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Bernard Michel : « s’engager pour donner à espérer ! »

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Originaire de Dommartin-les-Remiremont où il naquit second d’une fratrie de trois enfants, Bernard suivit une scolarité technique. Très tôt, il fit preuve d’un esprit chrétien qui le pousse au service de l’autre. C’est donc presque tout naturellement qu’en 1968 plutôt que de porter le fusil, il choisit de réaliser l'appel sous le drapeau dans la coopération à Madagascar. « Un choix personnel enrichissant sur le plan humain et utile qui devait durer 24 mois. » Il le prolongera d’un an pour continuer à dispenser l’enseignement secondaire. De retour au pays, Bernard Michel trouva un emploi et intégra l’usine Michelin de Golbey. Marié en 1972 à Anne-Marie, M. Michel se vit proposer en 1974 une affectation en Auvergne où son entreprise lui destinait un autre poste. Ce fut donc le déménagement. « Cette région est magnifique,nous nous y sommes très vite beaucoup attachés. Nous nous sommes aussi très rapidement intégrés dans la paroisse… » Institutrice, Mme Michel se chargeait du catéchisme. Le couple rejoint la chorale de Royat, une ville proche de Clermont Ferrant et s’adonna à de multiples activités en rapport avec la liturgie. « Le chant fait partie du bien physique et psychologique, il permet d’évacuer le stress… » L’aumônerie,l’accompagnement de jeunes et du prêtre de la paroisse sur les terrains de foot, les kermesses à organiser… il en fut ainsi durant 21 ans. En 1995, une mutation était de nouveau proposée pour un retour au sein de l’unité de Golbey. Bernard Michel retrouva donc ses Vosges natales où il avait pied à terre et réinstalla son foyer à Dommartin. Bernard se rapprocha de l’équipe d’animation et de la pastorale de la liturgie : « L’objectif est aussi que vive le plus possible l’Église locale ! » Coordinateur paroissial sous la houlette du Père Piotr, M. Michel se sent à l’aise dans sa fonction. « C’est tester l’organisation et l’ajuster en fonction de la capacité de chacun. La configuration locale est importante, une équipe ne ressemble pas forcément à une autre. Il est important d’établir une ligne directrice de façon à ce que les gens puissent travailler ensemble… »

D’autres approches, d’autres cultures

Bernard s’attache à prendre à la lettre l’orientation promulguée par le pape François et à l’intérieur de laquelle le Saint-Père demande la plus grande solidarité fraternelle envers les plus démunis. « Dans ce prolongement, il convient de porter son attention sur la façon dont l’Évangile est annoncé aux gens du coin… C’est au pied du Saint-Mont qu’est partie l’évangélisation du secteur de la montagne. Comment continuer l’oeuvre des anciens, sans doute de façon différente, mais dans son prolongement ? Avoir un curé polonais nous aide en nous permettant d’accéder à d’autres approches… L’Église est confrontée aux différentes cultures… Aujourd’hui quels moyens utiliser pour que des gens se laissent toucher par le message de l’Évangile ? Que perçoivent-ils de ce qui se passe ? C’est un vrai challenge, il nous faut sans arrêt nous remettre en question en essayant d’éviter les polémiques souvent levées sur des sujets superficiels… » une tâche très riche pour les bénévoles Bernard Michel développe également beaucoup d’énergie aux côtés du Secours-Catholique et de ses ateliers d’insertion. Le plus souvent envoyés par la Mission locale, des jeunes gens de 18 à 25 ans, souvent en grande précarité et totalement déstructurés de la famille, de la société, sont accueillis. Des travaux de menuiserie, couture, jardin… contribuent à remettre le pied à l’étrier. Sollicité par Claude Marchal pour épauler ce programme, Bernard se réjouit de voir progresser la trentaine de garçons et filles. « C’est une tâche très riche pour les bénévoles. Nous les voyons cheminer vers davantage de confiance et une meilleure capacité de rencontrer un employeur. » Membre du M.C.C (Mouvement Chrétien des Cadres) au sein de l’équipe de Remiremont où l’on réfléchit ensemble à des problématiques actuelles, M. Michel y exerce aussi des responsabilités pour le secteur Vosges. « Il faut bouger et s’engager pour donner à espérer ! » Son aide ponctuelle, ses conseils, sollicités par le diocèse notamment lorsqu’il s’agit de recrutement, de points législatifs sur la vie salariale, sont appréciés, car toujours très précis, impartiaux et mesurés. « Toutes ses activités sont passionnantes ! Retraité depuis 2009, je ne me suis jamais ennuyé ! Quand je veux me vider la tête, je jardine... J‘ai toujours eu une vie dans l’entreprise, je ne conçois pas la vie sans engagements. La retraite ne me préoccupait pas… Ce qui m’interroge c’est quand les gens s’accrochent à des choses figées… J’ai réalisé des pèlerinages, voyez comme ces figures que l’on y retrouve ont engagé leurs existences… l’immobilisme c’est la mort. La retraite n’est pas faite pour être un temps de consommation, chacun a sa place à tenir… »

Josée Tomasi-Houillon



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Publié le 13/11/2014 par josee.