et charité s'interpellent.
Le Carême nous fait comprendre comment foi et charité s'appellent l'une l'autre. De façon simple et profonde, Benoît XVI aimait le répéter depuis sa première encyclique : « Avec la foi, on entre dans l'amitié avec le Seigneur ; avec la charité, on voit et cultive cette amitié » (Jn 15,14s).
Ceux qui se livrent au service des frères vivent déjà de la charité qui prend sa source en Dieu ; ils sont appelés à fortifier ainsi leur foi. Aimer le prochain c'est vivre comme le Christ, qui a aimé « jusqu'au bout ». Des personnes engagées dans les services de la charité découvrent bientôt l'appel à approfondir sa foi, car c'est la source d'une capacité d'aimer sans limite.
En Carême nous alimentons notre foi dans une écoute attentive et prolongée de la Parole de Dieu et la participation aux sacrements. En même temps, nous grandissons dans l'amour de Dieu et envers le prochain, à travers le jeûne, la prière, l'aumône. Conversion toujours à reprendre qui nous tourne vers Dieu et vers les autres, vers l'Autre.
Engagés dans la démarche Diaconia 2013, afin que les plus pauvres trouvent leur place dans l'Eglise et dans le cœur des chrétiens, les catholiques vivent ce carême en se recentrant sur l'essentiel, et retrouvent dans une foi approfondie une force nouvelle pour travailler à un monde de justice, d'amour et de paix. Merci, Benoît XVI, de nous l'avoir rappelé.
+ Jean-Paul Mathieu,
évêque de Saint-Dié