De retour au bercail
Monseigneur Marcel Herriot, ancien évêque de Verdun et « évêque émérite de Soissons », vient d’atterrir dans ses Vosges. Pour raison de santé, il a demandé à quitter sa responsabilité pour revenir tout simplement dans sa terre natale, au Puid. Une délégation de Vosgiens, conduite par le Vicaire général, le Père Pierre-Jean Duménil, était à Soissons le 2 mars dernier pour une cérémonie d’adieux chargée de foi et d’émotion, où l’évêque de Soissons remettait sa charge à son successeur, Mgr Hervé Giraud. Beaucoup de Vosgiens se souviennent de l’action du Père Herriot dans les Vosges : 1963, vicaire à Remiremont. 1966, directeur diocésain de la catéchèse : période déjà si féconde pour ce service d’Église ; les aîné(e)s se souviennent de la formation pour les catéchistes et de l’impulsion donnée pour la pastorale de la Confirmation… En même temps, il est aumônier des Bernadettes, à Thaon. 1976, il est nommé Vicaire général pour la zone Centre par Mgr Vilnet. En 1983, au départ de ce dernier, le Père Herriot devient Vicaire capitulaire, chargé d’administrer le diocèse jusqu’à l’arrivée de Mgr Guillaume. Celui-ci garde le Père Herriot au Conseil épiscopal, jusqu’à sa nomination au siège de Verdun en 1987. Il nous revient presque 21 ans plus tard…
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Cher Marcel, je suis heureux de te souhaiter très fraternellement un excellent retour chez toi, dans nos Vosges. Tu viens de vivre une rupture dans une vie très active et il est trop tôt pour parler d’avenir. Il te faut d’abord te poser et prendre un nouveau rythme de vie. Revoir tes proches, tes amis d’ici. Selon tes possibilités, tu te rendras disponible : mais nous devons veiller à ne pas t’accaparer : un évêque émérite reste membre du collège des successeurs des apôtres, qui porte « la sollicitude de toutes les Églises » et, de ce fait, peut être réclamé en dehors du diocèse. Tu es de retour au bercail, nous en sommes heureux, cher Marcel ; puisses-tu t’épanouir dans ta nouvelle vie, librement, calmement…
Départ en mission
La mission est un échange de dons : nous le rappelons à chaque fois que nous sommes sollicités par la Coopération missionnaire, pour la prière et le soutien de la mission de l’Église au loin. Mais nous le mesurons parfois par les nouvelles des missionnaires de tous les continents où l’Évangile continue d’être annoncé : la mission est la même pour tous, au lointain comme en France. C’est toujours la mission du Christ. Elle doit continuer. Des prêtres diocésains ont depuis plus de 50 ans, répondu à l’appel lancé par le pape Pie XII pour que des prêtres des Églises plus anciennes aillent soutenir les jeunes Églises trop peu pourvues de prêtres. Plusieurs vosgiens l’ont fait. Cette année, le Père Jacques Chenal va bientôt répondre à son tour à cet appel, après avoir servi dans notre diocèse pendant 17 ans, spécialement dans l’aumônerie scolaire et la pastorale des jeunes. À l’appel de l’évêque de Potosi, en Bolivie, il partira à l’automne, pour une vie et un ministère très différents de chez nous. Ce sera pour lui une rupture et un renouvellement radical ! C’est un sacrifice pour nous. Nous nous privons de son charisme pour plusieurs années. Il nous faudra faire preuve de disponibilité et d’imagination pastorale pour faire face à cette situation nouvelle, pour que l’Évangile continue d’être annoncé. Nous bénéficierons de cette ouverture missionnaire : ce ne sont pas seulement les évêques qui doivent avoir le souci de l’universalité de la mission, ce sont nos Églises elles-mêmes, nous tous, chrétiens de chez nous, qui devons nous faire « le prochain » de ceux qui sont au loin. Quand l’un des nôtres part en mission, il entretient chez nous l’ouverture missionnaire. Le phénomène de la mondialisation nous y engage. Une équipe se constituera dans notre diocèse pour garder le contact avec Jacques et avec le diocèse de Potosi après son départ. Il nous sera profitable de voir comment les communautés chrétiennes de là-bas prennent en charge l’annonce de l’Évangile dans un contexte si différent du nôtre. La mission est une. Déjà au temps des Actes des Apôtres, les Églises de Rome, d’Asie Mineure ou de Jérusalem entretenaient des liens, se soutenaient, en dépit des divergences parfois. Les liens entre Églises sont toujours profitables : quand Jacques, après avoir accompli son contrat en Bolivie, reviendra dans notre diocèse, il sera enrichi de cette expérience d’Église. Nous le redirons au moment de l’envoi en mission de Jacques : sa mission est notre mission. Nous le remercierons donc en même temps que nous le soutiendrons par notre prière et les liens que les médias modernes permettent… C’est déjà aujourd’hui ce qui se passe avec les missionnaires au lointain : leur expérience nous stimule pour que nous soyons missionnaires aussi chez nous. Puisse cet échange de dons se poursuivre dans nos Églises.A la suite se reporter au numéro 4691 de la VIE DIOCESAINE DU 13 MARS, l'article de Monsieur l'abbé Jacques CHENAL