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Approfondir

Encyclique sociale : Caritas in veritate

Le Pape Benoit XVI a publié mardi 7 juillet 2009 l’encyclique "Caritas in Veritate" (La charité dans la Vérité). Ce document constitue une référence pour l’Église, enrichissant sa doctrine sociale.

Les symboles religieux

A l’origine, en Grèce, le mot symbolein désignait une pièce de terre cuite que l’on cassait en deux pour en remettre un morceau à chacune des parties qui contractait une alliance. A la suite d’un éloignement, d’une séparation, les deux parties pouvaient se reconnaître et attester de l’accord conclu en emboîtant les deux tesselles "symbolein : mettre ensemble".


01/12 /06 Saint Augustin (À méditer)

Saint Augustin (354-430) né à Thagaste (actuel Souk-Ahras, Algérie)
Après une jeunesse tumultueuse se met à la recherche du sens de la vie et de Dieu. Il découvre après de multiples cheminements l'Église du Christ, se fait baptiser avec son fils, puis vit intensément sa Foi au Christ.
La sainteté de sa vie rayonne, il devient évêque d'Hippone en Afrique du nord. Ses sermons et ses écrits sont admirés et admirables. Il est docteur de l'Église.

Voici un texte concernant l'importance de la Parole de Dieu et de notre parole...

SERMON DE SAINT AUGUSTIN POUR LA NATIVITÉ DE JEAN BAPTISTE

La voix qui prépare la route à la Parole

Jean était la voix, mais le Seigneur au commencement était la Parole.
Jean, une voix pour un temps; le Christ, la Parole au commencement, la Parole éternelle.

Enlève la parole, qu'est-ce que la voix ?
Là où il n'y a rien à comprendre, c'est une sonorité vide.
La voix sans la parole frappe l'oreille, elle n'édifie pas le cœur.

Cependant, découvrons comment les choses s'enchaînent dans notre propre cœur qu'il s'agit d'édifier.
Si je pense à ce que je dis, la parole est déjà dans mon cœur; mais lorsque je veux te parler, je cherche comment faire passer dans ton cœur ce qui est déjà dans le mien.

Si je cherche donc comment la parole qui est déjà dans mon cœur pourra te rejoindre et s'établir dans ton cœur, je me sers de la voix, et c'est avec cette voix que je te parle: le son de la voix conduit jusqu'à toi l'idée contenue dans la parole ; alors, il est vrai que le son s'évanouit, mais la parole que le son a conduite jusqu'à toi est désormais dans ton cœur sans avoir quitté le mien.

Lorsque la parole est passée jusqu'à toi, n'est-ce donc pas le son qui semble dire lui-même: Lui, il faut qu'il grandisse; et moi, que je diminue.
Le son de la voix a retenti pour accomplir son service, et il a disparu, comme en disant: Moi, j'ai la joie en plénitude.
Retenons la parole, ne laissons pas partir la parole conçue au fond de nous.

Tu veux voir comment la voix s'éloigne, tandis que demeure la divinité de la Parole ?
Où est maintenant le baptême de Jean ?
Il a accompli son service, et il a disparu. Maintenant le baptême du Christ se multiplie.
Tous nous croyons au Christ, nous espérons le salut dans le Christ: c'est cela que la voix faisait entendre.

Il est difficile de distinguer la parole de la voix, et c'est pourquoi on a pris Jean pour le Christ.
On a pris la voix pour la parole ; mais la voix s'est fait connaître afin de ne pas faire obstacle à la parole.
Je ne suis pas le Messie, ni Élie, ni le Prophète.

On lui réplique: Qui es-tu donc ?
Il répond:

je suis la voix qui crie à travers le désert: Préparez la route pour le Seigneur.
La voix qui crie à travers le désert, c'est la voix qui rompt le silence.
Préparez la route pour le Seigneur, cela revient à dire : Moi, je retentis pour faire entrer le Seigneur dans le cœur; mais il ne daignera pas y venir, si vous ne préparez pas la route.

Que signifie : Préparez la route, sinon: Priez comme il faut ?
Que signifie: Préparez la route, sinon: Ayez d'humbles pensées ?
Jean vous donne un exemple d'humilité.
On le prend pour le Messie, il affirme qu'il n'est pas ce qu'on pense, et il ne profite pas de l'erreur d'autrui pour se faire valoir.

S'il avait dit : Je suis le Messie, on l'aurait cru très facilement, puisqu'on le croyait avant même qu'il ne parle.
Il l'a nié : il s'est fait connaître, il s'est défini, il s'est abaissé.
Il a vu où se trouvait le salut.
Il a compris qu'il n'était que la lampe, et il a craint qu'elle ne soit éteinte par le vent de l'orgueil.

De quoi méditer n'est-ce pas ?

01/12 /06 Saint Antoine (À méditer)
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Église d'Archettes
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Église de Destord
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Église de Domjulien

Vous qui entrez dans une église du diocèse de Saint-Dié, trouverez peut-être une statue de Saint-Antoine auprès de laquelle vous aimerez vous recueillir. Le père Nicolas vous propose aujourd'hui cette prière.
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Église de Sandaucourt
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Église de Removille

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Prière à Saint-Antoine

O vous, saint Antoine, que l'on prie
Pour retrouver ce que l'on a perdu…,
Aidez-moi à retrouver
La Foi quand je manque de confiance en Dieu,
En moi-même, dans les autres.
L'Espérance quand je doute de l'avenir,
De moi-même, de mes amis, du monde.
L'Amour quand je me replie sur moi-même,
Quand je m'enferme sur mes petites misères,
Sur mes petites ambitions, sur mes petites réussites, sur mes petits échecs.
Faites-moi retrouver les chemins du monde,
l'humour quand je fais la trogne.

Et puis, faites de moi votre disciple :
Que je sois celui qui fait retrouver la joie,
L'espérance, la confiance, la foi
À tous ceux qui les ont perdues.

O vous, saint Antoine, que l'on prie pour retrouver
Ce que l'on a perdu…,
Faites-nous retrouver l'essentiel,
Et si vous le pouvez, nos petites bricoles :
Ça peut faire aussi partie de notre bonheur.

Amen.

(Prière écrite par Bernard Nicolas, prêtre, responsable de la pastorale des réalités du tourisme et des loisirs, diocèse de Saint-Dié- Reproduction autorisée.)
01/12 /06 Les Choristes (À méditer)

Vous avez vu le film, eh bien! voyez ce que pensait St Augustin de l'importance du chant, surtout du chant choral et du chanteur lui-même... cela donne une autre dimension à ce que nous aimons... Allez, bonne méditation.

Le chant nouveau et le témoignage
St Augustin

"Chantez au Seigneur un chant nouveau, sa louange est dans l'assemblée des fidèles"

Nous sommes invités à chanter au Seigneur un chant nouveau. L'homme nouveau connaît ce chant nouveau. Le chant est affaire de joie et, si nous y réfléchissons plus attentivement, il est affaire d'amour, donc, celui qui sait aimer la vie nouvelle sait chanter le chant nouveau.
Qu'est-ce que la vie nouvelle ? Nous y sommes invités à cause du chant nouveau. Car tout appartient au même royaume : l'homme nouveau, le chant nouveau, le testament nouveau.
Donc l'homme nouveau chantera le chant nouveau et appartiendra au testament nouveau.

Chacun aime, mais on doit chercher quel est l'objet de cet amour. Par conséquent, on ne nous demande pas de renoncer à l'amour, mais de choisir ce que nous devons aimer. Mais que pourrons-nous choisir, si d'abord nous ne sommes choisis ?
Écoutez l'Apôtre Jean: Nous aimons parce que Dieu lui-même nous a aimés le premier.
Cherche comment l'homme peut aimer Dieu, et tu ne trouveras absolument rien d'autre que ceci: c'est Dieu, le premier, qui t'a aimé. Celui que nous avons aimé s'est donné lui-même, il s'est donné pour que nous ayons de quoi aimer.

Qu'a-t-il donné pour que nous ayons de quoi aimer ? Sachez-le plus clairement en écoutant l'Apôtre Paul, qui dit: "L'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs." D'où cela vient-il ? de nous ? de qui donc ? Par l'Esprit Saint qui nous a été donné.

Puisque nous avons une telle garantie, aimons Dieu. Écoutez cette parole plus explicite de saint Jean "Dieu est amour. Celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui". Il ne suffit pas de dire L'amour vient de Dieu. Mais qui d'entre nous oserait dire comme saint Jean: "Dieu est amour ?" Celui qui a dit cela savait ce qu'il avait en lui.
En un mot, Dieu s'offre à nous. Il nous crie: Aimez-moi et vous m'aurez en vous. Car vous ne pouvez même pas m'aimer si vous ne m'avez pas en vous.

0 mes frères! 0 mes fils! Enfants de l'Église catholique Plantation sainte et céleste ! Vous qui êtes régénérés dans le Christ et qui avez reçu la naissance d'en haut, écoutez moi, ou plutôt écoutez par ma voix: "Chantez au Seigneur un chant nouveau !" Eh bien, dis-tu, je chante! Tu chantes oui, tu chantes, je l'entends. Mais il ne faut pas que ta vie porte témoignage contre tes paroles.

Chantez avec la voix, chantez avec le Cœur, chantez avec la bouche, chantez par toute votre vie: Chantez au Seigneur un chant nouveau. Vous cherchez comment chanter celui que vous aimez ?
Car, sans aucun doute, tu veux chanter celui que tu aimes. Tu cherches quelles louanges lui chanter ?
Vous avez entendu: Chantez au Seigneur un chant nouveau. Vous cherchez où sont ses louanges ?
Sa louange est dans l'assemblée des fidèles.

La louange de celui que l'on veut chanter, c'est le chanteur lui-même.
Vous voulez dire les louanges de Dieu? Soyez ce que vous dites. Vous êtes sa louange, si vous vivez selon le bien.

01/12 /06 Mon Dieu, tu n'es pas raisonnable ! (À méditer)

Mon Dieu, tu n'es pas raisonnable !

Tu ne rentres ni dans mes équations, ni dans mon système de pensée.

C'est scandaleux !

Le mal, les guerres, la souffrance, l'exploitation des enfants, la maladie, le handicap, la trisomie, les tremblements de terre, la violence, le mépris, les viols, les incestes, le chômage, les SDF, les immigrés, les exilés, le cancer, le sida, etc..
J'arrête là, ça devient un catalogue à la Prévert.
Mais Bon Dieu, qu'est-ce que tu fous ?

C'est de la folie...

Jésus s'est présenté comme ton fils, ton image, ta ressemblance. Malgré une escapade de jeunesse, mais c'était pour en savoir d'avantage, il a passé son temps a faire marcher les boiteux, entendre les sourds, voir les aveugles, redonner l'espoir aux captifs, aux affligés la joie, l'espérance, annoncé aux plus pauvres que tu les aimais et en échange de quoi, on l'a emprisonné, battu, craché dessus, bafoué, ridiculisé. Il est allé jusqu'à donner sa vie pour que la monde vive dans la joie et la bonne humeur. En plus, il a eu le culot de dire la veille de sa mort : tout ce que j'ai fait, faites-le vous aussi en pensant à moi. Il n'a pas ajouté ce soir là mais il l'a dit avant, si vous faites ce que je vous demande, grande chance que vous soyez traités comme moi.

C'est complètement débile...

Mon Dieu, tu n'est vraiment pas raisonnable,
Tu ne rentre pas dans mes schémas ou plutôt, nous sommes dans deux logiques à la fois parallèles et contradictoires.
J'attends tout de toi, tu attends tout de moi.
Et comme les parallèles ne se rencontrent jamais, ça peut durer longtemps..
Et moi, mon temps est limité. Et Toi, tu es hors du temps.
Comment veux-tu que l'on se comprenne, que l'on se rencontre ?

Mais peut-être qu'il faut que je sorte de ma logique, que je devienne déraisonnable, fou pour te comprendre. Que je clarifie la fin et les moyens. Tu es là, je le sais, avec ou sans moi.
Ce que tu attends de moi, c'est que je me débarrasse de tout ce qui m'encombre, de tout ce qui fait obstacle, de toutes mes prétentions, de toutes mes suffisances, de mes lâchetés, de mes succès comme de mais échecs... Finalement, de m'abandonner à Toi.
Peut-être alors que je comprendrai que tu n'appartiens à personne, à aucune religion, à aucun pouvoir, à aucune construction humaine, même si tu y es présent.
Tu remplis le temps et l'espace, tout en étant hors du temps et de l'espace.
Tout ça, n'est pas très logique.
Ni rien ni personne ne peut avoir prise sur Toi, sinon pour te condamner, te crucifier et j'ai peur d'être de ceux là.
Ce n'est vraiment pas raisonnable.

DH/29/11/04
01/12 /06 Se convertir, dur... dur... (À méditer)

Comme je n'ai ni tué, ni volé, je suis sans faute... et, pour les .. Chrétiens fidèles, ceux qui vont encore à l'église, on se demande parfois si le prêtre n'en rajoute pas un peu... et si les Chrétiens ne sont pas un peu "maso".

Se reconnaître pécheur n'est pas simple surtout quand l'image du péché est limitée dans la sexualité et que l'on est dit "libre" quand "on s'en donne à cœur joie" et cela dans tous les domaines...

Depuis Freud, les psychanalystes nous enseignent que toutes nos actions sont sous-tendues par la recherche du plaisir et de l'agréabilité ressenties et que nos relations sociales et interpersonnelles sont la projection de nos recherches de satisfactions qu'elles soient sensorielles et/ou intellectuelles.

Pour se situer dans la vie, il est nécessaire d'avoir des repères, des points de référence. On les trouve tout seul après quelques expériences et s'être brûlé les ailes, et quand on s'en sort. On les trouve dans la mémoire collective, fruit de !'expérience du groupe dans lequel nous sommes: famille, école, quartier, lieu de travail, association, mouvement, syndicat, Église, bref tous groupes sociaux, économiques, politiques, culturels, cultuels, etc.

"Tout est permis, mais tout n'est pas profitable" nous dit Saint Paul. Cela pose en clair la question de notre propre projet dans l'existence, de ce qui nous fait être et devenir.

Et le choix est relativement simple :
Tout pour moi, rien pour les autres... ou les miettes et, si l'on pousse cette logique jusqu'au bout, c'est l'enfer. Imaginez un monde où il n'y aurait plus ni entraide ni solidarité, rien que des égoïsmes qui s'entrechoquent. C'est la raison du plus fort et/ou , du plus filou.
Et, à l'opposé, une autre logique: celle de l'entraide, de la fraternité, du respect de l'autre, de l'Amour enfin !!

ON RÊVE ! Oui, parce que ces deux logiques poussent en même temps comme le blé et l'ivraie et que les deux logiques sont en nous et qu'elles nous envahissent...
Si, finalement, la notion de péché s'appréciait à partir de la recherche de soi ou de la recherche de l'autre, du tout autre, de tous les autres, et cela dans tous nos comportements familiaux, professionnels, relationnels, émotionnels, sexuels, etc.

Si notre raison de vivre était de trouver son plaisir en faisant plaisir, d'être accueilli en se faisant accueillant, d'être écouté en écoutant les autres, d'accepter de mourir à nous-même (s'oublier un peu) pour donner la vie (laisser un peu de place à l'autre), nous ne serions pas loin de la joie pascale... et sur le chemin d'une renaissance (naître à autre chose) et pourquoi pas d'une résurrection!

Mais qu'il est dur de se convertir, de changer nos habitudes, de faire le tri de nos héritages pour discerner ce qui peut encore servir de ce qui est obsolète (dépassé).
Qu'il est dur de se renoncer à soi-même et de ne pas se servir d'abord!
Qu'il est dur de prendre son fardeau (sa croix ?) de s'accepter tel que !'on est avec nos faiblesses, nos impuretés, nos insuffisances, nos habitudes, nos intolérances, nos handicaps, nos peines, nos désespoirs, nos déboires physiques ou psychiques bref, tout ce qui fait que l'on ne s'aime pas beaucoup parce que l'on voudrait tellement être autre!
Qu'il est dur de se reconnaître pécheur et de demander le pardon d'un autre, même, et surtout, si l'on sait que ce pardon est acquis d'avance. C'est tellement peu dans notre comportement!
Qu'il est donc dur de se convertir, de s'ouvrir à une autre démarche que celle du marchandage!
Qu'il est dur d'accepter gratuitement, sans aucun mérite, sans contrepartie, le don de Dieu !

D. H.

01/12 /06 S'écouter ...pour s'entendre (À méditer)

Ils ont "des oreilles et n'entendent pas,
des yeux et ne voient pas,
un cœur et ne s'émeuvent pas,
des entrailles et ne souffrent pas,
une intelligence et ne comprennent pas,
une volonté et ne s'en servent pas".

Autrement dit, il semble bien que ce problème ne soit pas nouveau.

On n'aime pas entendre; on refuse d'entendre ce qui nous gène, ce qui nous remet en cause, ce qui nous dérange. Et, en cette période électorale, chacun se sent agressé par les discours, les affirmations, les invectives de l'autre, celui qui n'est pas comme nous, qui ne pense pas comme nous.

ÉCOUTER

"C'est bien la chose qui paraît la plus simple et qui, pourtant, est la plus difficile.
L'antipathie, chacun connaît: celui ou celle que l'on n'aime pas, la tête "qui ne revient pas"
.
L'écoute demande des dispositions, un entraînement. Eh oui! comme beaucoup de choses, cela s'apprend.
Écouter, c'est d'abord faire abstraction (se retirer, s'oublier) soi-même: dépasser ses préjugés, son histoire, ses soucis, ses ambitions, ses intérêts, ses répulsions, ses dégoûts, etc. pour être totalement à l'écoute de l'autre, des autres.
Facile à dire ou à écrire, beaucoup plus difficile à faire.

ÉCOUTER, C'EST FAIRE DE LA PLACE EN SOI... POUR L'AUTRE

Et ce n'est pas si facile dans un monde ou, au contraire, tout nous incite, nous exhorte à être, à
paraître, à dominer, à imposer son point de vue, ses idées, ses actions. Bref, à prendre toute la place... et tant pis pour les autres !!...
Chacune, chacun a besoin de se dire. Encore faut-il (ou faut-elle) que quelqu'un (ou une) veuille bien l'écouter, reconnaître qu'il ou elle existe dans ses pensées, ses paroles et ses actes.
Il nous faut donc assumer cette contradiction:
Dire ce que nous sommes, Écouter l'autre nous dire ce qu'il est.

ENTENDRE

Être attentif à ce que l'autre veut me dire dans un langage qui, quelquefois, lui est propre, un langage "codé". "Il faut toucher avec ses yeux et voir avec ses mains" disait mon père. En fait, cela peut se traduire par un éveil de tous les sens à l'écoute de l'autre, à l'expression de l'autre. Une "moue" en dit quelquefois plus qu'un long discours... un sourire aussi !
Il y a mille et une manières de se faire entendre ou, pour le moins, traduire ses sentiments.

COMPRENDRE

(se prendre "avec", prendre en charge.)

Comprendre ce que l'autre veut me dire, c'est assimiler (ou essayer de le faire) ce que sont ses propres moyens d'expressions aussi bien à travers son langage, sa culture ou sa propre histoire. Et ce qu'il me dit, ce n'est pas forcément ce qu'il veut me faire "entendre" : ce n'est pas toujours évident de dire ce que l'on ressent.
(Par exemple, dans ma vie militante, j'ai rencontré des ouvriers qui se plaignaient de leur chef parce qu'ils ne savaient pas dire que le travail était mal organisé ou que "ça sentait mauvais" plutôt que de dire qu'il y avait un problème de ventilation. Je crois qu'en cherchant bien, chacun d'entre nous trouvera des exemples semblables.)

Bien sûr, cela est d'autant plus facile que l'on est plus proche dans son mode de vie, son parler, son héritage culturel.

St Paul le traduisait très bien lui qui était: " juif avec les juifs, grec avec les grecs, romain avec les romains ", mais aussi, dans les larmes avec ceux qui pleurent, joyeux avec ceux qui se réjouissent.
Mais là aussi, il faut savoir accepter ses propres limites. Personne n'est universel si ce n'est par l'Église, communauté de personnes vivant des situations différentes. Chacun et chacune y a une place et un rôle irremplaçable certes, mais différent et complémentaire.

COMMUNIER (vivre, agir comme UN)

Cela suppose que ce que l'on a reçu de l'autre par l'écoute, ce vide qui s'est fait en lui, soit comblé par notre propre "parole" même si, oh paradoxe, elle doit être "silence".

Et cela, c'est encore plus difficile.

Que faut-il que je lui dise de "moi" pour que l'autre vive ? mon temps, ma patience, mon confort, ma sécurité, mes habitudes de vie, mes certitudes, mes suffisances, mes pauvretés, ma médiocrité, mes doutes, mes joies, mes peines, mes soucis ? Et qu'ai-je en moi qui vaille la peine d'être donné ? Et d'être reçu et accepté, non comme une morale mais comme un partage, une part donnée ?

Que faut-il qui meure et qui s'épanouisse en moi pour que l'autre existe ?... C'est une affaire. de conscience pour chacun, chacune d'entre nous.

Accepter de se "perdre" pour que l'autre s'épanouisse, c'est une expérience d'amoureux. Mais, l'Amour, chacun sait que cela fait "voir et entendre" autre chose que ce que voient et entendent ceux qui nous entourent.

(Grâce à Dieu, la nature a fait l'homme et la femme suffisamment désirables l'un pour l'autre, pour que l'aveuglement de l'éclair et le tonnerre de la foudre fassent le reste... et, pour peu que l'orage dure...)

Mais, autre paradoxe pour ceux qui en font l'expérience, se perdre dans l'autre, c'est se retrouver plus "riche" de l'autre. Être deux et ne faire plus qu'un pour affronter les vicissitudes de la vie, quel merveilleux cheminement (signe, mystère ou sacrement, cela traduit la même chose).

Ce qui est vrai pour le couple ne le serait-il pas pour la relation entre d'autres personnes ?

IDÉALISME, FOLIE, dites-vous?

Pourquoi pas ?

"Ce qui est folie aux yeux des hommes est sagesse aux yeux de Dieu" dit l'écriture. Mais voilà, jusqu'à être parfaitement entraîné aux bons réflexes, que d'efforts d'attention de tous les instants, que de remises en cause de nos comportements!
"Malheureux homme que je suis" nous dit Saint Paul: "Je ne fais pas le bien que je voudrais faire et je fais le mal que je ne voudrais pas faire". .
Quelle humilité mais aussi, quelle lucidité.
Être conscient que le combat est permanent pour rester éveillé, attentif à la quête de l'autre et sans rien attendre en échange... même pas un bon réflexe. En son temps, le peuple a choisi entre Jésus et Barrabas!

FAUT-IL CONCLURE ?

J'admire toujours les personnes capables d'accueillir, d'écouter, de comprendre... sans prendre la fuite devant la misère humaine. Travailleurs sociaux, personnels de santé, visiteurs de malades ou de prisonniers mouvements caritatifs et/ou de secours, bref, tous ceux et celles, je ne voudrais oublier personne, qui se "frottent" à la détresse humaine, qu'elles soient rémunérées ou le fassent gratuitement... Que de patience, de dévouement, d'abnégation; que de courage aussi!
Qu'elles soient ici remerciées de faire ce que je ne me sens pas toujours capable de faire.

D H