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Les jeunes aussi font confiance au Christ : Homélie de Mgr Claude Schockert

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Homélie de Mgr Claude Schockert,
évêque de Belfort Montbéliard |jeudi 25 juillet à 12h

 
L’apôtre Jacques que nous fêtons aujourd’hui, est le frère aîné de Jean, fils de Zébédée et de Salomé, laquelle dans l’évangile que nous venons de proclamer ose faire la demande à Jésus : « voilà mes deux fils : ordonne qu’ils siègent, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche dans ton royaume ».

Avec son frère Jean, avec Pierre et André, Jacques est l’un des quatre premiers disciples appelés par Jésus à le suivre, alors qu’ils sont des pécheurs professionnels  du lac de Tibériade. 
Avec Pierre et Jean, il est témoin privilégié de la Transfiguration du Seigneur et aussi de son agonie au jardin de Gethsémani.

Après la résurrection, les onze disciples reçoivent cette invitation de Jésus : « allez donc, de toutes les nations, faites des disciples »

 

En écoutant St Paul dans la première lecture, les apôtres, auxquels Paul s’agrège lui-même, sont des gens simples qui avaient bien conscience de porter des trésors dans des vases fragiles, des « poteries sans valeur » ; mais ajoute St Paul, loin de se décourager, ils reconnaissaient qu’une force et une liberté leur venaient de Dieu lui-même dans leur faiblesse.

Comme les apôtres, les disciples que nous désirons être, nous expérimentons notre faiblesse, mais nous pouvons nous appuyer sur une force qui ne vient pas de nous seulement.        

Comme Paul et les apôtres, nous pourrions dire, si telle est notre expérience de vie : nous subissons des épreuves mais nous ne sommes pas écrasés ; nous sommes désorientés parfois, mais non désemparés ; nous nous sentons combattus, mais pas abandonnés, terrassés mais jamais anéantis.

Quel soulagement et quelle consolation que d’entendre ces paroles qui s’appliquent à nous de façon particulière en ce rassemblement des JMJ 2013.       
Oui, c’est dans la faiblesse que se manifeste la puissance de Dieu.        
Nous avons besoin d’y revenir sans cesse pour ne pas céder au découragement et tourner la page sur Dieu comme bien de nos contemporains le font.

A peine arrivé à Rio de Janeiro, le Pape François déclarait dans son premier discours aux personnalités du pays et de la ville :

Je suis venu rencontrer les jeunes venus de toutes les parties du monde, attirés par les bras grands ouverts du Christ Rédempteur. Ces jeunes veulent trouver refuge dans ses bras ouverts, tout proche de son Cœur, écouter à nouveau son appel clair et puissant : « Allez donc ! De toutes les nations, faites des disciples ».

Ces jeunes viennent de continents divers, parlent des langues différentes et sont porteurs de cultures variées ; cependant ils trouvent dans le Christ les réponses à leurs plus hautes et communes aspirations et ils peuvent se rassasier d’une vérité limpide, d’un amour authentique qui les unissent au-delà de toute diversité.

Le Christ leur offre une place, sachant qu’il n’y a pas d’énergie plus puissante que celle qui se dégage du cœur des jeunes quand ils sont conquis par l’expérience de l’amitié avec lui. Le Christ a confiance en eux et leur confie l’avenir de sa propre mission :     
« Allez donc, faites des disciples !» ; allez au-delà de ce qui est humainement possible et suscitez un monde de frères.    
Mais les jeunes aussi font confiance au Christ, ils n’ont pas peur de risquer avec lui l’unique vie dont ils disposent, parce qu’ils savent qu’ils ne seront pas déçus.

Dans 5 ou 10 ans, vous serez pères ou mères de famille.   
Peut-être certains parmi vous, je l’espère,  serez prêtres ou religieux pour l’annonce de l’Evangile, pour aider les communautés à vivre du Christ.

 

Le devenir de  notre société et de notre Eglise est entre vos mains.

 

Vous portez en vous de belles aspirations et des talents multiples.

 

Vous avez concernant l’avenir de notre société des attentes justes

Jouez vos rêves de justice et de fraternité, de paix et de bonheur, risquez-les au grand vent de ce siècle nouveau.

 

Je vois qu’un certain nombre d’entre vous le vivent déjà : ils s’engagent dans la vie de leur quartier, de leur école ou de leur université, dans leur entreprise, dans les clubs de loisirs, dans des associations culturelles, caritatives ou humanitaires ou dans un mouvement de jeunes.

Ils font l’expérience qu’en donnant un peu leur vie, ils donnent la vie.

 

Vous, et les jeunes de votre génération, vous rêvez d’une Eglise plus ouverte et plus conviviale, plus fraternelle et plus simple, d’une Eglise où l’on puisse parler les mots de tous les jours, d’une Eglise qui vous propose des points de repères pour construire votre vie personnelle et de jeunes.

 

Vous attendez que l’Eglise présente le Christ comme Celui qui vient donner le vrai sens de l’homme.            
Vous aspirez à une Eglise de vraies communautés.
Une Eglise de la fête, comme celle que nous sommes en train de vivre ; une Eglise de l’action ; une Eglise accordée aux cultures d’aujourd’hui.

 

Vous savez aussi qu’il y a des jeunes très loin de la foi.      
Vous en connaissez, dans vos familles même.

Ils ont quelquefois des idées farfelues sur les chrétiens. Certains n’ont même pas entendu parler du Christ

Parfois, leurs recherches et leurs nombreuses questions les étouffent et les découragent : c’est vrai que ce n’est pas facile de croire !

 

Alors, si nous croyons que le Christ est une chance pour l’homme d’aujourd’hui, il faut que nous puissions témoigner de notre bonheur de croire.

 

Jésus Christ est comme une source à laquelle on peut inlassablement revenir puiser, sans jamais la tarir, sans jamais avoir fini d’en recueillir les richesses et la fraîcheur.

 

Le Christ n’est pas dans le passé, mais il est là avec nous, devant nous.

L’Evangile n’est pas une lettre morte, un livre de bibliothèque, mais une puissance de vie.

L’Eglise n’est pas une multinationale,  c’est la communion avec le Père, le Fils et l’Esprit, la communion avec Dieu sur terre.

 

La mission, pas une affaire de publicité, de marketing, mais une Pentecôte.

La liturgie, non pas une pièce de théâtre mais un mémorial et une anticipation du ciel. L’agir humain n’est pas une morale d’esclave, mais l’agir humain selon le projet d’amour de Dieu, pour la réussite de l’homme et de l’humanité.

 

Dans cette expérience qui conduit à une découverte toujours plus profonde de la personne de Jésus et de la fécondité de l’Evangile, l’Esprit nous sert de guide.

 

C’est à lui que revient la tâche de nous faire pénétrer toujours plus avant dans la vérité tout entière qu’est le Christ lui-même. « Moi, je suis le chemin, la vérité, la vie ».

 

C’est à l’Esprit que revient également la tâche, et c’est capital, de veiller à nous faire voir comment, ici et maintenant, dans notre vie très concrète, son Evangile peut nous rejoindre, nous éclairer, nous réconforter et nous garder dans l’espérance.

Sans l’Esprit nous ne parviendrons pas à découvrir quelle est l’actualité  des évangiles, leur éternelle jeunesse. Avec lui, grâce à lui, c’est possible.

 

Cet Esprit que le ressuscité avait promis, Dieu habitant lui-même le cœur de l’homme, cette force tranquille qui saisit des femmes et des hommes, des jeunes, depuis le matin de Pentecôte à Jérusalem,

 

Les apôtres, des ouvriers du lac, des hommes craintifs qui bravèrent les frontières de l’Empire romain pour porter la Parole,

 

L’apôtre Jacques sera le premier des apôtres à subir le martyre pour sa foi au Christ : il est décapité à Jérusalem.

 

Paul, le juif fanatique et orgueilleux, bousculé par l’Esprit au chemin de Damas, à jamais blessé par l’amour de Jésus et dont l’unique passion désormais est de témoigner de Jésus Christ mort et ressuscité.

 

François d’Assise, saisi au milieu de son opulence d’une vie facile pour épouser Dame pauvreté et rayonner ainsi la joie des béatitudes,

 

Tous les saints et saintes de Dieu, bienheureux et bienheureuses,

Et tant d’autres, vivants au souffle de l’esprit, connus ou inconnus, vivants peut-être à nos côtés.

 

Que dire de plus, frères et sœurs, que dire de plus de cette œuvre de l’Esprit saint en nous, si forte, si étonnante, si bouleversante, si éclairante.      
Il est beau l’amour dont le Père nous a comblés.       
Il a voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu et vraiment,  nous le sommes.

Accueillez l’Esprit-Saint, ouvres toute grandes les portes de votre cœur, les portes de votre vie.       
Il vient y mettre de l’ordre, de la tendresse, de la paix.           

           
Et alors à votre tour, par la sérénité de votre vie, par la justesse de vos choix de vie, par votre participation à la vie de la communauté chrétienne, vous serez de ses témoins sur vos terres qui comptent aujourd’hui, pour annoncer sa  présence cachée, son œuvre de salut et de vie, sa victoire sur la mort et le péché.

Alors vous aussi, allez et témoignez !   
Allez et vivez !         
Allez et n’oubliez jamais Celui qui a fait en vous sa demeure. Amen.

 

 

 

Publié le 28/07/2013 par Christophe CHEVARDÉ.