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"Préparer le terrain" : Homélie de Mgr Papin lors de la célébration de Mercredi

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Retrouvez ici l' homélie de Mgr Jean-Louis Papin , proposé mercredi 24 juillet lors de la célébration eucharistique à la Basilique St Epvre lors JMJ Bosserville 2013.

Imaginez la scène ! Jésus se trouve dans la région du lac de Galilée, une région qu’il affectionne tout particulièrement parce que c’est là qu’il a grandi et vécu durant 30 années. Il sort d’une maison et se trouve soudainement devant une foule de gens avides de l’écouter parce qu’il a des mots, des paroles qui touchent leur cœur et qui leur ouvre un chemin de vie. Jésus ne va pas se dérober à leur attente. Il va leur parler. Pendant que les gens s’installent sur les rives du lac légèrement en pente, il prend place dans une barque. Et de la barque, il s’adresse à la foule comme il aime le faire, c'est-à-dire en paraboles.

Les paraboles, ce sont de petits récits imagés qui empruntent à la vie courante des auditeurs. Du coup, chacun pouvait comprendre ce que Jésus disait, sans pour autant se sentir contraint d’acquiescer comme cela arrive parfois avec une démonstration rationnelle. La parabole laisse libre celui qui l’entend. Or, la liberté, c’est très important pour Jésus. On l’entend souvent dire aux personnes qu’il rencontre : « Si tu le veux, viens, suis-moi !  ». « Si tu le veux…  » C’est comme cela qu’il s’adresse à chacun de vous : « Si tu le veux, viens, suis-moi ! »

Mais revenons à la parabole d’aujourd’hui. Jésus se réfère ici à l’activité du semeur. Chaque fois que j’entends ce récit, je me dis : « Quel gâchis !  » Car une grande part du grain est perdue. Soit parce qu’il tombe sur le chemin qui borde le champ, et les oiseaux s’en nourrissent. Soit parce qu’il tombe sur une partie pierreuse du champ ; alors il reste en surface et est brûlé par le soleil. Soit parce qu’il tombe dans des buissons de ronces qu’on n’a pas arrachés ; alors, à peine a-t-il germé, il est étouffé. Seule une partie du grain tombe dans de la bonne terre et peut donner de beaux épis pleins de blé. On peut se dire que le semeur est généreux, mais on peut se dire aussi que si la terre avait été mieux préparée, il aurait obtenu une rentabilité meilleure.

Si vous vous dites cela, c’est que la parabole commence à faire son chemin en vous. Car c’est à cela que Jésus vous invite : à préparer le terrain, c'est-à-dire votre cœur afin qu’il soit une bonne terre dans lequel le grain de sa Parole pourra germer et donner du blé plein l’épi. Lui-même a fait l’expérience des nombreux obstacles que rencontrait son enseignement. Soit que les cœurs étaient fermés par avance à ce qu’il disait (cœurs endurcis), soit que l’écoute était superficielle, soit que ses auditeurs avaient bien d’autres intérêts qui l’emportaient sur ce qu’il pouvait leur dire. Dans ces conditions, sa Parole ne pouvait pas produire quoique ce soit.

La parabole du semeur vous parle aujourd’hui comme elle parlait au temps de Jésus, si du moins vous avez, comme il dit, des oreilles pour entendre ! Le Seigneur Jésus – car c’est lui le semeur - vous parle par son Eglise, par les nombreux baptisés qui témoignent de lui, et aussi par des personnes qui ne sont pas des chrétiens. Sa Parole, vous avez aussi de nombreuses occasions de l’entendre dans des célébrations, des rencontres, des temps forts comme celui que nous vivons en ce moment ou, tout simplement, en ouvrant la Bible. Oui, le semeur continue à semer. Mais sur quel terrain tombe le grain de sa Parole ? C’est la question principale que chacun doit se poser, moi comme vous.

Demain après-midi, vous allez entrer dans le temps caractéristique des JMJ avec des catéchèses, des célébrations liturgiques et sacramentelles, le festival de la jeunesse et la rencontre de témoins. Je vous suggère d’adresser à Dieu dès maintenant cette prière : « Seigneur, aide-moi à préparer mon cœur pour que le grain que tu sèmes ne se perde pas ; fais-moi un cœur qui écoute, un cœur ouvert et disponible ».

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Publié le 29/07/2013 par Christophe CHEVARDÉ.